Familles Emch [Emig] et Schürch | ![]() ![]() ![]() Nos Racines Suisses : Nos ascendants et apparentés Täufer (Canton de Berne)
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Täufer von Kanton Bern - Täufer du canton de Berne |
Les anabaptistes [1] du canton de Zürich, puis ceux de Berne, nommés Täufer, parfois aussi Wiedertäufer, sont connus au moins depuis le début du XVIe siècle, c’est-à-dire avant même la Réforme de Zwingli, adoptée à Zurich vers 1520. Ensuite, à Berne le 2 février 1528 quand les bourgeois de cette ville, rassemblés dans la collégiale, prêtent serment de fidélité aux décrets de la Réforme tels qu’ils sont résumés dans les dix thèses de la Disputation qui a eu lieu quelques jours auparavant. En Suisse, rapidement, une forte persécution s’abat sur les Täufer de Zürich : on les noie dans le lac avec la sentence « ils ont pêché par l’eau, ils seront punis par l’eau ». Le 24 février 1527, un synode des Täufer [3] se tient à Schleitheim (près de Schaffhouse, Suisse) pour rédiger leur Confession de foi (Table 1). Ainsi ils vont se démarquer à la fois des autres courants radicaux et de l’Eglise Réformée officielle et vont former la première Eglise libre. L’Emmental dans l’état de Berne aura rapidement différentes communautés de Täufer. La présence continue de communautés de Täufer jusqu’à nos jours n'est attestée que dans le canton de Berne, surtout dans l'Emmental, illustré par des attitudes répressives particulièrement dures au moins jusqu’au début du XVIIIe siècle, notamment par l'expropriation et la confiscation forcée, la séparation d'avec les enfants, l'emprisonnement, la torture, les galères et la recherche active de cachettes anabaptistes par les chasseurs anabaptistes, tristement célèbres dans la région de Berne. La persécution était menée par les autorités de l'État, mais elle était également approuvée et encouragée par l'Église réformée. Cependant, au sein de la population, les Täufer bénéficiaient souvent de sympathie et de solidarité. La guerre de Trente-Ans (1618-1648) n’a affecté la Suisse que dans les régions toutes proches des frontières alsaciennes et franc-comtoises, mais elle a été soumise à des révolte de paysans. Au contraire, l’Alsace a été ravagée durant cette guerre avec un effondrement démographique et économique, pouvant aller de 30 à 60%, tandis que la conquête territoriale par Louis XIV s’y poursuit jusqu’en 1681. Dès lors les immigrants des régions voisines étaient non seulement bienvenus, mais souhaités pour repeupler les villages, et cela s’est traduit par des vagues d’immigrants suisses catholique, protestants, réformés (zwingliens), Täufer ou Amisch jusque vers le début du XVIIIe siècle, notamment dans les régions fortement dépeuplées d'Alsace et du Palatinat. Il faut noter que recrutement social et la structure des communautés des Täufer ont changé de façon importante soit pendant soit tout de suite après la guerre de Trente-Ans. Il convient aussi d’insistes sur les différences entre communautés de Täufer et ainsi les distinguer les unes des autres. Après la répression de la guerre des Paysans de 1653, celle accrue contre les Täufer par les autorités bernoises (jusque vers 1750), provoqua le début d’une émigration massive, poussant les Täufer, notamment des cantons de Berne et de Zurich, vers les régions voisines plus tolérantes : notamment le Jura (alors rattaché à la Principauté de Bâle), la Franche-Comté, l'Alsace et le Palatinat. Parmi ma parenté suisse, quelques membres Täufer ont émigré à la même période vers la Pennsylvanie (USA) et d’autres vers le comté de Montbéliard ou la seigneurie de Horbourg, des ducs de Wurtemberg (luthérien) et vers d’autres localités alsaciennes. Ce sont