Sommaire

➔   Famille Schreiner de 1794 à 1835 au château

➔   Liens familiaux entre Schreiner et von Württemberg

➔   Notes

➔   Références et Liens

➔  Emigration de la famille Schreiner de Mittelwihr (Alsace) au Texas (USA) - les débuts de la vraie saga

À la Révolution, les possessions des Wurtemberg sont confisquées en 1793 et vendues en 1794 comme bien national, dont le château qui a été construit en 1539-1540 par le comte Georg I. von Württemberg (1498-1558), après avoir fait démolir le château des comtes de Horbourg au même emplacement ; il a été classé Monument Historique en 1900. L'adjudication a eu lieu le 24 juillet 1794, sur un ensemble de 5 bâtiments et des dépendances (Fig. 2). Ensuite, le château lui-même n'a eu que quelques propriétaires jusqu’en 1861, quand la commune de Riquewihr fait l’acquisition de l’ensemble du château pour y installer les écoles.

Fig. 1.- Partie droite du château, face au Schlosshof (cour du château - voir plans). Le linteau de la porte d'entrée (par la tour) donne la date de construction avec les armoiries de Georg I. des Wurtemberg-Montbéliard (von Württemberg-Mömpelgard).   Voir Seigneurie de Riquewihr

Fig. 2.- Plan du Schlosshof vers 1794 (d'après Zeyer, 1930) : l'ensemble comprend cinq bâtiments cotés A, B, C, E, et le principal corps de logis D appelé le Château.

Fig. 3.- Extrait du plan cadastral napoléonien de Riquewihr en 1833, situant le Château (= A), à proximité des remparts Est de la ville. Cliquez sur un des plans pour situer le château dans Riquewihr.

Nous évoquons ici la période où la famille Schreiner a été seule propriétaire du Château, de 1794 jusqu'à 1833.

1794. Lors de l’adjudication du 24 juillet 1794, à l'extinction de la dernière bougie a été enchéri par Nicolas Ritzenthaler de Colmar et Johann Christian Schreiner (1758-1833) [1], fils de Beblenheim pour la somme de 34.500 livres et ont signé Nicolas Ritzenthaler, Christian Schreiner fils (Fig. 5). Mais le Directoire ayant estimé qu’il y a eu une convention frauduleuse entre les deux acheteurs, il décide une nouvelle adjudication. Malgré cela, il semble bien que le chirugien Christian Schreiner a aussi remporté cette 2^e enchère, dont la date n'a pas été trouvée.

1799. Le 29 août (12 Fructidor an VII), sur la demande des deux nouveaux propriétaires Johann Christian Schreiner, chirurgien-juré et propriétaire du lot 2 (Fig. 2: D), et Niclauß Schneider (1775- ) [2], marchand de vin et propriétaire depuis le 3 juin 1799 du lot 1 (Fig. 2: A, B, C), l'arpenteur juré Samuel Kärcher et deux témoins font un nouveau partage du Schlosshof (cour du château) , c'est-à-dire des différentes dépendances situées entre les bâtisses et la cour (Fig. 2).

1817. L’Institut d’Education de Riquewihr est créé et dirigé par Christian Jacob Schreiner (1787-1863), fils aîné du propriétaire (Fig. 5) et élève du Suisse Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827) ; il a le diplôme de bachelier ès-lettres.
Cet institut est-il dit dans le prospectus (Sorg, 1936), « est placé au cidevant château, local sain, bien aéré, vaste et commode, devant lequel s'étale la belle et fertile plaine qui s'étend des Vosges, jusqu'aux montagnes de la Forêt-Noire et qui est arrosée par le Rhin, l'Ill et la Fecht et parsemée de villes et de villages en grand nombre et ci et là de bosquets épars. »
L'Institut jouit rapidement d'un assez grand prestige, il est suivi par une trentaine d'élèves.

1824. Dans le journal « le Courrier du Bas-Rhin » paraît une annonce, mettant en vente « à des conditions très avantageuses et franc d'hypothèques, le ci-devant Château de Riquewihr, près de Colmar. Ce vaste bâtiment, très propre à l'établissement d'un tissage ou de tout autre atelier, est solidement bâti en pierre et a été reconstruit entièrement à neuf (sauf les murs) en 1758. »
Suite à une description des locaux et des dépendances, il était noté « on était prié de s'adresser à Monsieur J. C. Schreiner, maître en chirurgie, propriétaire du ci-devant château et y demeurant. »

1833. Après le décès du propriétaire le 23 février 1833, son épouse Maria Salome Busch (1762-1834) vend la propriété, le 9 octobre 1833, au rentier Johann Bernhard Bippert (1797- ) pour la somme de 5.000 francs, la moitié de maison et dépendances se composant « du 1er étage en entier dans le grand bâtiment dit château » et de différentes dépendances spécifiées dans la vente.

