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Le journal Strassburger Neueste Nachrichten est créé en 1877 à Strasbourg par Heinrich Ludwig Kayser (1833-1904), un imprimeur et éditeur originaire de Salzgitter (Basse-Saxe). Puis, en 1921, en s’installant rue de la Nuée-Bleue, il devient « Les Dernières Nouvelles de Strasbourg » avec une édition en français à diffusion nationale, mais la version locale garde son nom allemand. La même année, le journal s’implante dans le Haut-Rhin, à Colmar, sous le nom Colmarer Neueste Nachrichten, sous-titré « Les Dernières Nouvelles de Colmar » (DNC). A la fin de la guerre, une ordonnance du 13 septembre 1944 interdisait de faire paraître un journal entièrement en allemand. Aussi, les DNC sont devenues « bilingues » : si les nouvelles restaient uniquement en allemand, les pages des sports étaient uniquement en français, ainsi le journal satisfaisait à cette ordonnance et aux souhaits des lecteurs. L’autre quotidien régional « L’Alsace », créé en 1944 et bilingue, faisait pareil. Néanmoins, dans les campagnes, c’est les Neueste Nachrichten qui se trouvaient sur pratiquement toutes les tables. Rappelons qu’à cette époque, 80-90 % de la population alsacienne parlaient couramment le dialecte. Dans ma jeunesse, nous recevions tous les matins les DNC dans la boîte-aux-lettres et, pour les lire, il fallait évidemment connaître l’allemand ; aussi dès l’école primaire, mes parents m’aidaient après la classe à lire l’allemand, la grammaire était connue puisque la même ou presque que l’alsacien (alémanique). Je me souviens encore quand une édition totalement française a été éditée en 1958 et à laquelle ont passé mes parents à la demande ma sœur, âgée de 14 ans, qui préférait lire le journal en français, moi j’étais déjà en terminale au lycée Bartholdi (Colmar). Á remarquer que ce n’est qu’en 1968 que les deux éditions représentaient chacune à 50% des ventes.
Fig. 6. - Siège des "Dernières Nouvelles de Colmar" depuis leur fondation en 1921. À gauche, la rue Bruat, presqu'en face l'ancien siège de la Caisse d'Epargne et au fond, la Préfecture et le Champ de Mars. À droite, la rue de la gare et la nouvelle entrée au n° 7, au fond à environ 200 m la gare. Auparavant, l'entrée se faisait par la rue Bruat, elle est maintenant une fenêtre ! Dans ma jeunesse, l'été nous allons de temps en temps d'un coup de vélo voir les typographes : ils travaillaient les trois fenêtres ouvertes au rez-de-chaussée avant le coin, sur leurs drôles de machines à assembler les lettres en plomb. C'est aussi sur cette façade de la rue Bruat que s'affichaient les résultats des étapes du Tour de France, ainsi que les ceux du brevet, et des baccalauréats. Les éditions bilingues sont supprimées en 2012. Et le titre devient régional sous l’appellation actuelle DNA, « Les Dernières Nouvelles d’Alsace », en intégrant le pôle Presse du Crédit Mutuel, composé de quotidiens régionaux de l'Est de la France, dont « L’Alsace ». Archives des Strassburger Neueste Nachrichten de 1888 - 1944 [D] (Fig. 2, 3)
Archives des " Dernières Nouvelles de Strasbourg " de 1921 - 1939 [Fr] (Fig. 4) Archives des " Dernières Nouvelles de Strasbourg " de 1944 - ... [Fr] Archives des Colmarer Neueste Nachrichten de 1921 - 1939 [D] (Fig. 5) |
Fig. 1. - Tête du premier numéro des Neueste Nachrichten (Strasbourg), édité le 1 décembre 1877.
Fig. 2. - Tête des Strassburger Neueste Nachrichten en 1895.
Fig. 3. - Tête des Strassburger Neueste Nachrichten en 1923, sous-titré "Les Dernières Nouvelles de Strasbourg" (en allemand - version alsacienne).
Fig. 4. - Tête de "Les Dernières Nouvelles de Strasbourg" en 1923 en français - version nationale.
Fig. 5. - Tête des Colmarer Neueste Nachrichten en 1923, sous-titré "Les Dernières Nouvelles de Colmar" (en allemand).
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