des enfants qui se sont convertis et ont ensuite émigré avec épouse et enfants ; les parents et le reste de fratrie sont restés des réformés zwingliens. Après ces vagues de persécutions et de migrations, la situation se calme dans le canton de Berne et la Chambre des affaires anabaptistes est dissoute en 1743. Après le 2e guerre mondiale, les Alttäufergemeinden opèrent un rapprochement avec les mennonites, notamment ceux d’Amérique du Nord, souvent issus de l’émigration suisse. Début des années 1970 il y a une fusion statutaire sous le nom Schweizerischer Verein für Täufergeschichte (« Société suisse pour l'histoire mennonite ») et, à partir de 1977, la publication de son bulletin intitulé Mennonitica Helvetica. A travers l’histoire et les vicissitudes historiques et personnelles des Täufer suisses, aucune communauté ou congrégation ne peut ou ne devrait se revendiquer comme la seule héritière historique depuis les premiers Täufer jusqu’à nos jours, mais en respectant la tumultueuse histoire de nos ancêtres et du choix de leur foi au cours des siècles, comme celle spécifiques des régions et des pays dans lesquels des communautés anabaptistes [1] se sont développées. Gratz (1953) écrit dès la première page : « It is difficult to know when to use the designation "Mennonite" in place of "Anabaptist" for the Swiss Mennonites. The name "Mennonite" was never used in the public documents and only in the latter part of the nineteenth century did it come into use by the Swiss Mennonites themselves. » [Il est difficile de savoir quand utiliser l'appellation « mennonite » à la place d'« anabaptiste » pour les mennonites suisses. Le terme « mennonite » n'a jamais été utilisé dans les documents publics et ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle qu'il a été utilisé par les mennonites suisses eux-mêmes.] C’est bien une remarque d’américain, car la connaissance historique du Vieux-Monde n’a que difficilement traversé l’océan Atlantique, et aujourd’hui encore en généalogie ! Et la linguistique reste un gros handicap outre-Atlantique, dans l’usage du terme Täufer et ainsi de le respecter et l’utiliser à bon escient au sein de l'anabaptisme. En français, le terme anabaptiste englobe l’ensemble de communautés de confessions et de congrégations différentes comme les Täufer ou les Amisch et aussi les mennonites s.s., car « anabaptiste désigne membre d'une secte protestante, soutenant que, le baptême ne devant être administré qu'aux enfants ayant atteint l'âge de raison, il faut baptiser une deuxième fois les chrétiens baptisés avant cet âge ; tandis que « mennonite » désigne qui appartient à une secte anabaptiste fondée au début du XVIe s., par Menno Simons. En revanche, aux USA, le terme mennonite désigne aussi les descendants des Täufer suisses. Aujourd’hui, dans le canton de Berne, le terme anabaptiste est parfaitement adapté, car, si des communautés de Täufer ont opté pour devenir mennonite, se fondant sous ce terme dans l’internationale Mennonite (sise maintenant aux USA), d’autres, comme le Bund Evangelische Täufergemeinden, gardent leur spécificité locale de Täufer, fidèle au passé. Références Liste de références plus complète d'un clic... Clasen C. P. (1965). Die Wiedertäufer im Herzogtun Württemberg und in benachbarten Herr Schaften. Ausbreitung Geisteswelt und Soziologie. Kohlhammer, Stuttgart, 222 p. Emig C. C., 2014. Généalogie Graber en Franche-Comté. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_02-2014, p. 1-15. Emig C. C., 2016. Emigrants Schürch de Sumiswald (Suisse) aux USA. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_02-2016, p. 1-10. Emig C. C., 2018. Descendants d'Anna Schürch en Franche-Comté et en Alsace. Nouveaux écrits Scientifiques, 01-2018, 48 p. 2e édition. Emig C. C. 2018. De l’origine bernoise des Peterschmitt. