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Fortschwihr


Blason de la Communauté des habitants de Fortschwihr, Bischwihr et de Durrenentzen
(aujourd'hui celui de Bischwihr)

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Site Web de Fortschwihr  

Altitude : 185 m
Population (habitants) :
1800 - 289
1850 - 383
1900 - 262
1950 - 224
2000 - 964

Seigneurie de Horbourg-Riquewihr

 


 

 

Le "château"

 

 

Et du "château" au panama (chapeau)
par la famille von Langenhagen

 

 

 

 

 

 

Blason de Fortschwihr
(créé en 1972)

 

À FORTSCHWIHR, la découverte de divers éléments de mobilier celto-romain est un témoignage archéologique ancien, estimé du IIe siècle, en plusieurs sites sur le ban de Fortschwihr. Á proximité furent exhumées 4 fosses sépulcrales mérovingiennes (datées du milieu à fin du VIIe siècle) en bordure d’un enchevêtrement de fossés et chenaux (fossiles) : cet ensemble fut interprété comme une nécropole familiale : dans le SW du site, des sondages ont mis en évidence une esquisse de bâtiment à deux nefs. Un tel schéma est à comparer avec les recherches couvrant la même époque de la fondation d’Ostheim (Emig, 2018), un village situé à environ 13 km. Puis, ce fut l’exhumaion d’une nécropole avec 11 sépultures carolingiennes (datées des VIIIe-IXe siècles), puis un habitat médiéval attribué aux XIe-XIIe siècles, et un puits daté du XIIIe-XIVe siècle, qui attestent d’une implantation plus importante (Boës, 1999 ; Fuchs, 1999 ; Thomann, 1999).


<< le blasonnement "Porte d’or à une croix de gueules, cantonnée de quatre lions de sable" date d'avant le XVIIe S.

Ce lieu, avec les villages d’Andolsheim, Sundhoffen, Appenwihr, Wolfgantzen, Algolsheim, Volgelsheim, Durrenentzen, Muntzenheim, Bischwihr, appartenait aux comtes de Horbourg, format une seigneurie du Saint-Empire romain germanique. En outre, elle comporte de nombreux fiefs, dont les plus importants sont Barbenstein (aujourd’hui disparu), Niederentzen,  Lengenberg (village disparu), Kunheim. Au Xe-XIe siècle, Riquewihr avec sa seigneurie, propriété des comtes d’Eguisheim-Dabo, devient propriété des comtes de Horbourg ; elle se compose des villages de  Hunawihr, Beblenheim, Mittelwihr, Ostheim, et des villages disparus d’Altenheim et de Regenhausen, ainsi que les châteaux de Reichenstein et du Bilstein, tandis que Kaysersberg et son château sont vendus à l’Empire en 1222. Les comtes de Horbourg, devenu de puissants seigneurs de la région, possèdent le comté de Witkisaue dont font partie les seigneuries de Horbourg et de Riquewihr.


Toponymie du nom de la commune Fortschwihr (Fortsweier/Fortschweier en allemand) d’après Nègre (1990) – voir aussi Fuchs (1999).

C’est en 1315 que le village est nommé Volratzwilr qui pourrait être celui de l’abbé Fulrad (710-784), abbé de St-Denis, son père, un Franc, est Riculfe, comte d’Alsace. Fulrad possédait de grands fiefs dans la région, notamment de petits abbayes dont l’un à Widensolen dont le ban jouxte celui de Fortschwihr  : à Widensolen, il fit construire l’église St-Germain en 777. Stoclet (1993) mentionne, en ce qui concerne les villages de Sundhoffen, Andolsheim et Widensolen au bas Moyen Âge, « les liens anciens qui unissaient ces localités sous Fulrad de Saint-Denis. Tout laisse à croire que ce saint homme avait fait ériger une chapelle sur l'emplacement actuel de l'église, ce que semble confirmer les processions, datant de temps immémoriaux, qui avaient lieu deux fois l'an, venant de Widensolen, Muntzenheim et Bischwihr. Le chemin rural dénommé « Heiligenweg » [= chemin des saints] rappelle ces processions.

