Famille EMIG - Bouisson

Galerie de Portraits - arbres Sturm - Baltzinger : le restaurant-hôtel Baltzinger à Ostheim

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Arbres des parents :

 

Du restaurant "au Lion d'Or" au restaurant-hôtel "Baltzinger"  [*]

À Ostheim, le restaurant Baltzinger a été un haut lieu familial – pas de cérémonie sans un repas à Ostheim – pour moi, le dernier fut en 1989 après l’enterrement de ma mère Nelly (Cornélie) Emig, née Wohlhüter. Mes souvenirs y remontent à mon enfance. En allant à Ostheim, fréquemment le dimanche, chez la marraine de mon père, Madeleine Nadelhoffer, sa cousine germaine par la mère, d’abord en vélo, puis en voiture, une Simca 8. Au retour, il y avait toujours un arrêt au restaurant, pour aller saluer Salomé Sturm, propriétaire du restaurant avec son mari Albert Baltzinger, aussi une cousine germaine à mon père, tout comme Georgette Penaud, née Sturm, buraliste et débit de tabac dans le village, et Marie Werlin, née Greiner-Sturm, qui avait une maison à Riquewihr, tout en habitant Illzach près de Mulhouse. Tout passage à Ostheim était une occasion pour se rencontrer.

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Nous avons aussi un verger près de la gare, dont je m’occupais d’abord avec mon père, puis seul – échelles et paniers dans une carriole avec un cheval de chez Albert et, après la cueillette, il fallait faire un aller-retour à Colmar.

Autres moments au restaurant où je passais souvent les fins de semaine au comptoir surtout l’été, de quoi arrondir mon argent de poche. C’est en VeloSolex que je faisais le trajet.


C’est dire que j’ai foule de souvenirs, liés en ce haut lieu qui vaut un petit historique !


Le 2 juin 1919, Salomé Sturm, née à Ostheim en 1892, y épousa Albert Baltzinger, né en 1891 à Jebsheim. Comme le voulaient les habitudes de l'époque, le jeune ménage s'installa dans la maison des parents et avec eux. La chose allait de soi, d'autant plus que Salomé était la seule enfant du couple Sturm, son frère Adolphe étant mort à la guerre en 1917. Albert, tout naturellement, travaillait avec son beau-père, Jacques Sturm (1864-1929) et sa belle-mère Catherine Salomé Sturm (1870-1957) qui est morte après sa fille et son gendre.

Les Sturm étaient de modestes cultivateurs, ayant assez peu de terre. Albert, dynamique, énergique, jugea trop petite l'exploitation de ses beaux-parents. C'est ainsi qu'il eut l'audace, et le courage, d'acheter une maison beaucoup plus grande, avec des dépendances. Il put mieux s'équiper et développer l'exploitation.

L'achat de cette ferme se fit très vite - en une soirée - il avait fait une bonne affaire ! Un certain Daniel, négociant en bestiaux et en biens, qui connaissait Albert, savait que celui-ci recherchait une maison plus grande. Une famille de Sélestat (probablement Sattler, originaire d'Ostheim) possédait à Ostheim une maison, avec un atelier de tonnellerie, un étage avec plusieurs chambres, de grands greniers, des étables, des écuries - et un petit café de campagne. Les propriétaires étaient exaspérés parce que la maison était mal tenue, les locataires n'étaient pas soigneux.

Un jour de découragement, ils dirent à Daniel qu'ils avaient envie de vendre ce bien (vers 1928). Aussitôt Daniel alla chercher Albert, ils prirent le train pour Sélestat (12 Km), et l'acte de vente fut signé. Il paraît que, dès le lendemain, les propriétaires regrettaient leur décision, mais c'était trop tard. Cette maison s'appelle aujourd'hui (en 2013) Restaurant-Hôtel Baltzinger, bien qu'elle n'appartienne plus à la famille.

Sur les conseils de ses amis, et malgré son épouse, Albert garda le café, qui lui permettait d'écouler son vin, excellent et réputé. Petit à petit, le café devint restaurant sous le nom "au Lion d'Or" : sa belle-mère cuisinait fort bien ; ils avaient une clientèle fidèle. Pourtant, le dimanche, le restaurant était fermé, et la journée consacrée à la famille. Des moments que j'ai bien connus.

La ferme, reconstruite début des années 1950, avait une écurie de deux à trois chevaux, une étable avec une vingtaine de vaches, une porcherie et des logements pour les ouvriers agricoles. Le tout surmonté d'une immense grange. Et aussi au milieu de la cour, le fumier avec une grande fosse à purin entouré d'un muret qui était souvent l'enjeu de course entre enfants. Les parents ont vite été prévoyants en emportant de la rechange !

Puis, dans l'après-guerre quelques chambres furent proposées, l'hôtel était né.

