Familles von Langenhagen et Klein von Kleinenberg :
biographie et généalogie à Fortschwihr
Famille von Langenhagen (branche alsacienne)
Cette famille allemande est originaire de Saxe. Elle a obtenu un titre de noblesse héréditaire qui fut décerné à l’ancêtre Heinrich (von) Langenhagen en 1622 par Leopold V., archiduc d’Autriche-Tyrol (1586-1632). De nombreux membres de la famille eurent des carrières militaires aussi bien au service du Saint-Empire, dont à celui des comtes de la maison de Nassau et ultérieurement de la France.
Son patronyme est probablement lié à l'origine de la famille du toponyme Langenhagen (ou Langenhogen en bas-allemand) : divers lieux portent ce nom, notamment deux en Basse-Saxe. Le plus probable pourrait être le hameau Langenhagen près de Dudenstadt, aujourd'hui un quartier de cette ville (district de Göttingen) ; il comptait 24 maisons en 1609. L'autre lieu est la ville de Langenhagen près de Hanovre.
Johann Nicolaus von Langenhagen (1709-1775), fils de Nicolaus Christoph von Langenhagen (1658-1738) et de Anna Elisabeth von Pietri, est né à Usingen (aujourd’hui district Darmstadt, Hesse) le 16 mars 1709, à l’époque dans l’Etat Nassau-Usingen [1] du Saint Empire auquel appartenait aussi le Oberrheinischer Reichskreis (Cercle impériale du Haut-Rhin). Il s’est marié à Colmar le 19 avril 1751 avec Maria Cleophe Gloxin (1732-1798), d’une famille patricienne colmarienne protestante. Il est capitaine dans le régiment de cavalerie française de Nassau-Saarbrück, qui a été crée par l'ordonnance du 16 octobre 1744 de Wilhelm Heinrich (1718-1768), prince de Nassau-Saarbrück, les levées se font à Strasbourg. Le 18 novembre 1756, Wilhelm Heinrich crée les Hussards - Freikorps Volontaires Royaux de Nassau-Sarrebrück avec deux escadrons, doublé le 7 avril 1758 en tant que Volontaires Royaux de Nassau et incorporé à la cavalerie française régulière le 14 juin 1758 sous le nom de Kavallerie-Regiment Royal Nassau, le régiment conserva cette formation jusqu'en 1764. En 1776, le 4e escadron de ce régiment sera incorporé dans le régiment d'Esterhazy hussards, dont son gendre Georg Klein von Kleinenberg était lieutenant-colonel.
Le couple s’installe à Fortschwihr (seigneurie de Horbourg, appartenant aux Ducs de Wurtemberg, protestants) où il construit une grande maison de maître au 28, Grand-rue, dénommée le château par les villageois. La toiture à quatre pans est caractéristique des constructions bourgeoises du XVIIIe siècle dans la région. Ils auront 11 enfants. Nicolaus y décède en 1775.
Leur fille aînée Catharina Cleophe (1753-1841) s’y installe après son mariage en 1773, à Fortschwihr, avec Georg Klein von Kleinenberg (1730-1791), lieutenant-colonel au régiment Esterhazy hussards ; ils achètent en 1776 la maison à leur mère, après le décès du père en 1775.
Puis, le 17 ocotobre 1780, le château devient la propriété de Christian Friedrich Pfeffel (1726-1807), jurisconsulte et diplomate, frère aîné du poète et pédagogue colmarien Gottlieb Conrad Pfeffel (1736-1809), apparenté (par alliance avec les Gloxin) avec les vendeurs [2], partant vers une nouvelle affectation du régiment. Le château fut un lieu de rencontre de la noblesse et bourgeoisie protestante locale [3].
Armoiries familiales des von Langenhagen
L’écu des armoiries familiales des Langenhagen a été redessiné à partir de deux reproductions représentées sur la Fig. 2. Leur blasonnement n’a pu être retrouvé.
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Armoiries sculptées sur les tombes des Langenhagen dans le cimetière de Sarre-Union (Alsace).
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Fig. 2. Les armoiries von Langenhagen.
Ecu redessiné à partir des armoiries ci-contre, original.
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☚ Extrait des Archives héraldiques généalogiques de Vienne (Autriche), tome 58 p. 294. |
Descendance Langenhagen sur les cinq premières générations connues.
Parmi les descendants de Nicolaus von Langenhagen et Maria Cleophe Gloxin, domiciliés à Fortschwihr, il faut mentionner quatre de leurs petits-fils : les trois frères von Langenhagen devenus fabricants de chapeaux en paille à Sarre-Union et le général Georg Klein von Kleinenberg qui s’est illustré avec son régiment de hussards sous l’Empire et la Restauration.

