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Avril - juin 1792 - il y a 220 ans : La Marseillaise - de Strasbourg à Marseille…

  

La Marseillaise, sous le titre Chant de guerre... (voir ci-contre), a été écrite par Claude Joseph Rouget de Lisle, capitaine du Génie (en poste à Strasbourg), à son domicile, rue de la Mésange (Strasbourg), dans la nuit du 24 au 25 avril 1792, au moment même où la déclaration de guerre à l'Autriche est connue à Strasbourg (au 20 avril 1792), à la demande du maire de Strasbourg, le baron de Dietrich. C'est ce dernier, et non l'auteur, qui entonna ce nouveau chant pour la première fois dans le salon de sa maison, sise au 17, rue des Charpentiers [les paroles]
Pourtant, le peintre Pils immortalisa cet évènement en 1921 avec son tableau : Rouget de l'Isle chantant pour la première fois la Marseillaise chez Dietrich, maire de Strasbourg.

[Pour agrandir cliquez sur l'image >>]

"Il est donc présumable que l'hymne de la Marseillaise a été composé, comme le veut la tradition, d'inspiration, au moment même où la déclaration de guerre a été connue, dans la nuit du 24 au 25, et exécuté sur le piano de la maison Dietrich dans la soirée du même jour" écrit Louis Spach (1857), p. 70, in Frédéric de Dietrich, premier maire de Strasbourg, 142 p.

Deux mois plus tard, après un discours prononcé le 21 juin devant le Club des amis de la Constitution de Marseille (rue Thubaneau), le médecin montpelliérain François Mireur est l'invité d'honneur d'un banquet le lendemain ; il est prié de prononcer un nouveau discours au club des Jacobins (23-25, rue Thubaneau), mais il préfère entonner le chant, entendu à Montpellier quelques temps plus tôt.

Suscitant l'enthousiasme, le chant Claude Joseph Rouget de Lisle,  est imprimé dès le lendemain par le journal des départements méridionaux daté du 23 juin 1792 et dirigé par Alexandre Ricord. Ce périodique donne sur sa seconde colonne de sa quatrième et dernière page le texte du Chant de guerre aux armées des frontières.

En juillet 1792, un tiré-à-part de ce chant sera distribué aux volontaires marseillais qui l'entonneront tout au long de leur marche vers Paris en juillet 1792 (voir carte ci-contre). Ils étaient 517, très motivés, parlant le provençal pour la plupart, ou un français avec un fort accent marseillais : ils ne sont pas passés inaperçus sur leur route. Et ainsi, de la rue Thubaneau aux Champs-Élysées, le chant de Rouget de Lisle devient l'hymne des Marseillais.

La Marseillaise sera le chant patriotique de la Révolution française, adopté par la France comme hymne national : une première fois par la Convention pendant neuf ans du 14 juillet 1795 jusqu'à l'Empire en 1804, puis définitivement en 1879 sous la Troisième République.

À écouter avec les les paroles :

Betzinger C. (2022). La Marseillaise, de Strasbourg à Paris, via Montpellier et Marseille. Revue d’Alsace, 148, p. 127-158.


Quelque 900 versions différentes pour ce chant qui est un des plus connus au monde. La Marseillaise est l’hymne national le plus entrainant et le plus facile à chanter, marqué par un équilibre entre la mélodie et l’absence de fioritures.


Mémorial de La Marseillaise  est sis au 23-25, rue Thubaneau (Marseille) au lieu même où siégeait le club des Jacobins (et ancien jeu de Paume), d’où partirent en chantant les Fédérés marseillais en route pour Paris.

    Historique du bâtiment :
  • 1680–1760: jeu de Paume – salle de 28m de long sur 11 m de large avec une hauteur au faîtage de 13 m. Configuration initiale : 1 grande salle + 3 salles annexes (cuisine, salon, billard)
  • 1760 Transformation en salle d’armes
  • 1780 à 1789 : le lieu est occupé par un théâtre
  • 1790 : création d’un cercle patriotique Révolution Française où Marseille a pris une part active et méconnue.
  • 1792 : le bâtiment n’est plus un jeu de paume mais un cercle patriotique puis un club jacobin.
  • 1840 à 1980 : établissement de bains maures
  • 8 mars 2011 : ouverture du Mémorial de La Marseillaise.