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Melay


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CARTE


MELAY ne compte plus aujourd'hui que quelque 300 habitants (et plus aucun Masson), on en dénombrait jusqu'à 1500 habitants au cours du XIXe siècle. Peu a été trouvé sur l'histoire de Melay, sinon que le nom vient du latin malum qui signifie pomme. Melay se situe dans une enclave du Duché de Lorraine en Franche-Comté. Le bourg est rattaché à la France après 1766. La municipalité existe depuis 1793.

    Son château, une maison de maître de grandes dimensions située au centre du village, appartenait aux d'Anglure, seigneur de Melay [une baronnie]. Au cours du XVIe siècle, René d'Anglure, seigneur de Melay**, gouverneur de la Mothe, fut le grand maîstre en l'hostel [chef des finances particulières] du duc Charles III de Lorraine, et Henri d'Anglure, seigneur de Melay, conseiller, chambellan et chef des finances, au cours des années 1530, puis 1560. Antoine, duc de Lorraine, a voulu vendre la seigneurie de Melay à Jean le Boeuf, comte d'Osmoy, mais les héritiers s'y opposèrent et la cession ne se fit pas.

    L'église Saint-Rémy (catholique) était le siège d'une cure à la collation du prieuré-cure de Voisey. C'est un édifice néoclassique homogène probablement construit au tout début du 18e siècle, ainsi qu'en témoigne la date de 1701 inscrite au-dessus de la porte de la sacristie.

    Jusqu'à la fin du XIXe siècle, tous les coteaux aux alentours étaient plantés de vigne d'un grand rapport. La vigne occupa une place prépondérante. Le canton de Bourbonne possédait 1 761 hectares de vignes en 1847 et 2 010 en 1871, et parmi les villages qui possédaient la plus grande superficie de vignes : Voisey, Melay, Coiffy-le-Haut. Le vin se vendait en presque totalité dans le département de la Haute-Saône. À la fin des années 1800, l'épidémie de phylloxéra et l'exode rural vers les villes sont à l'origine du déclin de la vigne, qui a cessé d'être la culture essentielle du Pays de Bourbonne, et la presque totalité des coteaux est revenue aux pâturages et à la forêt. Aujourd'hui, seule la dénomination « Vin de pays des coteaux de Coiffy » (Coiffy-le-Haut, Coiffy-le-Bas et Laneuvelle) reste reconnue dans les environs de Melay.

    Deux traditions melayotes relevées dans les Cahiers Haut-Marnais (1956) : - On conseillait à toute femme enceinte de boire beaucoup d'eau-de-vie pour avoir, précisait-on, un bébé au teint clair. - On posait une goutte d'eau-de-vie sur les lèvres du nouveau-né à la fin du repas de baptême.

    En 1793, la population était de 1206 habitants, en 1821 de 1411, en 1999 de 282 (voir Démographie).





 

** Extrait de Prinet Max (1914), Une incursion des Lorrains en Franche-Comté (1494). Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon. 2e trimestre, p. 1-29 (pagination originelle p. 117-149) -

« De Gouhenans, les d'Anglure se jetèrent à plusieurs reprises sur les villages lorrains et barrois, y portant le ravage et l'incendie, rançonnant les habitants, en mettant plusieurs à mort, enlevant les récoltes et le bétail. Ils saccagèrent les villages barrois de Melay, de Fresnes-sur-Apance et de Blondefontaine.

Lédict Colas d'Angleure, lisons-nous dans une enquête de 1498, luy et ses gens, quilz estoient environ en nombre de XXV chevalx et atant de piétons, vindrent courre le vilaige de Melay,- le jour de Karementrant, l'an mil IIIIc IIIIxx et XIII, et auquel lieu firent de grant et inestimable dompmaige, comme de avoir brulés trois maisons, tous les biens dedans lesdictes maisons, viollèrent et pillèrent deux églises oudict vilaige, prindrent nêufz prisonniers, lesquelx furent mener à Gonam et ransonner, et emmenèrent le bestialx dudict Melay, leurs biens meubles, lesquelx montoient à grande et merveilleuze somme, et depuis ladicte course, ledict seigneur d'Angleure appaitifz ledict vilaige la somme de huit vingtz frans, comme il appert par une lettre signée de sa main qu'il a donné pour la seurtey dudict vilaige, et par la guerre et parde dessus dictes, plusieurs hahitans ont absenter le lieu si que de présent demeurent encore hors dudict villaige. D'après les témoins, les pertes subies par les habitants de Melay atteignaient la valeur de 1,500 francs ».

« Les troupes de René II avaient vengé les habitants de Melay, de Fresnes et de Blondefontaine; elles les avaient vengés surtout aux dépens de malheureux paysans dont le seul crime était d'avoir hébergé, bien malgré eux, pendant trois mois, les ennemis du duc de Lorraine. L'entreprise des lorrains constituait une atteinte flagrante aux droits de souveraineté de l'archiduc Philippe Valangin et ses soldats avaient aggravé le cas en outrageant le prince sur les terres duquel ils avaient porté la dévastation. Ils s'étaient plu à humilier les bourguignons en leur faisant constater que les pièces d'artillerie dont ils les menaçaient étaient celles-là mêmes que René II avait conquises sur Charles le Téméraire ».

 

Du cadastre napoléonien vers 1800,
aux cartes postales des années 1900
et à nos jours, début 2000.

 

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