Famille BOUISSON

Généalogie des BOUISSON : de Marseille à Paris du XIXe au XXe Siècle

Bouisson paris

Alexandre Bouisson (1849-1910) et ses descendants


 

alexandreFils de Jean-Baptiste Honoré (1807-1863) et de Hélène Dapery (1820-1891), Alexandre Bouisson est né à Marseille en 1849 au 35 chemin neuf de la Magdeleine (aujourd'hui Bd de la Libération). Il est élève externe gratuit pendant 3 ans au Lycée Impérial de Marseille (aujourd'hui le Lycée Thiers). Il entre à l'Ecole Impériale Polytechnique - promotion x1869 [voir notice ci-dessous]. Ayant à charge six enfants, sa mère dut faire une demande de bourse & de trousseau pour lui permettre d'entreprendre ces études à Paris ; celle-ci lui fut accordée.

D'après la fiche de renseignements : elle louait le 4e étage du 19 rue du Loisir à Marseille où elle vivait avec ses 6 enfants (deux étant décédés avant 1869) avec un produit annuel de 5000 F. Dans sa séance du 23 juillet 1869, le Conseil Municipal sous la présidence du maire, M. Bernex, propose un accueil favorable à la demande de Mme Vve Bouisson.

Trois de ses enfants étaient soutiens de la famille :
  • Etienne, âgé de 29 ans, commis, 2000 F par an ;
  • Elie, 22 ans, commis, 1800 F par an ;
  • Jules, 18 ans, commis, 1200 F par an.
  • Trois autres enfants étaient à charge de la famille :
  • Marie, 27 ans, sans profession ;
  • Sophie, 15 ans, sans profession ;
  • Alexandre, 20 ans, lycéen externe gratuit.
  • Il devient officier d'artillerie en 1870. Le document militaire retraçant sa carrière comprend une soixantaine de pages. Nous donnerons ci-dessous les faits les plus marquants de sa vie.

    Il se marie le 14 septembre 1889 à Paris avec Camille de Peyronny (née à Paris en 1864 et décédée après 1924) - elle habitait avec sa mère à Paris au 19 avenue d'Antin, et, lui à Fontainebleau au 59 rue Saint-Honoré. Le contrat de mariage indique le régime de la communauté ; la dot de son épouse est de 62.700 F, se divisant en 20.000 F d'affaires personnelles et une rente sur l'Etat français 3% d'une valeur de 42.700 F.

    Pour en savoir plus sur la famille de Camille de Peyronny : Biard - Thévenot d'Aunet .

    Trois enfants naissent de cette union.


    Alexandre et Camille [Agrandir] :
    photo annotée au dos Souvenir du 17 septembre 1908 [].

    Portrait-estampe de Camille de Peyronny par Bonnet & Strozecki, 34, avenue de Clichy, Paris - probablement des années 1920 [].

    Ses enfants

  • Alain (1891-1951) est né le 21 juin 1891 à Nîmes, son père étant au 19e Régiment d'Artillerie de Nîmes. Ses parents habitaient au 24 rue Fénelon où sa grand-mère Hélène Bouisson, née Dapery, décédée un mois après sa naissance. Alain se marie en 1922 avec Germaine Burlat (née à Marseille en 1892 - décédée à Paris en 1976). A moins un enfant naît : Micheline Bouisson qui épouse M. Foster ; ils ont au moins un enfant Philippe (1954-1990) - voir Diaporama Paris.

  • Max Paul (1892-1914) est né le 28 juillet 1892 à Marseille dans le quartier d'Endoûme où était affecté son père. La naissance a été déclarée par le médecin de famille Henri Isaac (50 ans), habitant rue Estelle. Il décède le 31 août 1914 à Fossé dans les Ardennes, suite à des blessures de guerre ; il était maréchal des logis au 13e Régiment d'Artillerie. Un régiment où son père fut lieutenant-colonel en 1903.

  • Pierre Alexandre (1895-1915) est né à Nîmes le 20 novembre 1895. Il est tué à l'ennemi lors des combats de Souain (Marne) le 8 octobre 1915 ; il était cannonier au 40e Régiment d'Artillerie.
    Ci-contre : lors de sa première communion - photo d'Alphonse Acquart (45, Crs Marigny, Vincennes), datée du 14 mai 1908 [].
  • Pour Max et Pierre - voir aussi en bas de page

       
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    d'après SGA / Mémoire des Hommes.


