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Zwingli Huldrych ou Ulrich (1484-1531)

Ulrich Zwingli est un réformateur protestant suisse, né à Wildhaus (dans le canton de Sankt-Gallen) le 1er janvier 1484 et mort le 11 octobre 1531 à Kappel am Albis (dans le canton de Zürich).
Principal artisan de la Réforme protestante à Zurich et, par suite, en Suisse alémanique, notamment dans le canton de Berne qui adopta la Réforme en 1528, il est à l'origine des Églises Réformées de Suisse alémanique. Il reste l'une des grands références historiques du protestantisme réformé, avec son homologue français Jean Calvin (1509-1564).

 < portrait par hans asper (en 1549).

Il est ordonné prêtre en 1506 après ses études universitaires et devint aumônier aux armées ; il était à Marignan, où les Suisses ont été battus par François Ier.
Sa réflexion critique vis-à-vis du catholicisme, déjà vive dans sa jeunesse, gagna en profondeur et en cohérence lorsqu'il devint prédicateur de la collégiale de Zürich. Son cheminement vers la Réforme fut indépendant et différent de celui de Martin Luther (1483-1546), souvent en opposition théologique.
La grande épidémie de peste à Zürich, en 1519, le marqua au point de rompre avec l'Église catholique, il venait d'être nommé prêtre dans cette ville.
Le 29 janvier 1523, Zwingli publie 67 thèses - Schlussreden - sur les dérives du catholicisme. C'est un tournant dans la Réforme zwinglienne : le Conseil de Zürich adopte les vues du réformateur et devient une cité protestante, suivie de Bâle et de Berne.

Le colloque de Marbourg (1529), à l'initiative du prince Philipp I. (1504-1567) von Hessen, prince-électeur du Saint-Empire et landgrave de Hesse, a réuni les principales figures du protestantisme, dont Luther et Melanchton face à Zwingli et Bucer. Ce fut un échec, malgré un accord sur 14 des 15 points, car le colloque buta sur l'Eucharistie : ceci est mon corps pour Luther (le corps et le sang du Christ sont réellement présents dans le sacrement) et ceci signifie mon corps pour Zwingli (le pain et le vin ne sont que des symboles du Christ). Cet échec marqua une étape dans l'évolution divergente des courants protestants [à noter que c'est aussi le cas pour les calvinistes français].
Zwingli mourut en octobre 1531, tué au combat lors de la 2e bataille de Kappel, qui opposait les villes protestants aux catholiques, que ces dernières gagnèrent. La seconde paix de Kappel posa les bases juridiques entre confessions dans l'ancienne Confédération: Landfrieden ou les Paix nationales .
Sa mort violente fut un revers pour le mouvement qu'il avait lancé. Mais son héritage fut en grande partie respecté sous son successeur Heinrich Bullinger.

Pour sa biographie, voir le Dictionnaire Historique de la Suisse : en français et en allemand .


Origine du patronyme Zwingli

La famille Zwingli est originaire de Wildhaus (Toggenbourg), Kanton St. Gallen (Saint-Gall). Le père du Réformateur, Ulrich Zwingli, figure comme ammann de Wildhaus et St. Johann. Il décède vers 1519.
D’après le Dictionnaire historique & biographique de la Suisse (1933), trois origines du patronyme Zwingli sont possibles :

  • – de Twing = clos, cour clôturée, soit les habitants du clos ;

  • de Zwinge = boucle ce qui pourrait être confirmé par les armoiries qui représenterait donc une boucle, c’est celle que nous avons retenue (voir ci-dessous) ;

  • – de Zwilling = jumeaux.

En revanche, une dérivation de zwingen = forcer, ne peut être retenue (Zwingliana II, 33).


Armoiries de Huldrych Zwingli

Ses armoiries, celles de la branche Zwingli de Wildhaus, sont méconnues et rarement représentées ; seule une médaille commémorative les représentent et encore imparfaitement (voir ci-dessous). Elles blasonnent :

Gespalten von Gold und Schwarz, Ring (Zwinge) in gewechselten Farben. Helmzier: auf dem silbern Stechhelm ein Ring (Zwinge) in Schwarz und Gold zwischen einem rechts gold und links schwartz geteilten offenen Flug; Helmdecke und Schildhalter gold und schwartz.

D'or parti de sable, à une boucle de l'un de l'autre. Cimier : heaume de joute (de bourgeois), sommé du meuble de l'écu entre deux demi-vols d'or et de sable, accompagné des lambrequins d'or et de sable.

Ci-contre, les armoiries de Zwingli (l'écu redessiné est en haut de la page). En dessous, la médaille commémorative en or en recto et verso réalisé en 1963 par A. Colombo (diamètre : 39,13, poids : 29,99 g).

 

En revanche, dès 1530, Martin Luther a utilisé la rose de ses armoiries comme symbole de sa théologie. Elle est aujourd'hui encore celui des églises évangéliques luthériennes (dont celle d'Alsace) sous le nom de «Rose de Luther » - et plus sur les armoiries et généalogie de Luther  .

 


 

Dictionnaire historique & biographique de la Suisse (1933). Zwingli. Neuchâtel, tome 7, p. 550-553

Dictionnaire historique de la Suisse (DHS). https://hls-dhs-dss.ch/fr/, consulté le 22 septembre 2022.

Tschudi-Schümperlin I. & J. Winteler-Marty (1937). Wappenbuch des Landes Glarus. Wappen der Glarner Geschlechter von der ältesten Zeit bis zur Gegenwart in Verbindung mit einem Verzeichnis sämtlicher Bürgergeschlechter des Landes, réédition en 1977, 1210 p. + 40 pl. - d'après schweizerische genealogisch-heraldische Webkatalog (chgh. ch) modifié.

 


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