<< vers 1960

De leurs deux fils, c'est le cadet Richard Baltzinger (1927-2007) qui, après le lycée, fit une formation de cuisinier et a repris le petit hôtel-restaurant familial, toujours soue le nom "Au Lion d'Or". Il se marie en 1952 avec Annette Ortlieb de Beblenheim. Ensemble, ils donnent de l'ampleur à ce commerce : d'abord, par la face sud, en agrandissant la salle à manger et en ajoutant des chambres au-dessus. La fin de l’exploitation agricole qui était faite par un couple de Polonais engagé en 1964.

En 1968, le corps de ferme est remplacé par la maison d'habitation de Richard et d'Annette Baltzinger.

 

Le bâtiment comprenant le restaurant et l'hôtel Baltzinger a été vendu fin des années 1990, quand Richard et Annette ont pris leur retraite. En 2014, la société propriétaire et exploitante a été mise en liquidation judiciaire.

vers 2000 >>

Ainsi, va disparaître un établissement qui, du temps de la famille, avait gagné une renommée dépassant largement la région.

Domicile des cousins germains (numérotation voir arbre ci-dessus) à Ostheim [la localisation 2 est à confirmer]
En outre : a - la ferme d'Albert Gey, fils de David Albert Geyl et de Jeanne Baltzinger, soeur d'Albert Baltzinger ;
b - la maison de Jean-Jacques Sturm, un cousin éloigné.

L'histoire de notre branche de la famille Sturm d'Ostheim est part de celle des autres familles auxquelles elle est apparentée. C'est dire que jusqu'à la génération de mes parents, les différents évènements de la vie se déroulaient en fonction de ces histoires, à commencer par les mariages qui devaient tenir compte des faisceaux relationnels, tissés entre les familles au cours des décennies, du ou des siècles. Ils ne devraient pas être ignorés, mais malheureusement sont aujourd'hui méconnus par les générations encore en vie à cause de la non-transmission détaillée de la mémoire familiale [**]. Alors la généalogie peut apporter quelques pistes.
Si Salomé Sturm et Albert Baltzinger se marient, mais ce n'est pas par "hasard" ! Les deux mariés partagent au moins 11 ancêtres, fruit des échanges entre les villages protestants du Ried et ceux du Vignoble. Si on regarde les relations avec Albert Baltzinger avec Charles Emig (mon père, cousin germain de Salomé) et avec Albert Geyl (neveu d'Albert), on peut encore mieux apprécier les liens entre ascendants   . Le rang dans la famille, la position sociale et économique sont ensuite des données qui tiennent toute leur importance. La religion était un facteur qui n'est apparu qu'avec ma génération, auparavant on se mariait protestant entre protestants - point... et protestant depuis la Réforme luthérienne !

La ferme de Madeleine Nadelhoffer (1892-1971) [1 sur la carte et arbre ci-dessus] est sise rue Bruhling - Photo 2012 : il ne reste que la maison d'habitation. Nombre de souvenirs d'enfance y sont attachés. Nous passions régulièrement nos dimanches à Ostheim en famille.
Début des années 2020, elle a été démolies, emportant avec elle foule de nos souvenirs de jeunesse.

Madeleine était la marraine de mon père Charles Emig et de celle de mon parrain Adolphe Baltzinger, aussi tous dans la famille l'appelait "marraine". Atteint pendant de longues années d'une arthrose des hanches, elle se déplacait difficilement. Au cours des années 1960, elle a quitté la ferme pour une maison de retraite à Beblenheim, où elle est décédée en 1971.

Et plus...     Arbre Sturm...     Arbre Baltzinger...     et    Ostheim 

[*] Sources : Paule Baltzinger Laffont (avec des extraits de son livre en 2008 Ardèche Dauphiné Alsace - Je voulais vous dire... 249 p.) ; Huguette Anthoine, née Baltzinger ; André Baltzinger ; Jean-Jacques Sturm (CD 2007, chap. 3. Ostheim, après la Libération 23 janvier 1945) ; Christian Emig, et ses nombreux souvenirs (surtout de la période 1946 - 1962).

[**] L'éclatement géographique des enfants, principalement mâles, de la famille et la disparition trop rapide des parents expliquent les lacunes dans la connaissance de l'histoire familiale. Elles ne pourront jamais être comblées. Je me souviens des tirades familiales entre mon oncle et mon père, son frère, du style (traduit de l'alsacien) : c'est le cousin de la tante du beau-frère .... qui a épousé la soeur de celui qui avait acheté la maison de l'oncle etc. Ceci montre combien les anciens connaissaient les liens familiaux, mais ils avaient eux même des lacunes que la généalogie révèlent aujourd'hui. Cela montre qu'il faut rester humble dans l'analyse de notre passé dont une partie est enfouie à jamais.


Note sur les Baltzinger à Ostheim : seuls trois membres ont habité dans ce village. Barbara (1690-1741) est venue de Mittelwihr pour s'y marier en 1717 avec Jacob Küchel ; Albert et sa soeur Jeanne (1894-1969, épouse Geyl) venaient eux de Jebsheim et s'y sont mariés en 1919, mais leur grand-père est originaire de Muntzenheim. Ceci signifie que les relations familiales à Ostheim passaient par les Sturm et les Geyl.


"La mémoire, c'est comme une photographie, elle jaunit avec l'âge"

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