    [ ] - Photos transmises par Catherine Méjean - avec tous nos remerciements.
    Son arrière-grand-mère Scholastique Cuvière (née en 1864 à Marseille) a été la nourrice d'Alain à Nîmes et sa fille Anna Haon (1887-1964) a été la bonne de la famille Bouisson à Vincennes jusque vers 1918.


    Sa carrière militaire

    A peine sorti de l'Ecole Impériale Polytechnique - promotion X1869 -, il participe à la campagne contre l'Allemagne du 21 septembre 1870 au 7 mars 1871. Par décret en date "lu 28 octobre 1870" rendu sur la proposition du Ministre de la Guerre, les élèves de l'Ecole Polytechnique dont les noms suivent, nommés sous-lieutenant le 21 septembre 1870 et actuellement employés aux travaux de la défense de Paris, seront classés pour faire le service dans les batteries d'artillerie déjà formées ou à former, savoir:         MM. Bouisson Alexandre [parmi une liste de 74 noms]


    Il est affecté au 19e Régiment d'Artillerie à Nîmes pendant plus de 8 ans (1890-1899), puis à l'Etat-Major à Toulon (1899-1903). Ce régiment dépend du 15e Corps d'Armée dont le Quartier Général est à Marseille.

    Nota : aucun historique sur ce régiment n'a été trouvé.

    Il sera juge suppléant au procès Dautriche en 1904, un des procès connexes de l'Affaire Dreyfus - [voir quelques références ci-dessous].
    Il a été rapporté par une employée de maison de la famille Bouisson que la première visite d'Alfred Dreyfus à son retour du bagne de l'Île du Diable (Guyane), en juillet 1899, aurait été pour Alexandre [Note : les deux sont polytechniciens].
    Le 25 juin 1907, A. Dreyfus donne sa lettre de démission de l'Armée au colonel Alexandre Bouisson, son supérieur hiérarchique. Lettre reproduite par A. Dreyfus dans ses "Carnets 1899-1907" (Calmann-Lévy, 1998, p. 281).

    Il termine sa carrière militaire comme colonel. Il habitait au 22 bis avenue des Charmes à Vincennes. Le 11 avril 1908, il devient colonel de réserve demeurant à Vincennes au 10 rue Marigny.

    Il décède à l'Hôpital militaire St-Mandé le 21 novembre 1910, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise après une cérémonie religieuse à l'Église Orthodoxe Grecque de Paris - voir Diaporama Paris

         
    Etat-Major particulier Artillerie s/Lieutenant 1 octobre 1870
    3e RA - 12e Batterie s/Lieutenant 28 octobre 1870
    22e RA s/Lieutenant 3 novembre 1870
    11e RA - 18e Batterie     * s/Lieutenant 13 décembre 1870
    4e RA s/Lieutenant 11 septembre 1871
    Lieutenant en 2d 1 octobre 1872
    3e RA - 9e Batterie Lieutenant en 1er 21 octobre 1873
    25e RA - 6e batterie Capitaine en 2d 28 septembre 1876
    8e RA - 11e batterie Capitaine en 2d 20 février 1877
    32e RA - 6e batterie     ** Capitaine en 2d 8 mars 1881
    37e RA - 10e batterie Capitaine en 1er 8 mars 1881
    21e RA - Chef d'escadron 1 janvier 1890
    17e RA - Chef d'escadron 27 mars 1890
    19e RA - Chef d'escadron 12 juillet 1890
    Etat-Major sous-directeur adjoint à la direction de Toulon Chef d'escadron 3 mars 1899
    Etat-Major sous-directeur à la direction de Toulon Lieutenant-Colonel 19 avril 1899
    13e RA Lieutenant-Colonel 25 janvier 1903
    Etat-Major particulier Directeur Direction Artillerie de Vincennes Lieutenant-Colonel 12 juillet 1903
    "
    Colonel 27 septembre 1906
    *** 24 décembre 1907
    Mise à la retraite 20 février 1908
    24 décembre 1907
        * Entrée à l'Ecole d'Application de l'Artillerie et du Génie jusqu'en 1890
      ** Professeur du Cours de mécanique appliquée aux machines
    *** Nommé Directeur d'Artillerie à Etat-Major particulier de Marseille le 24 décembre 1907 - un poste qu'il n'occupera pas pour cause de maladie (crise de néphrite)

    Après 1924, Camille de Peyronny quitte Vincennes pour se retirer dans un couvent à Mende (Lozère) jusqu'à sa mort. Quand la famille habitait Nîmes, ils se rendaient régulièrement à Coucouron en Ardèche, situé à une soixantaine de km de Mende.


