L'oncle Johann Georg von Edighoffen dit Jean Georges Edighoffen (1759-1813)
Johann Georg von Edinghoffen est entré dans l’armée comme soldat en 1777 ; après trois campagnes en mer, dont la Guerre d'indépendance des États-Unis de 1781 à 1783, avec le grade de caporal, puis de sergent, puis Gibraltar. Congédié pour ancienneté de service, avec le grade de sergent le 8 janvier 1791, il s'engagea le même mois au 6e bataillon des volontaires du Haut-Rhin au service duquel il fut élu capitaine le 8 août 1792. Il s’installe à Colmar, sa ville natale, et, cette même année le 19 mars, il se marie à Riquewihr en premières noces avec Maria Barbara Birckel, née à Riquewihr en 1751 et décédée en 1798 à Colmar.
Sa signature de capitaine en 1798 et de général en 1807 >
 Il est nommé colonel en 1804 et général de brigade en 1806. Suite au décret du 4 nivôse an XIV (16 décembre 1805), sur la bataille d’Austerlitz, il est nommé commandant de la Légion d'honneur. En 1807 à Barr, il s’est uni en secondes noces à Catharina Margaretha Dietz (1785-1808) et quitte son domicile colmarien pour habiter Wihr-en-plaine. Son état de santé l’oblige à prendre sa retraite le 15 juin 1807. Sa jeune épouse meurt en 1808 à Wihr.
Stèle à l'entrée du cimetière de Wihr-en-plaine en hommage à Catharina Margaretha Dietz, née le 28 juillet 1785 à Barr et décédée le 30 janvier 1808 à Wihr-en-plaine - Photo Philippe Dittel - [cliquez sur la photo pour l'agrandir].
En troisièmes noces, il épouse à Ribeauvillé le 7 septembre 1808 Catharina Margaretha Mathio (1788-1848). Par lettres patentes signées le 15 juillet 1810 à Rambouillet, il devient Chevalier de l'Empire. Ses armoiries blasonnent : De sable, à l'épée en bande d'or côtoyée de deux cotices du même ; à la bordure de gueules du tiers de l'écu au signe des chevaliers posé au deuxième point en chef.
Sa troisième épouse n’est autre que la demi-sœur de la future mère du sculpteur, Augusta Charlotte Beysser (1801-1891) : oncle par alliance d’Auguste Bartholdi, ce dernier ne le connaîtra point car il décédé à Ribeauvillé en 1813 et le général Rapp à Rheinweiler en 1821. La mère de ces deux soeurs est Catharina Margaretha Graff (1765-1825), le père étant respectivement Abraham Peter Mathio (1741-1793) et Simon Beysser (1762-1839).
Deux enfants naîtront de cette troisième union : - Jean Gustave d’Edighoffen (1809-1839) qui épouse en 1836 Marie Antoinette Baëumlin ; et, - Georgette Emilie d’Edighoffen (1809-1839), épouse Georges Louis Berdot en 1831. Simon Beysser et son frère Andreas, étaient plusieurs fois témoins dans des actes d’état-civil. A remarquer que Louise Berdot épouse un industriel colmarien André Scheurer, en 1863 et leur fille Jenny Louise convolera avec l’industriel Charles Peugeot, en 1891.
Après le décès du général von Edighoffen, son épouse se remarie en 1816 à Ribeauvillé avec son oncle maternel Elias Graff (1771-1847) [et grand-oncle d'Auguste Bartholdi], le couple ayant obtenu une dispense royale, datée du 11 octobre 1816.
Lien de parenté de Jean Rapp avec Auguste Bartholdi. Pour le détail des ascendances et descendances, ainsi que des fiches individuelles, consulter https://gw.geneanet. org/emig_w.
