Palma de Mallorca - les anciens quartiers juifs des Chuetas : Call menor, puis Call mayor (cliquez dessus pour agrandir) - sur un fond de carte de 1644.
1. Eglise Santa Eulalia ; 2. Carrer de l'Argenteria. Nota : aucun document historique n'a pu être trouvé donnant une carte exacte de ces quartiers.
Histoire des Xuetes / Chuetas
Parmi les centaines de milliers de touristes français qui ont fait des séjours sur l'île Majorque, bien peu savent qu’elle fut le théâtre d'une curiosité historique : la persistance jusqu'à nos jours d'une communauté de descendants de juifs convertis de force au catholicisme : les Xuetes / Chuetas (voir ci-dessous), dont l’origine hébraïque reste une inconnue, mais présents avant 417 selon l’évêque Sever de Minorque d’après son récit de la miraculeuse conversion de toute la communauté juive de l'île Minorque (Baleares). En vérité, un tel évènement n'avait rien de miraculeux : il résultait de l'attitude agressive des chrétiens minorquins à l'égard des juifs qui préférèrent changer de croyance avant d'avoir à souffrir de conséquences plus graves. Cette circonstance (qui, par ailleurs, constitue la première manifestation d'antisémitisme connue en Europe) annonçait le destin des juifs des Baléares.
Sur l'île de Majorque, les xuetes sont des « juifs malgré eux », car leurs descendants sont de bons catholiques, ou, pour la majorité des jeunes, indifférents à toute forme de religion, et pourtant on continue dans l'île à les appeler les « Juifs ». Néanmoins, certaines de leurs habitudes ancestrales se sont transmises de génération en génération, et connaissent aujourd'hui un regain sur l'île.
Lors de la conquête de l’archipel des Baléares en 1229 par le roi Jaime 1er d’Aragon, dit el Conquistador (né à Montpellier en 1213, décédé en 1276 à Alzira près de Valencia), il y avait déjà, à Palma, une communauté juive, politiquement et économiquement puissante, que le roi a protégé et confirmé dans ses privilèges avec un statut politique, économique et social bien consolidé. Leur quartier dans la ville s’appelait Call menor (Call dérivé de l’hébreu Kahal, communauté juive), puis ce quartier fut déplacé pour la Call mayor (d’environ 1299 à 1435) avec quatre portes qui étaient fermées la nuit avec obligation pour les juifs d’y résider, mais pouvant travailler en dehors du Call. Pourtant, dès la fin du XIVe siècle, les maisons occupées par des chuetas s’étendent ensuite au-delà des limites du Call, certains sont revenus habiter le Call menor.
En 1435, durant l’Inquisition sous les Rois Catholiques, Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, dite la Catholique, cette communauté juive fut contrainte à devenir catholique. Ainsi, lors de l'expulsion des juifs d'Espagne en 1492, il n'y avait plus de juifs à expulser à Majorque pour la bonne raison qu'officiellement ils s'étaient tous convertis au catholicisme !
C’est depuis cette époque, qu’il existe à Majorque un antisémitisme très particulier qui ne s'exerce pas contre les Juifs venus de l'extérieur et authentiquement juifs, mais uniquement à l'encontre des descendants de quinze familles de crypto-juifs.
La situation change brusquement en 1675, lorsqu'une série d'incidents provoque trois ans plus tard, une nouvelle campagne inquisitoire accusant la communauté des xuetes de judaïser, de ne se marier qu'entre eux, d'insulter les chrétiens, de se réunir clandestinement pour pratiquer leurs rites, et ainsi de suite jusqu'à 33 chefs d'accusation. Le tribunal a condamné 237 personnes à diverses peines dans des autodafés successifs. Le nom de xueta apparu vers 1688 ; ce fut aussi le nom donné aux 15 condamnés du dernier autodafé de 1691, et de leurs descendants. Pour le malheur de leurs descendants, le hasard voulut que le sambenito, vêtement d'infamie que tout condamné portait lors de la cérémonie de l'autodafé, que ces quinze avaient porté lors de cette procession, fut accroché avec leur nom dans le cloître de Santo Domingo, habits détruits et brulés en 1820 par des activistes chueteas. Ces quinze patronymes désignés à la vindicte publique sont :
Tableau 1. - Origine des 15 patronymes xuetes : avec l'année d'apparition et la localité, connues en Espagne (d'après Bonnín Aguiló, 1998) ; dans la colonne de droite, x indique que des membres de la famille sont de nos Sosa (ancêtres directs - ).
Aguiló
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1391
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Mallorca, Baleares
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x
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Bonnín
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1327
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Santa Coloma de Queralt, Cataluña
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x
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Cortès
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1387
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Pamplona, Navarra
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x
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Fortesa / Forteza
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1391
