Familles Emch [Emig] et Schürch | ![]() ![]() ![]() Nos Racines Suisses : Lied : "D' Franzose mit de rote Hose"
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Lied "D' Franzose mit de rote Hose"
![]() Cette chanson a été composée en Suisse alémanique après 1871 suite à l’internement en Suisse de soldats de l'Armée française de l'Est, aussi dite Armée Bourbaki, en divers lieux dans tous les cantons de la Suisse (sauf le Tessin). Cet événement exceptionnel a fortement marqué la population suisse et son souvenir. Le texte de ce chant humoristique représente le cliché sur les soldats français et fait référence aux stéréotypes liés à eux, notamment leurs uniformes, et il est souvent chanté de manière ludique par les enfants et ironique par les adultes, au moins jusque vers la fin du XXe siècle. Dans ma jeunesse, ma grand-mère, suissesse de l’Emmental, et ma mère me fredonnait de temps en temps cette chansonnet.
Uniforme des fantassins françaisSuite à l’ordonnance du roi Charles X du 20 juillet 1829, le pantalon bleu roi des fantassins est remplacé par le rouge Garance qui a rutilé pendant 85 ans sur les champs de bataille. La garance, plante tinctoriale, reste indissolublement liée à la représentation des premiers poilus : d’août 1914 et jusqu’à la fin de l’année, les fantassins français étaient revêtus de façon devenue anachronique de capotes de couleur bleue grise et de pantalons et képis rouges : un contraste dangereux qui en faisait des points de mire. Dès le début de la première guerre mondiale, les lourdes pertes subies en août et septembre 1914 (329 000 morts) lui sont donc en partie imputables. Internement en Suisse (1871)A la fin de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, les soldats français de l’Armée de l’Est conduite par le général Bourbaki (1816-1897) sont encerclés dans le Jura français par les troupes allemandes. Le 26 janvier 1871, après une tentative de suicide, le général Bourbaki est relevé de son commandement ; le général Clinchant lui succède et il conduit l’armée restante à la frontière suisse le 28 janvier. Elle est accueillie et une convention, signée avec le général suisse Hans Herzog le 1er février aux Verrières (canton de Neufchâtel), définit les conditions de l'internement. Rappelons que l’armistice franco-allemand est signé le 28 janvier 1871, et arrêt des hostilités le 15 février.
Cet accueil est un jalon incontournable dans l’histoire de la neutralité suisse. Après avoir été désarmés, le passage de la frontière par 87 847 soldats français et 12 000 chevaux en moins de 72 heures constitue assurément le plus grand accueil de réfugiés jamais réalisé en Suisse. Cet épisode marque aussi une étape décisive dans le développement de la jeune Croix-Rouge suisse (CRS), encore inexistante cinq ans auparavant. Du jour au lendemain, la population suisse a grossi de trois pour cent. Les soldats sont répartis et internés dans tous les cantons, à l’exception du Tessin, dans 188 communes. Cela représenta un effort sans précédent, et, en dépit des soins dispensés, 1700 soldats moururent d’épuisement, de blessure ou de maladie dans les semaines qui suivirent. La guerre franco-prussienne prend fin avec la signature du Traité de paix de Francfort, préliminaire le 26 février et définitif le 10 mai 1871, la France perd l’Alsace et la Lorraine. Les militaires sont renvoyés chez eux au mois de mars et l’État français prit à sa charge tous les frais de leur asile en Suisse. ![]() Mémorial Bourbaki par le sculpteur Auguste Bartholdi en 1899Ce monument dans le cimetière de Birr (Aargau) commémore les 22 militaires français de l’armée Bourbaki décédés dans la station thermale voisine, Schinznach Bad, où ils étaient logés. Le monument originel a été financé par des Français venus faire une cure à Schinznach en 1883 et en 1899 Bartholdi a créé et ajouté l’ange Viktoria. Pour plus détails voir Bartholdi. Ci-contre, la stèle érigée en 1883 avec l'ajout en 1899 de la statue de Viktoria, créée par A. Bartholdi - cliquez dessus pour voir le monument renové en 1972.RéférencesLavisse E. (1913). La tenue de campagne de l'infanterie : comment l'améliorer ? Chapelot, Paris, 48 p. Marc-Monnier M. (1871). La Suisse pendant la guerre de 1870. - Nos émigrés de Strasbourg et nos soldats de l'armée de l'Est. Revue des Deux Mondes, 2e période, 93, p. 30-59. de Weck H. (2016). Bourbaki, armée. Dictionnaire historique de la Suisse (DHS). https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/026892/2016-01-26/, consulté le 14.05.2025. Wyss Laure (1996). Schrifstellerin und Journalistin. Limmat Verlag, Zürich, 200 p. Liens
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