Culture provençale
RAYMOND BERENGER II, dit le vieux, marquis de Provence, p. 6 (Blancart, 1860)
Pl. 2, n° 1 - An 1150.
Recto : Raimundus Berengarius, comes Barchinonensis.
Verso : Princeps regni Aragonensis
Ce sceau était attaché à une donation aux hospitaliers de Saint-Gilles, des lieux du Puimoisson et Saint-Michel (B.-Alpes), par Ildefonse, roi d'Aragon et Raimond Berenger le vieux. Arles, 2 septembre 1150.
Prince d'Aragon et comte de Barcelone, il porte un écu formé de 3 pals (mais 4 sur le sceau de son fils Berenger III dit le jeune ; Blanchart, 1860, Pl. 2 n° 2), et cet écu blasonne : d'or à quatre pals de gueules à l'escarboucle pommetée à six rais d'or brochant sur le tout, qui deviendra celui d'Aragon sous Alphonse Ier, comte de Barcelone (sous Alphonse II), quand il deviendra roi d'Aragon. Il est aussi comte de Provence de 1167 à 1173 et de 1185 à 1196, année de sa mort. La présence sur l'écu d'une escarboucle à six raies est bien liée au blason de Navarre : car, ce royaume faisait partie de la couronne d'Aragon sous Berenger IV de Barcelone (1113-1162) suite à son mariage en 1137 avec Pétronille (1136-1173), héritière d'Aragon, il posséde alors aussi Aragon, Castille et Navarre. À la mort de son frère, le comte de Provence Berenger-Raimond, il assure la tutelle de son neveu, Raimond-Bérenger. Il est pour cette raison parfois désigné sous le nom de Raimond-Berenger II de Provence. C'est aussi lui qui affronte les comtes de Toulouse au cours de la « grande guerre méridionale ».
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Fig. 1. - A. Sceau de Raymond Berenger II, figuré par par Blancard (1860) et cité par Pastoureau (1979). B. Détail de l'écu, c'est à partir 1177 que les armoiries royales d'Aragon blasonnent d'or à quatre pals de gueules.
Si le blason des Berenger de Barcelone est d'or à quatre pals de gueules, auparavant ce nombre ne s'est fixé à quatre que progressivement : de nombreuses représentations du XIIe siècle montrent des armoiries à deux, trois ou cinq pals. Après le mariage de Raymond Bérenger IV avec Pétronille d'Aragon en 1137, les armoiries de Barcelone deviennent celles de la couronne d'Aragon et se diffusèrent dans l'ouest du bassin méditerranéen et jusqu'en Provence, portées par les cadets de la famille Berenger et descendants.
En outre, au vu de la large distribution géographique (jusqu'en Savoie et Frandres), il est fort probable que des armoiries d'or à plusieurs pals de gueules, deux couleurs fort communes en héraldique, aient été créées sans lien avec celles des Berenger. Cela pourrait fort bien être le cas de celles du Royaume d'Arles, dont le blasonnement est d'or à deux pals de gueules - sauf à suivre M. Pastoureau dans son hypothèse que ce sont ces armoiries là qui auraient été copiées par la famille Berenger en devenant comte de Provence... suite au mariage en 1112 de Raimond Bérenger III de Barcelone avec Douce de Provence. Et alors que faire de la légende des quatre pals de sang : après une bataille contre les Normands, le comte Guifred le Velu (840-897), fils de Sunifred Ier de Barcelone, et considéré comme le premier comte de Catalogne, se mourait de ses blessures. Le roi d'Aragon passa sa main dans les plaies sanglantes, puis fit glisser ses doigts sur l'écu doré du comte, traçant ainsi quatre traits parallèles, et dit « Voici quelles seront vos armes, comte. »
CHARLES Ier, comte-marquis de Provence, p. 21 (Blancart, 1860)
Pl. 9, n° 2 - 1248
Recto : Sigillum Karoli, filii Regis Francorum, comitis Andegavie
Verso : Comes et marchio Provincie et comes Folcalquerii.
Ce sceau accompagne une sentence arbitrale rendue par Pierre, évêque d'Albano, et Hugues , cardinal de Sainte-Sabine , sur les différents entre Charles Ier et Béatrix de Savoie, sa belle-mère, au sujet des terres de Brignoles, SaintGenies, Merindol, etc. Beaucaire, 1248, le samedi avant la fête de Saint-Laurent.
 Il est intéressant de voir qu'au revers du sceau ses titres provençaux entoure le blason de Provence des Berenger, qui est celui de son épouse Béatrix de Provence, fille de Raimond Berenger V. Par la suite, Charles Ier utilise un sceau à ses armoiries, celle de la maison capétienne d'Anjou-Sicile dont il est le fondateur. Il est le fils du roi Louis VIII et de Blanche de Castille.
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