    Faire-part de décès :

    dans la liste de la famille : ses deux belles-soeurs, épouses d'Etienne et d'Elie ; Fernand, son neveu (fils d'Elie) ; la famille du frère de sa belle-mère, Georges* Biard [d'Aunet] ; son cousin-germain Alphonse Moutte (fils de sa tante, Anne Bouisson).

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    * Officier de la Légion d'Honneur, Alexandre avait remis les insignes d'officier de la LH à Georges Briard le 7 octobre 1905.

    Sur la croix de la tombe d'Alexandre , aujourd'hui la tombe familiale, au cimetière du Père-Lachaise, cette phrase est inscrite en épitaphe (voir Diaporama Paris) - c'est une référence à l'empereur Constantin, fils de Constance le pâle et d'Helène, comme l'a fait remarquer Thomas Foster, un de ses descendants :
    Le 28 octobre 312, après la victoire de Constantin aux Roches rouges au pont de Milvius, c'est le jour de la Vision et/ou du Songe de Constantin "...quand le soleil commençait à descendre, il vit de ses propres yeux une croix de lumière dans les cieux, au-dessus du soleil, portant écrit "Par ce signe, tu vaincras". Il fut stupéfait, ainsi que son armée". Depuis, le "In Hoc Signo Vinces" se traduit par le IHSV, un plus anciens symboles chrétiens. Rappelons que, comme sa mère, il était de religion orthodoxe.
    Plus...


    Lévy-Lambert H., 2006. Quelques X dans l'affaire Dreyfus. La Jaune et la Rouge, n° 620 (décembre 2006), p. 60-65.

    Lévy-Lambert H., 2008. Les polytechniciens dans l'affaire Dreyfus. Réédition d'un article de Hubert Lévy-Lambert, paru dans La Jaune et la Rouge (revue des anciens élèves de Polytechnique) à l'occasion du centenaire du début de l'affaire Dreyfus et du premier "procès" de Dreyfus (1894). Le rôle d'un certain nombre de polytechniciens, officiers pour la plupart, dont un certain nombre de ministres de la Guerre sur la période 1894-1906, dans l'affaire Dreyfus, y est décrit. Bulletin de la Société des amis de la bibliothèque de l'Ecole polytechnique, 42, 64-74.

    Le Procès Dautriche . Compte rendu sténographique in-extenso . (25 octobre-7 novembre 1904), Société nouvelle de Librairie et d’Édition, 1905.

    Dreyfus A. 1998. Carnets 1899-1907. Calmann-Lévy, Paris, 468 p.

    Notice Ecole polythechnique

    Bouisson, Alexandre (X 1869 ; 1849-1909) [S.r.]
    Etat civil : Naiss. : 1849 le 19 04 Marseille(Bouches-du-Rhône) ; mort en 1910
    Boursier (01) Orphelin (p)
    PERE: Jean Baptiste Honoré - lib.PROF: Courtier de commerce C.INSEE(2s)
    MERE Dapery, Hélène - lib.PROF: S.p. C.INSEE(7a)
    Adresse : 19 rue du Loisir : Marseille (Bouches-du-Rhône)
    Desc. phys. : Cheveux châtain foncé - Front large - Nez moyen - Yeux châtains - Bouche petite - Menton rond - Visage ovale - Taille 164 -
    Scolarité : EXAMEN : Montpellier - CLASST : 127 - PASSAGE: 088e en 1870 sur 132 élèves -
    SORT : 085e en 1871 sur 128 élèves
    CORPS : A.- 032ème en 1871- sur 066 él.
    Rens. situa.: Col. A.
    Dossier mili: REG.MIL. o


    Deux des fils d'Alexandre, Max et Pierre, morts pendant la Première Guerre Mondiale ont leur noms gravés sur le Monument aux morts de Vincennes : Aux VINCENNOIS Morts pour la France - situé Ancien cimetière, 1 rue de Fontenay (94) Vincennes.