Famille Emig - Bouisson

Cousinage Schreiner - Emig : origine et émigration de Mittelwihr (Alsace) au Texas (USA)

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Emigration de la famille Schreiner de Mittelwihr (Alsace)
au Texas (USA)
- les débuts de la vraie saga.

 

Gustave Adolphe Schreiner, propriétaire, né en 1800 à Riquewihr, son père étant originaire de Beblenheim et sa mère du Ried (Sundhouse), se marie en 1830 à Riquewihr avec Charlotte Bippert, née en 1809 à Riquewihr, une descendante de vieilles familles bourgeoises de ce bourg. Voir Seigneurie de Riquewihr...
Quatre de leurs enfants naissent à  Riquewihr, tandis le dernier, Aimé Théodore (1839-1862), voit le jour au Bouxhof à Mittelwihr (Fig. 1) ; la famille est devenue propriétaire d’une partie du domaine qui, à l’époque, comprenait une maison, une chapelle (1474), une grange, des écuries, une cour et un jardin, des vignes, des terres labourables, des prairies et des forêts.

Fig. 1. - Plan cadastral du ban de Mittelwihr, situant le Buchshof ou en francisé Bouxhof (en français : domaine des buis), et les bans communaux adjacents,

Carte postale du domaine au début du XXe siècle
(voir description depuis l'origine en 1168).

Le domaine du Buchshof existe depuis 1168 : il correspond aujourd'hui à l'ancienne ferme domaniale de l'Abbaye cistercienne de Pairis. Les plus anciens éléments datent de la fin du Moyen Âge vers 1438. Les principales périodes de construction ont eu lieu dans la 2e moitié du XIIe siècle, au XVe et au XVIIIe siècle. Lors de la Révolution, le domaine devient bien national et il est vendu en 1791 à Johann David Hanhardt ; né à Barr en 1749, il est décédé au Buchshof, dans sa propriété, le 11 février 1830. Or, il s'avère que ce propriétaire était marié en secondes noces avec Maria Magdalena Divoux qui n'est autre que la grande-tante de l'épouse Charlotte Bippert de Gustave Adolphe Schreiner et son père Johannes Bippert était chirurgien à Riquewhir. Les Bippert sont la plus vieille famille de Riquewihr, connue depuis le XIVe siècle.

Fig. 2. - Lien généalogique de parenté entre Gustave Adolphe Schreiner et Johann David Hanhardt, propriétaire du Bouxhof, ainsi que ses descendants Hanfardt, propriétaires du domaine. Pour en savoir plus sur le Bouxhof .

Au milieu du XIXe siècle, suite à une situation économique difficile, aggravée par un vignoble en crise, Gustave Adolphe Schreiner, femme et enfants décident d’émigrer pour le Texas, avec d’autres habitants des villages aux alentours.



Extrait de la Liste des émigrants haut-rhinois en Amérique (Dreyer, 1987). Les passeports pour l'étranger ont été établis à Colmar.

A noter que Schreiner Jacques Frédéric Charles, né le 8 octobre 1827 à Ribeauvillé, a demandé un passeport, obtenu le 3 mars 1849 pour la Nouvelle-Orléans (Texas) : il n'est pas le frère de Gustave Adolphe Schreiner, mais son neveu, le fils de Christan Jacob Schreiner, instituteur à Ribeauvillé. Mais, après un séjour de 4 mois à l'hôpital de la Croix à Nice (comté de la Maison de Savoie), il y décède le 9 février 1850 (Ribeauvillé, mai 1851 : transcription de l'acte de décès par le Consul de France à Nice) (Fig. 8). Il n'est donc jamais parti au Texas et son décès était connu de la famille avant son émigration ; néanmoins, il est cité dans la saga familiale américaine comme le premier immigrant Schreiner !

La famille Schreiner est parti du Havre pour une traversée jusqu’à la Nouvelle-Orléans, puis par steamer à Galveston et de là en convoi de chariots jusqu’à San Antonio (capitale du comté Bexar) où elle arrive le 23 septembre 1852. Un mois après leur arrivée, lors d'un défrichement des terres, le père est mordu au cou par un serpent à sonnette (ou crotale) et en décède.

