Que sont nos amis devenus...

Avec Daniel, notre amitié fut comme un coup de foudre en 1975 entre deux incompatibles caractères que tout opposait, une amitié indéfectible, incompréhensible pour les autres, nous nous pardonnions nos qualités et acceptions sans réserve nos défauts. Même nos spécialités universitaires nous séparaient : l'un paléontologue, l'autre biologue (comme aimait à le dire Daniel dans le respect de la langue française), tout comme nos histoires personnelles, nos cultures (franco-normande pour l'un, germano-alsacienne pour l'autre).

Avec Denise, la nuit venue, quand Daniel partait se coucher, arrivait le temps intime des confidences avec un parfum de Calvados qui s'échappait de la petite bouteille de Périer, dont le liquide ambré altérait nos petits verres jusqu'à l'aurore.

Difficile d'évoquer ces deux personnages sans un sanglot, tant notre amitié complice était étroite. Mais cela ne peut être qu'un au revoir.

Notice nécrologique de Daniel Pajaud (1934-2003)

Ce recueil de poèmes fut publié par souscription en 2005, en hommage à Daniel Pajaud et en affectueux souvenir.

Daniel composa ce poème à la suite de son 60^e anniversaire qu'il passa au fond du lit tandis que nombre de ses amis invités festoyaient dans la pièce d'à-côté.
Malheureusement, une de ses dernières strophes de son poème ne se réalisera jamais, car Daniel fut emporté le 13 novembre 2003 (un an avant ses 70 ans) par un cancer des poumons lié à l'amiante dans les bâtiments de l'Université de Paris 6. Denise ne lui survecut que quelques trop courtes années.