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Mallorca, Baleares
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x
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Fuster
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1303
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Tarragona, Cataluña
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x
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Martí
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1391
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Mallorca, Baleares
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x
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Miró
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1392
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Valencia, Valencia
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x
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Picó
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1318
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Tudela, Navarra
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x
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Pinya / Piña
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1360
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Gerona, Cataluña
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x
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Pomar
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1486
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Zaragoza, Aragón |
x
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Segura
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1486
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Zaragoza, Aragón |
x
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Tarongí / Taronjí
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1368
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Mallorca, Baleares
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x
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Valentí
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1338
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Xativà, Valencia
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Valleriola
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1475
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Mallorca, Baleares,
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Valls
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1369
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Tarragona, Cataluña
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x
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Nombre de personnes portant ces noms de famille furent exclus et marginalisés. Ces noms sont presque exclusivement portés par les ascendants de Lucie Valls - voir .
Les Xuetes ne se sont jamais dilués dans la population. Catholiques depuis près de six cents ans, ils sont toujours identifiés comme juifs par leurs concitoyens. Comme leurs ancêtres, certains tiennent toujours des bijouteries dans le carrer de l’Argenteria (voir carte).
De cette période subsiste à Palma, l'église Santa Eulalia que les Majorquins appellent l'« église des Chuetas » et qui est fréquentée jusqu'à ce jour par leurs descendants ; là, leurs ancêtres au XVème siècle abjurèrent en masse le judaïsme et furent baptisés. Elle a été construite sur l’emplacement de l’ancienne mosquée dont elle a gardé quelque peu le style bien qu’une énorme rosace en forme d’étoile de David la décore. A l’intérieur, au milieu des richesses qu’elle abrite, on trouve des objets confisqués aux différentes synagogues de la ville, notamment des ornements précieux pour Thora. Les caractères hébraïques qui y étaient initialement gravés ont été effacés « pour ne pas souiller ce lieu saint chrétien ». Non loin, se trouvent les bains « dits turcs » qui ne sont rien d’autre que l’ancien mikvé (bain rituel de la communauté juive disparue). L'église Santa Eulalia donne directement accès au Carrer de l’Argenteria que les Majorquins appellent aussi la « rue des Juifs ».
En 1773, le roi Carlos III d'Espagne a reçu une délégation de Majorque d’un groupe de députés connus sous le nom de perruques (perruques), sollicitant la reconnaissance officielle de la pleine égalité civile et sociale des xuetes. Le Conseil de Castille a alors demandé des rapports aux principaux organes administratifs de l'île, qui ont été défavorables à cette demande. Cependant, ce fut une porte ouverte pour rendre justice à un groupe social majorquin historiquement marginalisé ; et, au cours des années suivantes, il a obtenu, non sans obstacles, son droit à une existence normale. En 1785 et 1788, il y eut deux décrets royaux déclarant les chuetas aptes à tous les emplois.
Au XXe siècle, les chuetas étaient déjà pleinement intégrées dans tous les domaines professionnels, quel que soit leur patronyme, et les mariages mixtes s'imposaient numériquement aux endogames.
