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Hunawihr


 

 

 

 

 

Blason de Hunawihr (1525)

 


 

Seigneurie de Riquewihr

 


 

HUNAWIHR (Hunivillare à l'origine) doit son nom à la sainte lavandière Hune, qui, selon la légende, y aurait vécu au VIIe s. avec son époux, le seigneur franc Hunon. Propriétaires du village, il l'auraient offert, au VIIe siècle, à l'évêque missionnaire Saint Dié (le moine Déodat, fondateur du Monastère de Saint-Dié), selon une tradition ; Hunawihr a appartenu à l'église de St Dié jusqu’au XIe siècle. Puis, au XIIe siècle, il dépendit de la famille des Hunawihr, liée aux Ribeaupierre (Ribeauvillé). Au XIVe siècle, le village est cédé aux Wurtemberg, seigneurs de Riquewihr et fait partie de la seigneurie, puis comté, de Horbourg-Riquewihr, jusqu'à la Révolution.
L'église, aux XVe et XVIe siècles, est entourée d'un cimetière fortifié de six bastions, elle est bâtie sur la colline qui domine le village. En 1534, elle devient protestante, quand le duc Georg de Wurtemberg introduisit la Réforme. Ultérieurement, Louis XIV y imposa le simultaneum.
Au début du XVIIe siècle, une épidémie de peste sévit et vide peu à peu le village de ses habitants. Puis, à partir de 1687, avec l'arrivée de nouvelles familles catholiques, le simultaneum fut introduit (alternance des cultes au sein d'un même édifice religieux).

Aujourd’hui, le village compte environ 600 habitants, il dépend du canton de Ribeauvillé. C'est le village ancestral de plusieurs de mes ascendants, dont ma grand-mère paternelle Barbara Sturm.

<<< Le blason représente les armoiries de la famille de Hunawihr depuis 1181, celles-ci seront utilisées par le village vers 1525. Il représente 3 chapeaux de fer (ou 3 cloches) de gueules.


Méchin C. (1982). Les habitudes de consommation carnée à Hunawihr (Haut-Rhin). Revue des Sciences sociales de la France de l'Est, 11, p. 183-204.

Cette publication scientifique mérite quelques lignes ici : elle couvre les années 1970, dont à l’époque la population du village était protestante (luthérienne) à 70 %. Néanmoins, l’appartenance religieuse ne déterminait plus des différences notables dans les menus de tous les jours, comme dans ceux des jours solennels qui pouvaient différer en date pour certains.
Dans la monoculture viticole intensive, l’élevage n’occupait qu'une place fort modeste dans les préoccupations des habitants, sinon surtout pour la consommation personnelle : volailles, lapins et porcs.

La place qu’occupait la viande de porc à Hunawihr comme partout en Alsace était essentielle. Nourri à la maison, avec les déchets de cuisine, les résidus de laiterie et des pommes de terre et autres légumes du jardin, le cochon familial représentait un capital d'une demi-année de viande, aussi c'était souvent deux cochons selon les besoins de la maisonnée. Et si la population annuelle des poules restait relativement constante, on les élevait en priorité pour avoir des œufs, celle des oies et des canards chutait brutalement à l'approche d'une fête, communion ou confirmation, mariage ou à Noël... Les couvées étaient en effet programmées en fonction de ces événements et à l'occasion les chevreaux que l'on réservait pour fêter Pâques. Une ou deux chèvres, plus dans le Ried (plaine) étaient élevées pour le lait, et aussi des oies, des canards.
Bœuf et veau forment comme autrefois bien que les quantités soient plus importantes, le fond des menus actuels du village. Enfin, le gibier et les poissons de mer n'apparaissent que dans les menus de prestige ; les autres viandes, notamment  cheval et mouton, étaient peu prisées dans le vignoble
Ce fromage blanc acheté dans les vallées d'Orbey et de Munster était un « munster blanc » non mûri et réputé plus digeste. On le retrouvait tout l’été au repas du soir accompagnant des pommes de terre.

Précédé par le réfrigérateur, le congélateur a fait une entrée spectaculaire dans l’équipement des ménages : en 1969, le taux national est de 2 %, celui de l’Alsace est de 4,5 %. Dix ans plus tard, le taux national est passé à 23,6 %, celui de la région Est à 33 %. À Hunawihr, le congélateur est présent dans la plupart des familles, parfois « en commun ». À noter que la proximité de la Suisse et de l’Allemagne a favorisé ces achats, comme la présence du groupe suisse Sibir, fondé en 1944, dont le nom deviendra synonyme de réfrigérateur.


   

Eglise fortifiée [simultaneum] (© Photos Christine Wurth - ci-dessus gauche et ci-dessous)   et   Fontaine Sainte-Hune (© Photo Christian Emig)

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