![]() Ostheim |
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[1] Osthaim/Ostheim : ce nom est d'origine celtique, ost signifiant au bord d’une rivière et haim (ou heim) la maison ce qui entraîna dès 800 au changement en Ostheim.
Blasonnement, depuis la fin du xviie siècle, représente une ramure de cerf de gueules en pal, rappelant la famille de Wurtemberg, sur un mont de trois coupeaux de sinople duquel sont mouvants un socle de charrue à dextre et un coutre de même à senestre, et de deux lettres majuscules O et S, aussi de sable, posées en chef, l'une à dextre et l'autre à senestre.
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Les premiers vestiges archéologiques, fort modestes, sur le ban d'Ostheim, datent de l'âge du Fer, vers 750-650 av. J. C. (période Hallstatt) correspondant à la présence celtique en Alsace. La Réforme fut introduite en 1535 : réformés jusqu'à la mort du comte Georg I. von Württemberg en 1558, les prédicateurs de ce nouveau courant furent Mathias Erb de Riquewihr et Félix Führ de Wyhr lequel, à Ostheim, fut le premier pasteur en 1538. Ce n’est qu’en 1564 que adopta la doctrine luthérienne est adoptée sous la pression du tuteur de son fils Friedrich I. En 1686, le village devint la résidence de la princesse Anna de Wurtemberg, dite "Duchesse aux chiens", fille de George Ier ; en 1701, le prince régnant à Montbéliard, Leopold-Eberhardt, cède les communes d’Ostheim et d’Aubure à sa sœur Anne qui était entourée d'une véritable cour de chiens, pour lesquels elle a construit une chapelle commémorative. La princesse Anne, souveraine d'Ostheim, décèdera en 1733, à l’âge de 73 ans. Ce qui restait encore de son Manoir fut totalement détruit en 1944. Par l’édit royal du 25 juillet 1688, Louis XIV institue le simultanéum dans les églises protestantes alsaciennes (quand il y avait plus de 7 familles catholiques parmi les habitants d’un lieu), qui, à Ostheim, dura jusqu’en 1854 quand les deux religions eurent chacune leur église. Brimades et exactions contre les protestants allaient souvent au-delà des limites fixées par les traités, sous contrôle de l'Empereur d'Allemagne. Parmi les anciennes familles vivant à Ostheim depuis le XVIe siècle, pour la plupart protestantes, on peut mentionner les familles Barbaras, Bollenbach, Brechbühler, Engel, Fröhlich, Hoffert, Kessel, Kuchel, Mather, Manny, Monschein, Nadelhoffer, Liss, Sattler, Scherlinger, Specht, Sturm, Utzmann, Wickersheim, Wölfersheim, tous petits fermiers et voituriers ; nombre étaient originaires d’autres régions allemandes et de Suisse. Durant le XVIIIe siècle, Ostheim, continue son expansion grâce au travail de ses habitants, qui ont fait valoir la fertilité de leur banlieue. L'agglomération rurale avec ses 120 habitations situées sur les deux rives de la Fecht, « la rapide, l'impétueuse », reliées par un solide pont, comptait en 1771 lors de l'établissement d'une nouvelle estimation des propriétés: 14 grands immeubles de 1e classe appartenant aux Kessel, Oehlert, Umbdenstock, et Ostermann, cette dernière bien connus comme "maître de poste aux chevaux" 995 habitants, 156 maisons, 197 feux, telles étaient les données statistiques à la fin du XVIIIe siècle où les paysans d'Ostheim fidèles à leur passé restaient rivés, malgré les changements de régimes politiques, à leurs terres, champs, prés, forêts, vignes même, tout en développant leur riche cheptel de bœufs, de vaches, de chevaux, de porcs, de moutons, d'oies etc. A partir du 9 Thermidor de l’an IV (16 avril 1796), Ostheim avec la Seigneurie de Riquewihr cessa de faire partie des domaines des ducs de Wurtemberg et devint partie intégrante de la République Française. Le village n'a pas été épargné par les tourments de la Révolution française, elle était saluée avec enthousiasme, chez nous et comme partout, les cloches sonnaient le mot d’ordre : Liberté - Egalité - Fraternité. L’église fut fermée et transformées en temple de la déesse de la vertu, voire même en magasin de fourrage ou de céréales. Ce régime de la terreur durait jusqu’au moment où Napoléon remis tout en ordre. En 1800, Ostheim comptait 900 habitants et 156 maisons (avec un pic en 1841 avec 1869 habitants) ; en 1901, 1214 et en 1999, 1371 habitants (données INSEE). La population participait, du point de vue économique, à la fois des ressources purement agricoles de la plaine et de la culture viticole par les propriétés que nombre de ses habitants détenaient dans les territoires de Beblenheim, Zellenberg ou Ribeauvillé. Réputé riche, le bourg n'en comptait pas moins des écarts importants entre grands propriétaires et simples journaliers, situation que l'expansion démographique du début du XIXe