Le village n’apparaît cependant sous Forsthwir qu’en 1550 sur le plus vieux plan connu de la ville de Colmar, qui est un des plus vieux connu, publié par Sebastian Münster (1488-1552) (extrait et original ci-contre). Nommée St. Lorentz (ou St-Laurent), l’église devenue protestante a un clocher en bâtière et est mentionnée en 1315 et 1317 (Fuchs, 1999). Sa vétusté obligea à la démolition en 1860 et la construction dès 1861 d’une nouvelle église.



Extrait d’une carte postale datée de 1903 et nommée « Gruß aus Fortschweier » [carte entière ci-dessous], représentant la nouvelle église protestante et son presbytère. Ce dernier est aujourd’hui la mairie du village.

En 1324, en l’absence de descendance, les deux frères Walther IV et Burckhard II de Horbourg vendent le 7 décembre 1324 leur domaine, comté de Horbourg et seigneurie de Riquewihr, à leur oncle le comte Ulrich III de Wurtemberg (1298-1344), pour 4400 marks d'argent en mesure de poids de Colmar. Malheureusement, Burckhard II eut un fils qui naquit après la vente : Johannes II, dit le Tardif. Ce n'est qu'à la mort de ce dernier, en 1374, que la maison de Horbourg s'éteint.

La Réforme est introduite en 1534-1536 par Georg I. von Württemberg-Mömpelgard (1498-1558), comte de Montbéliard et de Horbourg, seigneur de Riquewihr, et la paroisse devient protestante ; le premier pasteur est Andreas Gundelmann, installé en 1544 et venu de la ville libre du Reich Heilbronn. Joachim Aberlin (né à Gallmannsweil, D-78375), pasteur réformé, enseignant et auteur de cantiques, s'installe dans la paroisse de Fortschwihr en 1551. Forcée par Louis XIV et la Contre-Réforme au simultaneum, l’église protestante est aujourd’hui encore partagée avec les catholiques.

À partir du milieu du XVIIIe siècle, des familles nobles allemandes viennent s’installer au « château » construit en 1750 : Johann Nicolaus von Langenhagen ; Johann Georg Klein von Kleinenberg, époux de Catharina Cleophe de Langenhagen, dont le fils Georg (1781-1856), né à Fortschwihr, sera un général français (Hunsinger, 1998). Puis, en 1780, il devint la propriété du jurisconsulte et diplomate Frédéric Chrétien Pfeffel (1726-1807), frère aîné du poète et pédagogue colmarien Théophile Conrad Pfeffel (1736-1809) ; en 1792, il dut émigré et perdit, ses propriétés en Alsace, à Fortschwihr et à Andolsheim. Pour en savoir plus sur les familles von Langenhagen et Klein von Kleinenberg lire ...

Les nombreuses tracasseries religieuses, auxquelles les protestants étaient en butte depuis un siècle, leur avaient rendu odieuse la royauté. Aussi la Révolution fut accueillie avec enthousiasme et plus tard Napoléon et son Concordat. Ce n’est qu’en 1796 (officiellement) que les possessions alsaciennes des Wurtemberg reviennent à la France.

Au XVIIe siècle, la communauté des habitants d’Horbourg Fortschwihr, Bischwihr et de Durrenentzen possédait un blason commun, sujet du seigneur de Horbourg , duc de Wurtemberg. Le blason actuel de Fortschwihr, créé en 1972 (ci-contre), n'en a emprunté qu'un des trois bois du blason des Wurtemberg et un des quatre lions du blason de la communauté (voir haut de la colonne de gauche) d'après la lettre de Jean Hunsinger , maire de Fortschwihr, créant le blason municipal.

