Famille Moustier - Vitalis

Moustier Marius(1852-1886), le découvreur des sources du Niger
et le commanditaire de l'expédition, l'industriel Verminck Charles Auguste (1827-1911)

 

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Verminck Charles Auguste (1827-1911)

Charles Auguste Joseph Verminck, né à Fuveau en 1827, est le fils aîné d'un instituteur belge de Poperingue, Charles Joseph Verminck (1799-1880), venu enseigner dans ce village où il créa l’école publique en 1824, et de Magdeleine Virginie Blanc, née en 1806 à Fuveau où elle décède en 1849. Ils se marient en 1825 et eurent 13 enfants. En 1902, la statue Verminck a été érigée par son fils aîné sur la place en face de l’église St-Michel à Fuveau (voir diaporama). Charles Auguste Verminck décède subitement en 1911 à son bureau.

Vers 1845, à 18 ans, il part au Libéria, au Sierra-Leone et en Côte-d'Ivoire  pour y fonder des comptoirs commerciaux. À son retour à Marseille, il s’investit dans diverses entreprises et exerce les fonctions d’importateur, d’armateur, de fabricant d’huiles et même de verres. Créées en 1852, ses usines nommées Etablissements Verminck étaient installées à Sainte-Croix dans le canal de Caronte,  près de Martigues et le siège social au 18, boulevard de la Corderie à Marseille. Il se marie avec Anne Rose Durand ; le couple aura au moins trois enfants, des filles. Il achète en 1878 les usines de la maison Pastré et fonde la Compagnie du Sénégal et de la Côte d'Afrique.

Cette même année, Pauline Verminck (1858-1882) épouse Frédéric Bohn, dont le père Jean Charles dirige une société dans le commerce des arachides avec le Sénégal. Ce gendre seconde son beau-père, jusqu'à la rupture entre eux en 1885. Ce dernier reprend ses huileries et se retire de la société devenue la Compagnie Française de l'Afrique Occidentale (CFAO) (*) avec son gendre Bohn comme administrateur-directeur (1887-1911), puis président de 1911 jusqu'à son décès en 1923. Le groupe faisait alors le commerce de produits alimentaires et de consommation courante (notamment arachides, cacao, savon, huiles, caoutchouc, café, cuir, tabac, alcool). Dès cette époque, CFAO rompt avec la tradition du simple commerce de produits de base et importe sur le continent africain des produits manufacturés. Devenu le premier fournisseur de l’Afrique occidentale, il contribue à son développement et s’étend progressivement en Afrique équatoriale, puis dans les Collectivités et Territoires d’Outre-Mer. En 1990, Pinault SA rachète l'entreprise, puis, en 2012, le Groupe CFAO passe sous contrôle par offre publique de Toyota Tsusho Corporation. Le siège social est à Sèvres à côté de Paris.

1887 marque la fin de l'aventure africaine de Charles Verminck : il s'investit dans les huileries, à Marseille et à Martigues. En 1889, il est fait officier de la Légion d'honneur (fait chevalier en 1878). Les états de services que Charles Verminck notent à l'appui de sa demande d'officier de la Légion d'Honneur sont :
Cinquante années dans les affaires, dont une partie passée au Sénégal.
Création de nombreux comptoirs sur la Côte occidentale d'Afrique.
Expédition à mes frais de la découverte des Sources du Niger.
Emploi de plus de 2,000 ouvriers dans mes usines.

Doté d'une vue défaillante, à la limite de la cécité, il meurt subitement le 13 décembre 1911 dans son bureau à plus de 85 ans.

(*) C'est en 1887 que la CFAO a été créée sans la participation C. A. Verminck qui s'est retiré auparavant. Aussi, contrairement à ce qui peut parfois se lire, cette compagnie n'est en rien dans la découverte des sources du Niger datant de 1879. C'est au propriétaire Charles Auguste Verminck des Etablissements Verminck (devenus depuis peu Compagnie du Sénégal et de la Côte d'Afrique) qui revient seul le mérite d'avoir monter et financer l'expédition.


Quelques références sur Charles Auguste Verminck

  • Bonin H. (2007). Chapitre 1: La préhistoire de la Cfao (1845-1887) . In : CFAO (1887-2007). La réinvention permanente du commerce outre-mer. SFHOM, Bordeaux, 768 p.

  • Caty R. & E. Richard (1992). Négoce maritime à Marseille au XIXe siècle: exemples d'adaptation et de spécialisation. Provence Historique , 170, 591-609.