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_02-2018, p. 1-6. Gratz D. L. (1953). Bernese anabaptists and their American descendants. Studies in Anabaptist and Mennonite History, 8, 219 p. Hasse A. & G. Seiler (2024). Die Sprache(n) der Schweizer Täufer in Nordamerika. Sprachenräume der Schweiz, Bd 1: Sprachen, p. 296-316. Jecker H. (2001). Ammann, Jakob, in: Historisches Lexikon der Schweiz (HLS). https://hls-dhs-dss.ch/de/articles/010501/2001-06-26/, konsultiert am 04.06.2025. Jecker H. (2012). Täufer Anabaptisten. Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), https://hls-dhs-dss.ch/de/articles/011421/2012-08-14/, consulté le 03.06.2025. Jecker H. (2018). Anhang: Daten zur Geschichte im Überblick - Daten zur Geschichte des bernischen Täufertums. In : Täuferführer der Schweiz. Konferenz der Mennoniten der Schweiz, Langnau, p. 80-86s. Müller E. (1895). Geschichte der bernischen Täufer : nach den Urkunden dargestellt. Huber, Frauenfeld, 411 p. Rediger M. & E. Röthlisberger (2018). Täuferführer der Schweiz. Konferenz der Mennoniten der Schweiz, Langnau, 94 p. Schweizerischer Verein für Täufergeschichte / Société suisse pour l'histoire mennonite (1977-1978). Schweizerischer Verein für Täufergeschichte, Statuten (1974). Bulletin Schweizerischer Verein für Täufergeschichte, Bd 1 (1977-78), p. 29-30. Ummel M. (2010). La présence d’anabaptistes dans les régions jurassiennes au début du XVIIIe siècle: quelques causes et conséquences de leur implantation. Nouveaux Cahiers, 4, p. 30-59. van Wijnkoop Lüthi M. (2012). Sectes et Eglises libres. Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/011437/2012-06-12/, consulté le 03.06.2025. Liens
[1] Le terme anabaptiste signifie baptiser à nouveau. Les membres étaient baptisés après leur profession de foi alors que certains avaient déjà été baptisés par d’autres Églises, car ils ne reconnaissaient pas la valeur du baptême administré aux enfants. D’où leur nom en Suisse de Täufer ou de Wiedertäufer : ils représentent probablement le plus ancien courant anabaptiste. Rapidement, différents courants anabaptistes se créent et vont se disperser en Europe et en Amérique du Nord. Aujourd’hui, ils peuvent se retrouvent dans diverses tendances des églises comme celles des Mennonites, des Baptistes, des Pentecôtistes, des Méthodistes, des Unitariens,… Aussi les mots anabaptiste et anabaptisme sont des termes génériques. [2] Parmi les convictions des Täufer, citons : l’autorité de l’Écriture, le baptême sur confession de foi et engagement personnel, l’obéissance à Dieu avant la fidélité à l’État, le refus de la violence et du service militaire, le refus du serment. [3] ou Schleitheimer Bekenntnis, parfois aussi appelé « synode des martyrs », parce que presque tous les participants seront ultérieurement exécutés à cause de leurs positions religieuses. [4] Débat public sur un sujet de théologie entre deux ou plusieurs adversaires. [5] Amisch en allemand, amish en anglais aussi utilisé en français. Le nom exact du fondateur est Jakob AMMANN (1644-1730). |
Table 1. - Schleitheimer Bekenntnis est la confession de foi des Täufer publiée le 24 février 1527 à Schleitheim |
Schleitheimer Bekenntnis - 24. Februar 1527 |
Confession de foi (Résumé) |
Die Taufe wird nach Artikel 1 der Schleitheimer Bekenntnisschrift an drei Voraussetzungen geknüpft. Erstens sollen die Täuflinge über Buße und Änderung des Lebens belehrt worden sein und in Wahrheit glauben, dass ihre Sünden durch Christus weggenommen sind. Zweitens müssen sie wollen, dass sie in der aufferstehung Jesu Christi wandeln und in der Taufe mit Jesus Christus begraben werden, um mit ihm aufzuerstehen. Drittens sollen sie in solcher meynung die Taufe durch sich selps begehren und vom Täufer fordern. Die Säuglingstaufe als des Bapsts höchste und erste grewel wird verworfen. |