<< le blasonnement "D'or au lion rampant de sable accompagné en chef d'un demi-massacre de cerf posé en fasce, le sommet à semestre" date de 1972 (voir lettre du maire ).

Cette décision municipale a été prise à la demande de la Direction des Services d'Archives du Haut-Rhin (lettre datée du 10 décembre 1971 ), sur proposition de la Commission départementale des communes du Haut-Rhin.

Suite à une ordonnance royale de Louis XV, datée du 17 avril 1752, le duc Charles II (Karl Eugen) de Wurtemberg (1728-1793) [branche aînée], comte de Montbéliard, fait procéder « au renouvellement de tous les pieds terriens et biens généralement quelconques du ban et finage de Fortschwihr ». Elle rappelle la convention entre le roi et le duc du 10 mai 1748 suite à la succession des biens en Alsace de feu duc Charles Ier Alexandre de Wurtemberg (1684-1737), comte de Montbéliard, et notamment le comté de Horbourg et de la seigneurie de Reichweir (Riquewihr) - à lire l'article des DNA-Dernières Nouvelles d'Alsace, n° 89 (1973).
37 bornes ont été implantées en 1755 pour délimiter le ban de Fortschwihr (environ 4,8 km2), en ligne droite entre deux bornes : des entailles donnant la direction des bornes voisines étaient gravées sur le dessus de chacune. Elles portent un blason ayant des trois bois identique disposés à l'identique que ceux sur le blason de Riquewihr (et non ceux habituels pour les de Wurtemberg (voir figure ci-contre) : malgré diverses recherches, aucune explication sur cette disposition n'a pu être trouvée.

Références

Boës E. (1999). Etude anthropologique de deux ensembles des funéraires dégagés à Fortschwihr. Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, 12, 49-60.

Emig C. C., 2018. Osthaim et l'origine toponymique et historique du village alsacien Ostheim (Haut-Rhin). Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_03-2018, p. 1-14 pdf.

Fuchs M. (1999). A la découverte des racines de Fortschwihr. Bilan de l'intervention archéologique au "Jardin de Fleurette" : 1997. Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, 12, 23-38.

Hunsinger J. (1998). Un hussard célèbre de Fortscwihr. Le général Georges Charles Klein de Kleinenberg. Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, 11, 51-56.

Münster S. (1550). Cosmographiae Universalis libri sex in quibus iuxta certioris fidei scriptorum traditionem describuntur, omnium habitabilis orbis partium situs, propriaeque dotes ; ... item omnium gentium mores, leges, religio ... atque memorabilium in hunc usque annum 1559 gestarum rerum historia. Petri, Bâle, édition latine, 1162 p. (carte p. 450-451).

Stoclet A. J. (1993). Autour de Fulrad de Saint-Denis (v. 710 à 784). Hautes Etudes médiévales et modernes, 5 (72), 95 p.

Thomann E. (1999). Parures des inhumations me_rovingiennes de Fortschwihr. Annuaire de la Société d'Histoire de la Hardt et du Ried, 12, 39-48.

(limites des bans voisins en rouge)

 


Carte Colmariensis civitatis & circumjacentis agri pictura ad vivum expressa, publiée en 1550 par Sebastian Münster, p. 450-451.


Limite d'un ban - Bannscheide : La borne, Stein ou Bannstein, est une pierre dressée, brute ou taillée, matérialisant la jonction entre deux bans, ou marquant la séparation entre deux bans. Rappelons que le ban est une notion concomitante à la définition de village qui sous-tend la présence d’une communauté d’habitants ; il remonte au XIIe siècle. Le tracé entre deux bornes est réputé rectiligne. Elles sont placées à tout changement de direction, au moins.