  • Daumalin X. (1998). Frédéric Bohn l'Africain, 1852-1923. In : Entrepreneurs d'empires, Marseille. Publications de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence, p. 198-267.

  • Zalio P. P. (2004). Un regard sur le patronat marseillais du XXe siècle. La Lettre électronique de MIP-Provence , 6, 1-8.  

  • La Verrerie Verminck , quartier de Montredon, Marseille (p. 7), http://www.titidegun.fr   -  

 

Moustier Jean Baptiste Marius dit Loni (1852-1886)

Marius Moustier est né à Fuveau en 1852 d'un père mineur, Paul Moustier (1811-1865) et sa mère née Marie Reyne Vitalis (1815-1895). Ses deux grands-pères Jacques Moustier et Jean Louis Vitalis étaient des charretiers.

À son passage en France après son expédition aux sources du Niger, il épouse le 18 août 1880 Marie Théophile Bernard, modiste, né à Fuveau en 1852. Quatre enfants naissent de cette union, dont des jumeaux le 14 avril 1886, peu avant le décès de Marius le 25 juin 1886 à Fuveau. Un suicide d'après Foret (1888) qui écrit dans son introduction : "...Marius Moustier, qui a découvert les sources du Niger et qui, réduit à la plus extrême misère, s'est suicidé l'année dernière à Fuveau; ..." Les évènements qui ont pu conduire à la rupture entre C. A. Verminck avec son gendre au sujet de la gestion des possessions commerciales Verminck (notamment la création de la CFAO - voir ci-contre) ont-ils été responsables des problèmes de Marius Moustier, difficile à dire, car cette courte biographie de Marius Moustier contient toute les données qu'il a été possible de réunir sur lui.



Expédition aux sources du Niger

Charles Auguste Verminck, devenu un grand négociant de Marseille et bienfaiteur de nombreuses réalisations à Fuveau, décida de participer aux efforts pour pénétrer dans l'intérieur du continent africain inconnu. Il porta son attention sur la vallée du haut Niger, et en particulier sur la région des sources que personne malgré bien des efforts n’a réussi à atteindre. 

A la tête de son projet d’expédition dont il fut le mécène... à ses frais, il mit le directeur de sa factorie à Rotombo (Sierra Leone) : Josua Zweifel, un suisse né en 1854 à Glaris (canton de Glarus), employé depuis l’âge de 18 ans par l’entreprise marseillaise de Verminck. En 1895, il décédera  lors d'une chute au cours d’un voyage sur bateau à vapeur "Croft" sur le Niger. Son compagnon est Marius Moustier né à Fuveau en 1852, lui même directeur du comptoir de Boké sur le rio Nunez en Guinée ; il parle couramment les deux langues principales des contrées traversées, le Sousou et le Foulah.

L’expédition quitte Rotombo le 8 juillet 1879. Le récit de leur progression et aventures a été rapporté dans plusieurs publications (voir ci-dessous Références).

Le 1er octobre, à quelques kilomètres de la colline sacrée Tembi d’où jaillit la source sacrée du Dhioliba (ou Niger) dans un petit lac, ils apprennent qu’ils ne pourront entrer au Tembi Coundou. Avant de quitter le village de Foria sur le chemin du retour, les voyageurs, pour laisser une trace quelque peu durable de leur présence près du lieu sacré, gravèrent profondément sur un des plus beaux arbres, de la forêt voisine l'inscription suivante :

C. A. V.
NIGER EXPEDITION
3 x. 1879
J. Zweifel – M. Moustier

Le 6 novembre, ils rentraient à Port Lokkoh. Partis au nombre de 75, à la plus malsaine époque de l'année, ils revinrent au complet. Cette expédition, pendant laquelle les deux explorateurs ont conquis l'amitié et la confiance des chefs et des sujets africains à force de patience, de douceur et de justice, du respect des usages, a été un succès.




La Société de Géographie de Marseille, associant dans un hommage commun le promoteur et les exécuteurs de l'exploration des sources du Niger, a décerné, dans sa séance du 1er octobre 1880, sa grande médaille d'or et des diplômes d'honneur collectivement et individuellement à MM. Verminck, Zweifel et Moustier. La Société de Géographie de Paris leur a aussi donné une médaille, et le ministre de l'Instruction publique les palmes académiques.