Fig. 3. Arbre généalogique descendant des von Langenhagen (branche alsacienne). Les ascendants de Georg Klein von Kleinenberg restent inconnus.
À droite, l'arbre ascendant - en éventail - des deux familles à Fortschwihr - cliquez dessus pour télécharger le pdf.
Fabrique de chapeaux en paille à Sarre-Union
Le petit-fils de Nicolaus , Wilhelm von Langenhagen (1801-1856), habitant Sarre-Union d’où est originaire sa mère, se marie en 1826 avec Frédérique Hornus (1804-1870) à Wissembourg (Fig. 3). Il fonde avec son beau-frère une fabrique de chapeaux en paille tressée (des panamas) sous la dénomination de Langenhagen-Hornus & Cie à Sarre-Union. L’entreprise prospère si bien qu’en 1832 ses deux autres frères Alexandre (1797-1861) et Charles (1798-1860) viennent rejoindre l’entreprise devenant la Maison Langenhagen Frères. En remarquant que l’entreprise des deux frères à Morat en Suisse était proche de la faillite.
Entre 1872 et 1918, pendant la période allemande, l’entreprise délocalise son siège social à Nancy et aussi un atelier à Lunéville, puis, en 1919, retour des structures délocalisée à Sarre-Union : dès 1904, la production de la partie restée à Sarre-Union pouvait atteindre jusqu'à 10 000 chapeaux par jour.
La production a été arrêtée en 1972.
Famille Klein von Kleinenberg (branche alsacienne)
D'origine allemande, les Klein von Kleinenberg vinrent en France au milieu du XVIIe siècle et conquirent, le sabre à la main, leurs titres de naturalisation dans les escadrons du régiment d'Esterhazy : or cette origine reste à prouver. Néanmoins, trois toponymes Kleinenberg ont été trouvés en Allemagne : une en Basse-Saxe, près de Bad Pyrmont, et deux en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, près de Lichtenau (distantes d'environ 60 km de la première) et la troisième est aujourd'hui un quartier de la ville de Solingen.
En effet, les ascendants de Georg Klein von Kleinenberg (1730-1791), époux de Catharina Cleophe von Langenhagen (1753-1841) restent inconnus ; en fait, ils s'appelaient uniquement Klein, car les lettres de noblesse (ou Adelstand) ont été obtenues par Georg Klein selon les archives nationales autrichiennes (Vienne) - cote AT-OeStA/AVA Adel RAA 223.36 -, qui mentionnent : Klein, Georg, königlich französischer Major, Adelsstand, von Kleinenberg”, privilegium denominandi, Lehenberechtigung, daté du 13 décembre 1763. C'est donc à partir de cette date que s'applique l'ajout von Kleinenberg au patronyme Klein, les armoiries ci-contre correspondent à celles de Georg Klein von Kleinenberg, telles que figurées dans le dossier cité. Son titre de noblesse est baron.
Il est lieutenant-colonel dans le régiment d'Esterhazy hussards. Ce régiment de cavalerie français d'Ancien Régime a été créé le 10 février 1764 ; en 1776, il est renforcé par incorporation du 4e escadron du régiment Royal-Nassau hussards (français). Sous la Révolution, le 1er janvier 1791, il est renommé 3e régiment de hussards. Rappelons que son beau-père Johann Nicolaus von Langenhagen (1709-1775) était capitaine de cavalerie dans le régiment de Nassau.

Fig. 4. Arbre généalogique descendant des Klein von Kleinenberg. Les ascendants de Georg Klein von Kleinenberg restent inconnus ; de même, peu de documents ont été trouvés sur les descendants.
Sa fille Chleophe Sophia Maria (1779-1833) épouse en 1803 à Givet (08600, Ardennes, où son père est mort en 1791) le général Jean Dieudonné Lion (1771-1840) ; il recevra le titre de baron par Napoléon Ier (décret du 15 août 1809), puis celui de comte par Louis XVIII (ordonnance du 17 août 1815, et les lettres patentes du 18 novembre 1815). Ses armoiries blasonnent : D'azur au lion d'argent, transpercé d'une épée du même, tenue par un dextrochère aussi d'argent,mouvant du bas du flanc senestre de l'écu; au chef d'or chargé de trois étoiles de gueules ; l'écu timbré d'une couronne de comte. Le couple a eu quatre fils tous militaires, trois généraux et le benjamin chef d'escadron.
Son dernier fils Georg (1781-1856) s'engage en 1796 à l'âge de 15 ans dans le fameux 3e régiment de hussards sur les traces de son défunt père - voir ci-dessous...