En 2014, il y aurait à Majorque environ 300 familles de Chuetas. Il a fallu attendre l'expansion touristique des années 60-70 pour que prenne fin l'anti-chuestisme. Pourtant, cet ostracisme les considéra durant des siècles comme de véritables parias, condamnés à l'endogamie et soumis des vexations, mais a permis à cette communauté de subsister jusqu'à nos jours et de conserver leur identité propre du fait d'une consanguinité forcée par leur ségrégation.
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Les armoiries de Palma de Majorque apparaissent pour la première fois en 1269 avec le roi Jaime Ier d’Aragon (1208-1276), dit el Conquistador, après sa conquête de l’île de Majorque en 1229. La forme en losange de l’écu est celle du sceau de ce roi, devenu la forme typique des écus municipaux de la Couronne d'Aragon ; il est surmonté de la couronne d’Aragon, symbole de la souveraineté sur la ville et que Palma était la capitale du royaume de Majorque, et d’une chauve-souris [rat penat en catalan valencien], symbole de Jaime Ier en souvenir de la prise de Valencia aux berbères musulmans (1239) - voir Turpinier (1985). Le château est un alcazar construit sous le règne du Califat Almohades de Cordoue, sur une ancienne construction romaine. Sous Jaime Ier, ce château royal se nommait Zuda puis Almudaina après sa reconstruction par Jaime II. La mer entrait alors à l'intérieur du château avec une darse pour les navires.
Blasonnement : écartelé, au 1 et 4 d'or aux quatre pals de gueules, au 2 et 4 d’argent au château d'or ouvert et ajouré de gueules [surmonté d’un palmier de sinople à partir du XVe siècle] sur une mer d’azur et d’argent, surmonté d’une couronne d’or et d’une chauve-souris de sable aux ailes étendues - [sEscudo cuartelado en cruz, 1º y 4º de oro, cuatro palos de gules; y 2º y 3º de plata, un castillo de oro sobre ondas de mar de azur y plata, sumado de una palmera de sinople. Surmontado por la corona y el murciélago].
Armoiries des Rois catholiques : la dénomination de Rois catholiques est un titre honorifique attribué en 1496 par le pape Alexandre VI (né Roderic Llançol i de Borja en 1431 à Xativa, Valencia) à la reine de Castille Isabelle Ie, la Catholique (1451-1504) - ci-contre ses armoiries - et à son époux, le roi d'Aragon Ferdinand II, le Catholique (1452-1516). Faut-il rappeler qu’en mars 1492, ils décrètent l’expulsion des juifs de leurs royaumes.
L’écu des armoiries blasonne : écartelé en 1 et 4 écartelé en 1 et 4, de gueules au château d'or ouvert et ajouré d'azur et en 2 et 3 d'argent au lion de gueules armé, lampassé et couronné d'or, et en 2 et 3 parti en 1 d'or à quatre pals de gueules et en 2 écartelé en sautoir d'or aux quatre pals de gueules et d'argent à l'aigle de sable, accompagné en pointe d'argent à une pomme grenade de gueules, tigée et feuilleté de sinople. Leurs cinq royaumes y sont représentés : Castille (château), Leon (lion), Aragon (quatre pals de gueules sur champ d’or), Sicile (aigle), Grenade (une grenade naturelle).
Etymologie de Xueta
Le mot xueta (en majorquin ; ou chueta traduit en espagnol) désigne un descendant des juifs de Palma de Mallorca convertis au christianisme et qui ont conservé leur origine dans la conscience collective du groupe. Ce mot aurait apparu en 1688.
Deux étymologies du dialecte majorquin sont possibles :
- Celle traditionnelle dérivée de xuia, une variante dialectale de xulla (signifiant côtelette ou côte de viande, le plus souvent du lard de porc rôti ou frit). Le mot xuia ou xulla vient, avec une aphérèse, du latin axungia (= graisse de porc).
Aux XVe et XVIe siècles, ces juifs convertis auraient eu l'habitude de préparer des tranches de lard de porc rôti devant la porte de leurs maisons et de les y consommer publiquement pour bien témoigner que leur conversion était sincère et qu'ils mangeaient du porc comme tout autre chrétien.
- Celle plus moderne dérivée de xuetó qui serait une variante dialectale de juetó (judito, enfant ou fils de juif) diminutif de jueu (juif), du latin Iudaeus et de l'hébreu yĕhūdī.
Quelle langue parlaient les Xuetes / Chuetas ? 
De l'ADN des Xuetes...
Des études de l’ADN de membres des 15 noms de famille chueta ont montré que la diversité génétique du chromosome Y (lignées agnatiques) et de l'ADNmt (lignées cognatiques) indique que la communauté Chueta a réussi à éviter la diminution attendue de l'hétérogénéité de son pool génétique après des siècles d'isolement et de consanguinité. De plus, la composition de leurs lignées transmises de manière uniparental démontre une signature remarquable d'ascendance moyen-orientale - malgré un certain degré de mélange d'hôtes - confirmant que les Chuetas ont conservé au fil des siècles un degré considérable de signature génétique ancestrale ainsi que la mémoire culturelle de leur origine juive.
Les lignées paternelles (agnatiques) montrent une prévalence élevée des haplogroupes J2-M172 (33%) et J1-M267 (18%), proche de celle des juifs séfarades et les lignées maternelles (cognatiques) la présence d'une nouvelle sous-ramification de l'haplogroupe rare R0a2m comme haplogroupe modal (21%), qui est une caractéristique unique des chuetas.
Liens...
et Documents :
- El Call Major de Palma de Mallorca (Ajuntament de Palma)