Baptême : le baptême est réservé aux croyants adolescents ou adultes (baptême du croyant), qui se sont repentis et croient que le Christ est mort pour eux (soit les caractéristiques d’une nouvelle naissance). |
Gemeindemitglieder, die ettwann entschlipffen und fallen in eyn fall und sünd, sollen zunächst zweimal im Geheimen ermahnt werden. Wenn diese Mahnungen fruchtlos bleiben sollen die Gemeindemitglieder nach der im 18. Kapitel des Matthäusevangeliums aufgestellten Regel Christi (Mt 18,1517 LUT) öffentlich zur Rede gestellt werden. Bleibt der Betreffende auch hier ohne Reue, kommt es zu Exkommunikation, bzw. Bann. Solches soll vor der Feier des Brotbrechens geschehen, damit eine geheiligte Gemeinde in Liebe von eynem brot brechen und essen mögen und von eynem Kelch trinken. |
Excommunication : mise à l'écart du croyant qui a péché. Ceux qui tombent dans le péché devraient être avertis deux fois dans le secret, mais au troisième délit ils devraient être excommuniés. |
Am Abendmahl (die Schleitheimer Artikel sprechen vom Brotbrechen) dürfen nur solche teilnehmen, die zuvor durch den Empfang der Gläubigentaufe Glieder am Leib Christi, dessen Haupt Jesus Christus ist, geworden sind. Ebenfalls wird von den Abendmahlsteilnehmern verlangt, dass sie im Gehorsam gegenüber den Geboten Christi leben. |
Sainte-Cène : seuls ceux qui ont été baptisés peuvent participer à la Sainte-Cène. |
Im Blick auf die Welt erwarten die Schleitheimer Artikel, dass die Mitglieder der Täuferbewegung sich absondern und keine Gemeinschaft mit denen haben, die nicht in Christus sind. Die Absonderung bezieht sich vor allem auf den gesellschaftlichen Verkehr außerhalb der Gemeinde, die politische Verantwortungsübernahme und die Zugehörigkeit zur päpstlichen und reformierten Kirche. |
Séparation d'avec le Mal : séparation complète d'avec toutes les institutions politiques et toutes les Églises multitudinistes (catholique et protestante) et interdiction de faire la guerre. |
Der Hirt soll ein Mann mit gutem Leumund sein. Er wird von der örtlichen Gemeinde berufen (verordnet). Sein Amt besteht vor allem in lesen (biblischen Schriften; erg.),vermanen und leren, manen, straffen, bannen in der gemeyn, … allen brüdern und schwestern zur besserung vorbeten, dz brot anheben zu brechen…. Für den Lebensunterhalt des Hirten hat die Gemeinde zu sorgen, jedoch nicht durch Steuern und Lehen. Wenn ein Hirt das Martyrium erleidet, soll sofort ein anderer Hirte an seine Stelle treten, damit die Gemeinde nicht zerstört wird. |
Pasteurs : nomination de pasteurs qui peuvent enseigner et conduire l’Église. |
Zwar hat Gott außerhalb der Gemeinde Christi das Schwert zur Erhaltung von Gesetz und Ordnung eingesetzt (Röm 13,LUT EU). Innerhalb der Gemeinde darf es nur den Bann als erzieherische und seelsorgerliche Maßnahme geben. Den Mitgliedern der Täufergemeinde ist es untersagt, das Schwert zu führen und Kriegsdienst zu leisten. Sie orientieren sich am Beispiel Christi und seinem gewaltfreien Leben. |
Interdiction d’user de l'épée : non participation à l'institution judiciaire à quelque titre que ce soit (juge, témoin, plaignant). |
Christen dürfen unter keinen Umständen die Hand zum Schwur erheben, weil Jesus Christus den Eid für seine Jünger ausdrücklich verbietet. Schwören kann allein nur Gott, da er keinen Begrenzungen unterliegt und seine Absichten vollkommen ausführen kann. |
Interdiction du serment. |
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