Bornages communaux dans la seigneurie de Horbourg (duché de Wurtemberg) en 1754-1755. De gauche à droite : A. Borne du ban de Fortschwihr, portant le n° 5 et datée de 1755 (comparer le blason [D] de Riquewihr et, en-dessous celui de la maison des Wurtemberg). B. Borne du ban d'Andolsheim, portant le n° 22 et daté de 1754, le blason a été « effacé » lors de la Révolution, il est identique à celui de la borne A. C. Borne trouvée en 1980, datée de 1754, sur la limite des bans de Fortschwihr et Widensolen, dont le blason porte les armoiries des Wurtemberg [D]. Rappelons que la seigneurie de Riquewihr appartient aussi aux Ducs de Wurtemberg. D. Blason de Riquewihr dont le blasonnement est « Porte d'or à trois cornes de cerf rangées en fasce, chacune chevillée de cinq pièces de sable et surmontée en chef d'une étoile à six raies de même », et les armoiries de la famille de Wurtemberg (von Württemberg) « D'or, à trois demi ramures de cerf de sable. »

Debus Kehr M. (2023). La limite ouest du ban de Horbourg selon ses bornes, 1471. Bulletin, Chroniques d'Archihw, Horbourg, n° 2023-2, p. 1-3.

Holderbach J. M. (2023). Borne. Dictionnaire historique des Institutions de l’Alsace, Lettre B, https://dhialsace.bnu.fr/wiki/Borne, consulté le 4 juillet 2023.




Boulangerie et Epicerie J. Salzmann - Auberge F. Salzmann
Eglise avec presbytère (actuelle mairie) - Mairie avec Ecole



Rue principale - Epicerie de Kopp
Eglise avec presbytère (actuelle mairie) - Mairie avec Ecole


Liste des maires de FORTSCHWIHR
1789 – 2020

1790
1792
1795
1795
1797
1797
1798
1800
1811
1816
1819
1848
Jean FUCHS
André DÜRR
Frédéric KLEINMANN
Jean FUCHS
Michel FÜERBACH
Jean FUCHS
Michel FEURBACH
André DÜRR
Jean KOPP
Nicolas RITZENTHALLER
David WOELFFLIN
Jacques WOELFFLIN
    1873
1884
1908
1909
1936
1945
1965
1983
1995
2001
2020
Jean OBRECHT
Jean HANHART
Mathieu WOELFLIN
Jean OBRECHT
Jean DAVID
Jules DAVID
Jean HUNSINGER
Jean-Pierre SALOMON
André WOLGENSINGER
Hélène BAUMERT
Christian VOLTZ


Liens familiaux à Fortschwihr

D'abord, un ancêtre direct Michael Schuler, né en 1610 à Fortschwihr et décédé en 1675 à Riquewihr, il fut échevin de justice. Il se maria avec Anna Maria Gutkind (1605-1683), en 1642 à Riquewihr. Son père Mathias est né en 1572 à Sundhoffen, où il se maria avec Appolonia Hesskuntz ; il est décédé à Fortschwihr en 1642.
Parmi les familles apparentés, citons les Baltzinger, Bollenbach, Dürr, Feuerbach, Fuchs, Gebhart, Hanhart, Klein, Kopp, Ritzenthaler, Schneider, Wölflin... en fait, avec pratiquement toutes les familles protestantes alsaciennes du village, et aussi les von Langenhagen et Klein von Kleinenberg.
Et surtout la famille Hunsinger, en particulier Jean-Tito, que je remercie chaleureusement, car sans lui ces pages n'auraient pas cette densité historique. Ce fut son père Johannes Hunsinger (1904-1987), maire de Fortschwihr (de 1965 à 1983) qui proposa le nouveau blason en vigueur.

Notre cousinage avec Auguste Bartholdi nous a conduit à rechercher les possessions terriennes de Johann Carl Bartholdi (1756-1830), son grand-père, dont il était le seul hérité, son père Johann Carl (1791-1836) étant rapidement décédé. Une est bien connue à Fortschwihr, la forêt Bartholdi. Un travail est en cours incluant le ban de Colmar et celui de Holtzwihr. En outre, le grand père s'est marié en 1791 à Sundhoffen avec Catharina Dorothea Meyer (1765-1817). À suivre...


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