Armoiries familiales des Klein von Kleinenberg (Kleinberg)
Les armoiries familiales des Klein von Kleinenberg sont mentionnées dans des armoriaux allemands (Wappenbuch). Rappelons (voir ci-dessus) que les lettres de noblesse (ou Adelstand) ont été obtenues par Georg Klein selon les archives nationales autrichiennes (Vienne).

Armoiries de Georg Klein von Kleinenberg, d'après les
☛ Österreichisches Staatsarchiv Wien.
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Armoiries représentées dans le Siebmachers Wappenbuch (Köhler, 1777) (mentionnées par "erreur" sous Klein von Kleinberg).
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Ecu redessiné à partir du blasonnement et des armoiries ci-contre - original.
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Fig. 5. Les armoiries des Klein von Kleinenberg. |
Leur blasonnement est représenté en fac-similé de Rietstap J. B. (1884-1887) :
 | Klein von Kleinberg - Allemagne. Écartelé, aux 1 et 4, d'azur, à une étoile d'or en chef et une colline de sinople, mouvant du flanc de l'écu et sommée d'une maison d'argent, aux 2 et 3, de gueules, à un bras, armé d'argent, mouvant du flanc de l'écu, la main de carnation tenant un sabre d'argent. Casque couronné. Cimier : un bras, armé d'argent, posé en pal, la main de carnation tenant un sabre d'argent, entre un vol, d'azur et de gueules. Lambrequins : à dextre d'or et d'azur, à senestre d'argent et de gueules. |
Georg Carl Benjamin Klein von Kleinenberg (1781-1856), général français
Georg Carl Benjamin Klein von Kleinenberg est né en 1781 à Fortschwihr, le dernier d'une fratrie de sept enfants du baron Georg Klein de Kleinenberg (1730-1791), colonel du régiment d'Esterhazy hussards, et de Catherine von Langenhagen (1753-1841). Ophelin de père, à 15 ans, le 22 août 1796, il s'engage au 3e régiment des hussards et fit avec ce régiment les campagnes de Hollande de 1797-1799 comme simple cavalier, puis en 1800 il y gagna les galons de brigadier. Dans la poursuite de sa carrière, sa grande bravoure, à la tête du 3e régiment des hussards, puis du 5e régiment des hussards (dont il devient le 15 septembre 1830 le chef de corps avec le titre de colonel baron Georges Charles Benjamin Klein de Kleinenberg), lui valu les plus hautes distinctions et le grade de général : c'est le 26 novembre 1840, qu’il est accède au grade de maréchal de camp ; peu avant cette nomination, il était ainsi noté : « Le colonel de Kleinenberg a pendant toute sa carrière militaire cherché les dangers ; il avait la réputation d’être le plus brave et le plus audacieux de l’armée : personne ne mérite plus que lui cette récompense… » Plusieurs publications relatent sa vie militaire - voir sources.
Fig. 6. Portrait par Chrétien (© Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg).
À droite vers 1835, commandeur de la Légion d'Honneur.
Admis dans le cadre de la réserve en 1843, il est retraité en 1848 et décède le 9 janvier 1856 à Saint-Germain-en-Laye, où il s'est retiré en 1843.
En 1821, il se marie à Champigneulles, en Meurthe-et-Moselle, avec Marie Hortense Hoener d'Epinal. Un fils est connu, nommé Dieudonné Charles Eugène, né en 1825 à Châlons-en-Champagne et décédé en 1889 ; il fut aussi un militaire avec le grade de colonel et avait, comme son père, le titre de noblesse de baron. Il enseigne aussi à l'ESG (Ecole Supérieure de la Guerre), dont il est commandant en second (1876-1878).
Notre cousinage avec les von Langenhagen et Klein von Kleinenberg
La liste de cousinage entre les familles von Langenhagen et Klein von Kleinenberg avec Christian Emig a été établie le 27 novembre 2022. Nos ancêtres communs se font à travers la lignée Gloxin et les familles patriciennes apparentées principalement colmariennes
Principales sources
Christophe L. & J. Wolff (1994). Langenhagen de. https://www.alsace-histoire.org/netdba/langenhagen-de/
Châtellier L. (1995). Leopold d’Autriche. https://www.alsace-histoire.org/netdba/leopold-dautriche/
Halter A. (1993). Klein de Kleinenberg Georges Charles Benjamins. https://www.alsace-histoire.org/netdba/klein-de-kleinenberg-georges-charles-benjamin/
Hunsinger J. (1998). Un hussard célèbre de Fortschwihr, le général Georges Charles Klein de Kleinenberg. Annuaire de la Société d'Histoire de la Hard et du Ried, 11, p. 51-56.
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