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Joseph Fesch (1763-1839), cardinal, oncle de Napoléon


La courte mais célèbre branche corse de la famille bâloise Faesch a été fondée par Franz Faesch, né à Londres en 1711, où son père Werner Faesch (1677-1751) a du s'expatrier pour pouvoir poursuivre son métier de marchand et négociateur. Après le retour à Bâle de la famille, Franz tente diverses voies pour finalement devenir lieutenant au service du roi de France, notamment en 1748 dans le régiment suisse Boccard (drapeau ci-contre), comme de nombreux membres de la famille Faesch avant lui.
En 1756, ce régiment est envoyé en Corse sous le commandement du général Castries pour contenir la rébellion des Corses contre la république de Gênes. Cantonné à Ajaccio, Franz rencontre Angela Maria Pietrasanta, veuve de Giovanni Ramolino et mère de Lætizia. Mais, pour l'épouser en 1757, il faut qu'il abjure sa religion protestante et se convertisse au catholicisme. Aussi, dès son mariage, sa famille bâloise le déshérite de tous ses biens, arguant de son attachement depuis 1530 au protestantisme ; en effet, la famille Faesch a eu plusieurs pasteurs et théologiens en son sein et diverses tombes dans les églises bâloises. Le marié francise aussi son nom en François Fesch.
Le 4 janvier 1763 naît Giuseppe Fesch comme le mentionne son acte de naissance, demi-frère de Lætitia, future mère de Napoléon Bonaparte. Les familles Fesch et Bonaparte avaient des relations proches au quotidien, car leurs maisons se faisaient face dans la rue Malerba, dans la vieille ville d'Ajaccio. Avec seulement 6 ans d'écart, Joseph grandit avec son neveu Napoléon et les autres enfants de Laetitia, épouse Bonaparte. Il est ordonné prêtre en 1785 à Aix-en-Provence ; en 1791, il devient grand vicaire de l'évêque constitutionnel d'Ajaccio. Au début des années 1790, quand la rivalité entre Paolistes et Bonapartistes prend de l'ampleur, Laetitia décide de fuir Ajaccio avec ses enfants et Joseph, pour arriver à Toulon le 13 juin 1793. Orphelin, Joseph Fesch va suivre l'ascension de la famille Bonaparte.

En se rappelant les paroles de son père sur ses origines bâloises lors de sa fuite à cause de la Révolution, il décide d’un voyage à Bâle en l’été 1795 pour rencontrer sa famille, son pécule se limitait à deux louis d’or. Recherchant son oncle Werner Faesch (1717-1800), pâtissier, frère cadet de son père, dans la Streitgaße 12 (zum alten Brunnen), il trouva porte close tant la rancœur était encore forte contre Franz et ce neveu qui ne comprenait pas un mot d’allemand. Il fut néanmoins prit en charge par le jeune chaudronnier Faesch qui lui offrit couvert et logis. Il fut aussi parfois invité par d’autres membres de la famille qui lui firent des dons d’argent. Ainsi, il passa plusieurs mois difficiles, quand, en mars 1796, Bonaparte lui demanda de venir le rejoindre à Paris. Ce fut la fin de sa pauvreté. Pourtant, de ces mois bâlois, il se souviendra dans son testament en faisant un legs de 20 000 Fr. au fidéicommis Faesch à Bâle, créé au XVIe siècle, existant encore de nos jours.
Il devient archevêque de Lyon et primat des Gaules en 1802, et, en 1893, il est cardinal. Après 1815, il s'exile à Rome avec sa demi-soeur Lætitia ; il y meurent, elle en 1836 et lui en 1839.
Grand collectionneur de peintures, surtout italiennes, il en fait donation d'une partie à la ville d'Ajaccio et ce lègs est à l’origine de la création du musée Fesch d’Ajaccio dans le palais du même nom - musée des Beaux-Arts.

Sous l'empire français, Joseph Fesch n'utilsa pas ses armoiries familiale (ci-contre à droite), car elles furent changées comme celles de tous les membres de la famille impériale qui prirent l'écusson impérial chargé d'un écusson d'argent avec leur initiale (à gauche).


Ascendance paternelle de Joseph Fesch  et  notre cousinage par nos ancêtres communs

Pour plus de détails sur cette généalogie, consultez nos bases de données : - site emig et - site abouisson.


Références

Staehelin W. R. (1918). Basler Adels- und Wappenbriefe. Schweizerisches Archiv für Heraldik, 32, p. 69-77.

Stehlin K. (1906). Basler Baumeister des XV. Jahrhunderts. Basler Zeitschrift für Geschichte und Altertumskunde, 5, p. 96-122.

Stocker I. Y. (1889). Das Geschlecht der Fäsch zu Basel. Aus dem Fäsch'schen Familienbuch. Zeitschrift Vom Jura zum Schwarzwald : Blätter für Heimatkunde und Heimatschutz, 6, p. 241-263.