Quelques liens :


Références sur l'Expédition

Anonyme (1880). L'expédition Verminck aux sources du Niger. L'Afrique explotée et civilisée, 2 (9), p. 184-186.   et  

Bainier P. F. (1880). Die Entdeckung der Nigerquellen. Petermanns Mittheilungen, 1880, 255-260 (mit einer Karte im Mastabe von 1:2†000†000 von B. Hassenstein).

Dalang C. F. (1880). Die Entdeckung der Nigerquellen durch Josua Zweifel und Marius Moustier: Vortrag gehalten in der Ostschweizerischen geographisch-commerciellen Gesellschaft St.Gallen, 19 p.

Foret A. (1888). Un voyage dans le haut Sénégal : description du fleuve. Challamel, Paris, 106 p.

Graveleau G. (2001). Chroniques et faits divers d'autrefois. Non disponible.

Hantzsch V. (1900). Zweifel, Josua. In: Allgemeine Deutsche Biographie [Onlinefassung]   et  

Lanier L. (1884). La découverte des sources du Niger. In : L'Afrique. Choix de lectures de géographie, accompagnées de résumés, d'analyses, de notes explicatives et bibliographiques, Extraits et analyses 2°, p. 436-444.

Lehideux-Vernimmen R. (2022). Djolibah - la découverte des sources du Niger. Ed. l'Harmattan, Paris, 434 p.

Zweifel J. & M. Moustier (1880). Expédition C. A. Verminck. Voyage aux sources du Niger. Barlatier-Feissat, Marseille, p. 1-159, suivi du Rapport de M. A. Rabaud à la Société de Géographie de Marseille, p. 160-165.

Zweifel J. & M. Moustier (1880). Voyage aux sources du Niger. Avec Appendice au voyage aux sources du Niger. Bulletin de la Société de Géographie de Marseille, 4, p. 229-384.

Zweifel J. & M. Moustier (1881). Voyage aux sources du Niger. Bulletin de la Société de Géographie de Paris, sér. 7, 1, p. 97-150.

Zimmermann E. M. (1957). Afrikaschweizer der 'heroischen' Zeit: Josua Zweifel, Sierra Leone u. Franzsisch-Guinea, 1874-1895. Echo. Zeitschrift der Schweizer im Ausland, 37 (1), p. 15.



Liens généalogiques Verminck - Vitalis - Moustier

L'ascendance de Charles Auguste Verminck par sa mère Madeleine Blanc conduit à un cousinage avec Marius Moustier et donc aussi avec Anne Moustier, épouse Bouisson (voir ci-dessous), avec la famille Vitalis de Fuveau : son arrière grand-mère est Marie Vitalis. Dans un village qui, à l'époque, n'avait que quelques centaines d'habitants, difficile de penser qu'ils ignoraient ces liens ancestraux qui unissent Vitalis et Moustier.
Les relations entre Marius Moustier et Anne Bouisson se font par les frère et sœur Thomas et Anne Moustier (voir aussi l'arbre ci-dessus et plus...)


VITALIS François (1600-1663)
ESTIENNE Catherine (-1688)

VITALIS Louis (1628-1702)
VITALIS Joseph (1642-1724)
VITALIS Joseph (1682-)
VITALIS Joseph (1680-1730)
VITALIS Marie (~ 1747-)
VITALIS Jeanne (1715-) x MOUSTIER Jean Baptiste (1710-1774)
BLANC Joseph Rémi (1780-) MOUSTIER Thomas (1744-1807) MOUSTIER Anne (1755-1796)
BLANC Madeleine Virginie (1806-1849) MOUSTIER Jacques Mathieu (1777-) BOUISSON Joseph Antoine Honoré (1781-1851)
VERMINCK Charles Auguste Joseph (1827-1911) MOUSTIER Paul Joseph (1811-1865) BOUISSON Jean Baptiste Honoré (1807-1863)
MOUSTIER Jean Baptiste Marius (1852-1886) BOUISSON Hélie Théodore (1847-1900)
BOUISSON Fernand Antoine (1885-1917)
Et plus sur les familles MOUSTIER et VITALIS BOUISSON René François (1909-1960)
BOUISSON Anne Andrée (1943-)

Pour les données généalogiques complètes, consultez :
    L'arbre Moustier sur  site abouisson

    L'arbre Vitalis sur  site abouisson

    L'arbre Verminck sur  site abouisson

    L'arbre Bouisson sur  site abouisson

Stèle à la mémoire de Marius Moustier à Fuveau,
rue Marius Moustier, près de l'école Rimbaud.


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