1834. Dans sa séance du 16 mars, le conseil municipal, après avoir examiné l'état des maisons d'école, tant protestantes que catholiques, ainsi que la situation de la Caisse municipale et après avoir mûrement réfléchi et délibéré sur l'objet de sa réunion, est d'avis d'acquérir la partie du bâtiment appelé le château, appartenant à Johann Bernhard Bippert, avec toutes ses aisances et dépendances, à l'exception du petit jardin et maisonnette située à droite en entrant dans la cour et donnant sur la grand'rue vers le Nord.
Dans sa séance du 8 avril, le conseil municipal décide d'acquérir cette partie du château au prix d'estimation de 6650 francs

1835. Le 26 mars, par adjudication, les héritiers Christian Jacob Schreiner [4], professeur, demeurant à Ribeauvillé, et Jacob Schreiner (1793-1859), propriétaire et brasseur, vigneron, demeurant à Beblenheim (Fig. 5), vendent la moitié du château qui leur restait encore, c'est-à-dire le 2e étage, plus des dépendances à Jacob Dissler [5], propriétaire, demeurant à Riquewihr, pour 6400 francs.
1835. Le 23 octobre, par contrat de vente, Johann Bernhard Bippert, rentier, originaire de Riquewihr où il est domicilié et se trouvant actuellement à Londres en Angleterre, cède et abandonne à la ville de Riquewihr (Jean David Kiener, maire) sa propriété pour 6650 francs.

En 1860, la situation avec le copropriétaire Jacques Dissler était devenue intenable, car il rendait la vie dure tant qu'il pouvait depuis 1846. Dans son rapport de la séance du 14 octobre 1860, le maire dénonçait toutes les chicanes que Jacques Dissler inventait pour chercher cause de procès. Seule l'expropriation par voix de jugement du tribunal civil pouvait remédier à cet état, il est obtenu en 1861. Dès 1863, se trouvent réunies au château, les deux écoles de garçons protestants et catholique et les deux écoles de filles.
Depuis, le château est propriété de la commune de Riquewihr.

Fig. 4.- D'après des cartes de 2023, la situation actuelle et une vue en photographie aérienne. A = château. À comparer avec le cadastre de 1833, ci-dessus. Le château est aussi représenté sur d'ancienne vue de Riquewihr - voir Seigneurie de Riquerwihr  .

Fig. 5.- Famille Schreiner - Busch et leurs enfants. Plus de détails en pdf  . Voir explication dans le texte, les notes, et, généalogie Schreiner et notre cousinage  .

Plus dans nos deux bases de données généalogiques en ligne...

[ site emig ]

[ site abouisson ]

Liens familiaux entre Schreiner J. Christian et le comte Eberhardt IV. von Württemberg

Quelques recherches dans nos bases généalogiques ont révélé que Christian Schreiner (1758-1833) avait des liens de parenté (par alliance) avec le comte Eberhardt IV (1388-1419) par sa descendance avec sa maîtresse, la comtesse Antonia von Dagersheim (1417- ). S'il n'y a pas d'ancêtres directs, il y a 46 liens de parenté par alliance, dont 12 par des ascendants de la famille Birckel, la mère de Christian Schreiner et descendante (comme son fils) de la plus vieille famille connue de Riquewihr. Et par 34 liens avec des descendants, ceci montre bien les relations entre les Wurtemberg et les bourgeois et nobles des deux seigneuries protestantes, Riquewihr et Horbourg. Ci-contre les résultats dans le pdf joint >  

Notes :

Références et Liens

POP : la plateforme ouverte du patrimoine : Ancien château des Wurtemberg-Montbéliard. https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA68000789, consulté le 2 décembre 2024.

Sorg P. (1948). Les écoles de Riquewihr après la Réforme. Bull. Société d'Archéologie de Riquewihr, Bulletin du Cinquantenaire (1898-1948), p. 39-47.
Institut d'éducation à Riquewihr (Haut-Rhin), érigé en 1817 par le Directeur Christian Schreiner, élève de Pestalozzi, p. 45-46.

Zeyer F. (1930). La Vente des Biens nationaux à Riquewihr (1794-1797). Bulletin de la Société d'Archéologie de Riquewihr, 24, p. 13-87.

Plus de références et de liens dans les pages des liens proposés dans le texte.