D’autres liens de parenté par alliance existent entre Rapp et Bartholdi (voir document joint). Parmi eux, avec les Kessel, la tante paternelle Anna Maria Rapp (1747-1804) a épousé Conrad Kessel (1736-1813), dont deux frères sont l’un, un ascendant du Dr. Albert Schweitzer (1875-1965), prix Nobel de la Paix, et l’autre celui de l’auteur de ces lignes.
Statue du Général Rapp à Colmar
La décision du conseil municipal de Colmar d'ériger un monument à la gloire de cet illustre enfant de la cité remonte au mois d'août 1841. Un premier projet parisien échoue par manque de fonds et suite aux événements politiques. La reprise du projet redevient possible avec l’avènement de Napoléon III. Dès 1852, Auguste Bartholdi, alors âgé de 18 ans, propose une maquette qui emporte l'adhésion des comités de souscription formés à Paris et à Colmar. Cette statue est la première commande publique et le premier monument réalisé par jeune sculpteur Auguste Bartholdi ; l'architecte se nommait Mathias Xavier Hatz (1825-1890), et le coulage de la statue de bronze est confié au fondeur Charnod à Montrouge au printemps 1855. Cette statue, il la réalisera dans la maison que sa mère a fait construire à Paris, au 38-40 de la rue Vavin, où il va vivre pendant près de quarante ans et où il va produire la majorité de ses œuvres.
Le meilleur soutien de l’artiste a été sa mère Charlotte Beysser, appartenant aux familles de la bourgeoisie protestante, aisée et influente, à Colmar et environs (vignoble et Ried), et aussi à Paris[1] : elle réussira à empêcher que la ville de Colmar ne réduise de moitié la taille de la statue… par souci d’économie. L’empereur Napoléon III lui-même contribuera, ainsi que la famille impériale et la famille Rapp pour le financement de l’œuvre et son inauguration. Et comme pour d’autres œuvres de son fils, c’est sa mère qui achèvera la souscription que les dons n’ont pas suffi à financer. En outre, Augustes Bartholdi ne demandera jamais d’honoraires à la ville de Colmar[2].
Ce monument fait du général Rapp un héros statufié qui, plus qu’une œuvre, deviendra un symbole pour les Colmariens (photo ci-contre). Elle a lancé la carrière du statuaire et un avenir prometteur s’ouvre devant lui.
Les liens de parenté de sa mère, énoncés ci-dessus, peuvent donner un nouvel éclairage sur la motivation du projet de statue par le jeune Bartholdi.
Calendrier :
◦ 1854 : le 10 janvier, sur les recommandations du colonel Marnier, Bartholdi est chargé de la statue du général Rapp à Colmar.
◦ 1855 : la statue était exposée à l'origine sur les Champs-Élysées à Paris et présentée à l'exposition universelle de 1855.
◦ 1856 : l’érection du monument est autorisée par décret du 10 mai et l’inauguration a lieu le 31 août à Colmar.
◦ 1872 : les Allemands veulent enlever le monument mais le projet n’est pas mis à exécution.
◦ 1940 : la statue est détruite par les Allemands. Les débris sont conservés.
◦ 1945 : classé au titre des monuments historiques par arrêté du 6 août 1945 (immeuble).
◦ 1946 : à l’initiative du général de Lattre de Tassigny, le gouvernement provisoire de la République classe la statue au titre des monuments historiques et la fait restaurer par le sculpteur Edouard Stenzel. Le monument est inauguré le 2 février sur un socle provisoire par Edmond Michelet, ministre des Armées.
Inscriptions sur le monument :
Sur plinthe à droite : |
AUG. BARTHOLDI Sculpteur
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Sur plinthe à gauche : |
F. CHARNOD FONDEUR 1855 |
[sur l’ancien piédestal] |
À l’avant : |
AU GENERAL RAPP
SES COMPATRIOTES
ET SES ANCIENS FRERES D’ARMES
MA PAROLE EST SACREE |
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Cartes postales de la statue du Général Rapp à la fin du XIXe siècle, à Colmar sur la place Rapp.
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