siècle a fortement aggravé, alimentant l'émigration vers l'Amérique du Nord à partir des années 1840. La ligne de chemin de fer Colmar - Benfeld fut mise en service le 18 octobre 1840. Après la guerre de 1870/71, par le traité de Francfort du 10 mai 1871, la France perdit l'Alsace et la Lorraine germanophone, intégrées au nouvellement créé IIe Reich. Pendant la Ie Guerre mondiale, les jeunes ont été incorporés dans l'Armée allemande, 34 ne sont pas revenus. Après la capitulation de l’Allemagne, le 11 novembre 1918, l'Alsace-Lorraine revint à la France. Puis, suite à la défaite de la France en 1940 suivie de l'annexion de l'Alsace et de la Moselle (Lorraine) au IIIe Reich, une période sombre de l'histoire d’Ostheim et alsacienne en particulier commença. En 1942, les jeunes Alsaciens sont incorporés de force dans la Wehrmacht et sont principalement envoyés sur le front russe, dont 31 ne sont jamais revenus, déclarés morts ou portés disparus. Voici une description du village avant la Seconde Guerre mondiale : « Village coquet caché dans un nid de verdure, sommeillant dans sa forêt d'arbres fruitiers, aux vieilles maisons cossus et imposantes, avec son nid de cigognes perché sur un mur féodal, Ostheim était un bourgade propre et paisible s’étalant largement sur les bords verdoyants de la Fecht. » ![]() Les paysans d'Ostheim fidèles à leur passé restaient rivés, malgré les changements de nationalité, notamment au XIXe et XXe siècles, à leurs terres et riches cheptels. En 1944, la guerre s'installe au sein même du village pour près de 60 jours durant la bataille de la "Poche de Colmar". Quartier par quartier, les maisons sont pilonnées par les chars américains et l'artillerie dura 3 semaines. Peu avant Noël, le village est évacué. Il est détruit à 98 %, 553 bâtiments, dont 165 maisons d'habitations sont détruites à 100%, 27 immeubles sont sinistrés à 75%, 103 sont à moitié et 70 à 25%; la Mairie, les deux églises, une école, un moulin, deux scieries, une fromagerie industrielle, 16 entreprises commerciales et artisanales ne sont que ruines, 6 entreprises sont détruites à 50%. Le nid de Cigognes, construit sur le mur de pignon, seule partie restante, de la maison Ostermann - ancien Relais de la Poste aux Chevaux datant 1747 - a défié la tourmente de 1944-1945. Les cigognes revenues sur leur ancien nid (depuis 1930) et le mur "survivant" est devenu le Monument aux Morts des guerres 1914-18 et 1939-45. La première église protestante était située dans la partie sud-est de l'agglomération, entourée du cimetière. Exigé par Louis XIV quand au moins 7 familles catholiques résidaient dans une localité, un simultaneum fut installé en 1687, un curé royal fut nommé en 1738. Vers 1840, la reconstruction d'une église mixte fut envisagée, mais, après bien des tracasseries administratives depuis 1789, c'est finalement deux nouvelles églises catholique et protestante, qui furent érigées en 1852. « Mi-février 1945 on revint. Il se trouva encore assez de bancs, de chaises et de tabourets pour transformer en lieu de culte la salle du restaurant Baltzinger après avoir bouché les trous d'obus par des planches. Inoubliable ce premier culte de communion, avec le texte de Néhémie chapitre 4 : "Ceux qui bâtissaient la muraille travaillant d'une main et tenant l'arme de l'autre". Pour nous l'arme ne pouvaient être que la prière... » Dans une interview au quotidien Derniers Nouvelles d'Alsace (janvier 2021), notre cousin Jean-Jacques Sturm a fait un résumé de sa large documentation sur la libération d'Ostheim (décembre 1944-janvier 1945) au cours de la bataille de la Poche de Colmar, le village fut détruit à plus de 90%, dont nos maisons familiales. Il avait 13 ans à l'époque.
Liste des terres recensées dans le cadastre ci-dessus avec leur nom, superficie et usage dans la zone correspondant à la création originelle du village (lire
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Aquarelle du Manoir. En premier plan : la rivière Fecht. A la place de ce manoir a été construite l'église protestante.
Liste des maires d'Ostheim depuis 1790
Une photo sous verre et encadrée a été découverte par mon neveu Mathieu Acker dans les cartons de la famille Emig à Colmar - le photographe est Heckendorn à Colmar. Elle est intitulée: Evangelischer Kirchenchor Ostheim - Erinnerung an den 30. Juni 1901 [Chorale de l'église luthérienne d'Ostheim - En souvenir du 30 juin 1901] ![]() [agrandir] La généalogie des personnes ci-dessus est en cours d'étude, beaucoup ayant des ancêtres communs avec Christian Emig. Vendanges - Albert Baltzinger (premier rang avec feutre) Hôtel-Restaurant Baltzinger, |
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