- Bonnín Aguiló P. (1998). Sangre Judía. Flor del Viento, Barcelona. Vol. 1, Españoles de Ascendencia Hebrea y Antisemitismo Cristiano, 380 p.
- Ensenyat Pujol G. (1993). Des juifs aux Xuetes de Majorque. Catalònia, 33, 40-41

- Ferragut J.F. et al. (2020). Middle Eastern genetic legacy in the paternal and maternal gene pools of Chuetas. Scientific Reports, 10 (21428), 15 p.

- Fleury C. (1778). Histoire ecclésiastique. Editions de Paris, Avignon, tome 4, 701 p.

- Porqueres i Gene E. (1995). Lourde alliance. Mariage et identité chez les descendants de juifs convertis à Majorque, 1435-1750. Kimé, Paris, 338 p.
- De la Puerta Vizcaíno J. (1857). La Sinagoga balear ó Historia de los judios de Mallorca. Cigera, Valencia, tome 1, 162 p.

- Quadrado J. M. (1886). La judería de la ciudad de Palma en 1391. Boletín de la Real Academia de la Historia, Madrid, 9, 294-312
.
- Ramon Juanpere M. (2013). Tres poblacions genèticament diferenciades a les Illes Balears. Projet : Análisis genético a nivel de STRs y secuenciación de la región I del mtDNA. Aplicación de la evolución de las poblaciones chueta y balear y a la genética de la otoesclerosis y la miopía, 6 p.

- Santamaría Arández A. S. (1997). Sobre la condición de los conversos y chuetas de Mallorca. Espacio, Tiempo y Forma, Serie III, Ha. Medieval, 10, p. 219-261

- Tupinier D. (1985). Origine et signification de la Chauve-Souris dans les provinces du Levant espagnol. Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 54e année, 2, p. 52-56.

- Van Nuffelen P. (2014). Tolérance et violence religieuse dans l'antiquité tardive. Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 121, 239-241

- Vayssettes J.-L. et al. (2017). La conquête de Majorque par Jacques d’Aragon. Iconographie d’un plafond peint montpelliérain du XIIIe siècle. Direction régionale des affaires culturelles Occitanie, Montpellier, 79 p.
Nota : liens et documents sont généralement en espagnol ou en catalan.
Les patronymes chuetas, tous originaires de Palma de Majorque, étant d'origine juive et hispano-catalan, leurs étymologies n'ont pu être trouvées. A noter que les listes établies dans les actes de l'Inquisition recensent des patronymes juifs dont la plupart ne sont pas des chuetas.
En 2014, l'Espagne a publié une liste de 5200 noms de famille séfarades juifs éligibles à la nationalité espagnole, en compensation de l'expulsion de 300 000 juifs en 1492. L'Espagne a pris une mesure symbolique afin d'expier le décret de l'Alhambra (1492) par le roi Ferdinand II d'Aragon et la reine Isabelle de Castille, qui ordonnait aux juifs de se convertir à la religion catholique ou de quitter le pays. Les candidats au départ devaient laisser sur place pratiquement tous leurs bien, au profit de l'Inquisition et du pouvoir royal.
Parmi ces noms seulement 7 portés par des Xuetes ont été dénombrés : Cortés, Marti, Miro, Pico, Piña, Pomar, Valls.
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Les Valls venus de Palma de Mallorca à Alger - nos Ascendants
Lucie Valls , arrière grand-mère d'Anne Bouisson , est originaire par ses ascendants [Valls - Forteza - Piña ... ] de l'Ile Majorque dans l'archipel des Baléares (Espagne). Ses grands-parents Valls José et Piña Joaquina, des négociants aisés, nés à Palma et baptisés à l'église Sainte-Eulalie (1 sur carte ci-contre), ont émigré en Algérie avec leurs six enfants, probablement début des années 1840. Les parents de Lucie, Valls Cayetano et Forteza Catalina, se sont mariés à Alger en 1849 et installés à Saint-Eugène (district de Bouzaréa), maintenant une banlieue d'Alger. Puis, une partie de la famille Valls alla s'installer à Cherchell, Marengo, et surtout Alger. Ils sont ou des négociants ou des propriétaires terriens au moins durant la seconde moitié du XIXe siècle. Ils appartiennent à la communauté juive converse de Palma, connue sous le nom de chuetas (en catalan xuetes).
Lucie Valls, épouse d’Hélie Bouisson, est une descendante de ces xuetes, ce groupe social de l'île Majorque, descendants des Juifs majorquins convertis au christianisme, avec une conscience collective conservée tout au long de leur histoire. Accusés de crypto-judaïsme, les chuetas furent poursuivis par l'Inquisition à la fin du XVe siècle et convertis. Stigmatisés et victimes de ségrégation, ils ont pratiqué jusqu'à la première moitié du XXe siècle une stricte endogamie.
Plus sur notre ascendance et descendance Valls... 
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Chez les Valls, des xuetes, pratiquants catholiques, ont émigré de Palma de Majorque (Baléares) à Alger et environs, leur mémoire familiale n’en a guère gardé trace des lointaines origines, au moins au sein des descendants Bouisson. Car, Lucie était connue pour avoir été une catholique fervente et pratiquante. Leur émigration était probablement liée à leur statut de xuetes et aussi aux évènements troubles de la première moitié du XIXe siècle concernant les familles xuetes (De la Puerta Vizcaíno, 1857) ; leur départ a été rend d’autant plus facile qu’ils étaient fortunés ce qui leur a permis d’acheter des domaines agricoles en Algérie.
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