Jean Jacques Emig sera un de la dizaine de Mittelwihriens se trouvant hors d'Alsace au moment de l'Armistice de 1940 à refuser de revenir en territoire annexé.
Il est né le 19 février 1919 à Volmétange-les-Mines (Moselle), car son père Charles Emig, né à Mittelwihr, était professeur en poste à Fénétrange (Moselle) et sa mère Mathilde Schmitt institutrice. En 1920, la famille revient s'installer à Mittelwihr.
Licencié en droit, il devient stagiaire d'administration coloniale à Tunis, après être passé par l'Ecole militaire inter-armes de Cherchell (Algérie). Il est incorporé comme aspirant, devient sous-lieutenant dans le 7e Régiment de Chasseurs d'Afrique (RCA) du Corps Expéditionnaire Français (CEF), commandé par le général Alphonse Juin.
Embarqué à Arzew, près d'Oran (Algérie), à partir du 27 décembre 1943, le CEF débarque à Naples et Brindisi le 1er janvier 1944. Le 7e RCA combat sur le sol italien et s’illustre au Belvédère, dans la plaine de Sant'Elia à Cassino. En mai 1944, à la bataille du Garigliano, il participe à cette importante victoire qui ouvre au CEF, et aux alliés, la route de Rome et de Sienne. Castelforte, Esperia, Pico, Montelanico sont autant de victoires au crédit du 7e RCA.

En mission de reconnaissance sur la via Carpineta, en direction de Montelanico (Rome, Italie) lors de la IIe Guerre Mondiale...
" Le peloton Emig comprend 4 chars M10 TD. Le 1er juin 1944 vers 5h du matin, les quatre chars prennent le départ dans l’ordre suivant Courage, Calme, Courroux, Colère, ce dernier, celui d’Emig, étant habituellement en tête. Les chars, espacés de 50-60 m, font ensuite un arrêt pause-café, la route étant coupée nécessite l’intervention du Génie. Pendant que le café se prépare, Emig s’éloigne pour aller voir cette coupure. C’est alors qu’il est tué au bord d’un ruisseau, blessé au ventre par un premier obus et tué par un 2e obus, son casque transpercé - il est environ 7 heure du matin."
Récit complet (in Robichon, 1981)
Localisation de la route de Carpineto Romano à Montelanico 
Voir le Char M10 Tank-Destroyer "Colère" - matricule 432 628
(d'après le site chars-français.net)
EMIG Jean Jacques
Sous-Lieutenant - 7e Régiment de Chasseurs d'Afrique
- Campagne d'Italie 1939-1945
N° identification : bp03-740521
Mort au champ d'honneur le 1er juin 1944 à Carpineto Romano (Italie)

Plaque du 7e Régiment de Chasseurs d'Afrique
[Cliquez dessus pour agrandir]
Plaque commémorative des Français morts au champ d'honneur - Eglise Saint-Louis-des-Français (chapelles St-Denis et St-Sébastien) à Rome.

Plaque commémorative dans le Salon d'Honneur de la Mairie d'Esprels :
Aux Morts du 7e Régiment de Chasseurs d'Afrique
|
Jean Jacques en 1938 lors du mariage religieux de mes parents (Charles Emig x Cornélie Wohlhüter : 22 septembre) au Hohwald (67). Il porte la faluche de la faculté de droit de l'Université de Strasbourg.

Le sous-lieutenant Jean Jacques Emig
avec sa légendaire barbiche dorée !
Cette photo m'a été envoyée par Antoine Mismer avec la mention qu'elle se trouvait sur Jean Jacques lorsqu'il a été tué : cliquez sur la photo pour voir l'original.

Char "COLÈRE" - photo datant de la fin des années 1940 - avec marquage des troupes d'occupation en Allemagne (in chars-français.net - coll. P. Vaudreville)
;
Ce légendaire 7e RCA, formé en 1943 à Ben Chicao (Algérie) - à partir des Chantiers de la Jeunesse Française d’Afrique Française du Nord - est issu de deux "ancêtres" : du 7e Régiment de Chasseurs et du célèbre 7e Régiment de Chasseurs à Cheval. Et plus...
Durant la Campagne d'Italie en 1944, Venafro était le lieu du PC du Corps Expéditionnaire Français en Italie (Général A. Juin ) au moment des combats de la Bataille du Monte Cassino en 1944.
Le cimetière de Venafro regroupe aujourd'hui les soldats français morts au Belvédère et dans les hôpitaux de Naples. Il comprend un carré chrétien et un carré musulman. On recense 4578 tombes, dont 3130 stèles musulmanes.
Si une croix portant son nom est érigée dans le cimetière militaire français de Venafro (Italie) - ci-dessus -, son corps a été rapatrié après la Libération et enterré dans la tombe familiale - voir ci-dessous - à Mittelwihr (68), le village familial de la famille Emig depuis le début du XVIIIe siècle.
Nota : Dans la tradition alsacienne, notamment dans les familles protestantes, la plupart des enfants possèdent deux prénoms, voire trois : le premier est celui dit de la famille, et le deuxième est celui propre à l’enfant, donc l’usuel. L'inscription aurait donc du être : Emig Jean Jacques ou Emig Jacques.
|
Les derniers moments de Jean Jacques Emig ont fait l'objet d'un récit dans plusieurs publications :

Collectif (auteur) (1945). Douze chardons de Lorraine dans la bataille. Correspondances de guerre. Pfund, Alzey (Allemagne), 150 p.

Robichon J. (1961). Les portes de Cassino. Les Œuvres libres, n° 178. Fayard, Paris, p. 113-140.

Van Hecke A. S. (1970). Les Chantiers de la jeunesse au secours de la France : (souvenirs d'un soldat). Nouvelles Éditions Latines, Paris, 394 p. Extrait 

Robichon J. (1981). Le Corps expéditionnaire français en Italie 1943-1944. Presses de la Cité, Paris, 445 p. Extrait : la mort de Jean Jacques Emig 
A lire aussi :
Extrait du Bulletin municipal de Mittelwihr n° 32, décembre 1996, p. 5.
Article dans les "Dernières Nouvelles d'Alsace" (2001) :

Télécharger en 

Plaque commémorative 1939-1945 de l'Université de Strasbourg,
sise à l'entrée du Palais Universitaire
|