Leurs cinq enfants au Texas (Fig. 8) :

  1. l’aîné Gustave Adolphe Schreiner (1831-1891) est parti vers le Panama où il est décédé.
  2. le second Frédéric Schreiner (1833-1895), négociant et éleveur de chevaux à San Antonio, s’y marie en 1858 avec Barbe Louise Ziegler (1840-1917), née à Riquewihr, elle a aussi émigré avec ses parents et son frère Charles Frédéric (1830-1891). Leur père Frédéric Ziegler, boulanger, avait épousé en secondes noces en 1838 Barbe Ruhlmann (1800-1888) à Zellenberg. La famille s’était installée définitivement à San Antonio ; probablement ont-ils fait le voyage depuis Riquewihr avec les Schreiner.
  3. Emilie Schreiner (1836-1918) épouse en 1953 Caspar Jacob Real (1824-1893), originaire de Düsseldorf (Allemagne) : lui décède à Kerrville et elle à Comfort (Fig. 3).
  4. Charles Armand Schreiner (1838-1927), capitaine, éleveur, industriel, se marie en 1861 avec Maria Magdalena Enderle  (1843-105), originaire de Baden-Baden (Allemagne) ayant émigré avec ses parents.
  5. Le benjamin Aime Théodore Schreiner (1839-1862) a été tué par les confédérés lors du massacre du Nueces, à l’âge de 22 ans. Il est le seul Schreiner à être né au domaine du Bouxhof à Mittelwihr, contrairement à la légende familiale texane.

Les trois derniers ont vécu ensemble, sans oublier qu'ils n'avaient qu'entre 14 et 11 ans quand ils ont définitivement quitté l'Alsace et ils sont orphelins quelques années plus tard. Après la mort de leur père, ils se sont installés avec leur mère dans le comté de Guadalupe. En 1854, Charles s’engage dans les Texas rangers, des confédérés, et accède au rang de capitaine, car il a servi avec distinction. À la mort de sa mère en 1857, suite à une épidémie, il démissionne et revient à la maison. Elle est inhumée à Schertz (Bexar, Texas).

Fig. 3a. - Principales localités texanes citées.

En fin 1858, les trois vont s’installer à Camp Verde, un poste militaire à quinze kilomètres au sud de Kerrville dans le comté de Kerr, Charles et Aimé dans une maison et dans la maison d’en face Emilie avec son mari Caspar Real. Avec ce dernier, Charles racheté un petit magasin : ils ont complété le contrat avec l’armée pour fournir du bœuf et d'autres fournitures au fort, dont alcool. Peu auparavant, Charles avait aussi acquis un ranch à Turtle Creek, un hameau voisin pour  se lancer dans le commerce de bétail.

Fig. 3b. - Extrait d'une carte du Texas de 1849 avec les lieux - mentionnés sur Fig. 3a - dont plusieurs n'étaient pas encore créés à cette date.

C’est en faisant de fréquents voyages à San Antonio pour acheter des fournitures pour son ranch et son magasin, que Charles a rencontré Mary Magdalena Enderle qu'il épousa le 1er octobre 1861, et ils auront huit enfants. Cette même année, il s'enrôle dans l’armée des Confédérés, qu’il servira pendant 3 ans et demi.

Son frère Aimé devient membre des Texas Germans [1], opposés aux Confédérés, car prônant l’abolition et leur fidélité en l’Union (nordiste). Il est tué  au cours d’une escarmouche pendant la guerre de Sécession (1861-1865), connue sous le nom de Nueces Massacre, le matin du 10 août 1862.
Le fils aîné de Charles est né un mois après le décès de son oncle ; Charles le prénomme Aimé Charles.

Le Massacre du Nueces

Une unité unioniste des Texas Germans de Hill Country campait, en route vers le Mexique, sur la rive ouest du fleuve Nueces, à environ vingt milles de Fort Clark en Comté de Kinney, quand elle a été attaquée par des cavaliers confédérés. Les unionistes, pour la plupart des intellectuels germanophones dirigés par le major Fritz Tegener, s’étaient installés sans choisir de position défensive ni poster de garde solide. Les quatre-vingt-quatorze Confédérés, menés par le lieutenant McRae, arrivent au camp dans l'après-midi du 9 août. Les tirs commencèrent une heure avant le lever du soleil le lendemain matin ; dix-neuf des soixante et un à soixante-huit unionistes ont été tués et neuf ont été blessés. Ces derniers sont exécutés quelques heures après la bataille. Deux confédérés furent tués et dix-huit blessés, dont McRae.
Parmi les unionistes qui ont échappé à la bataille, huit ont été tués par les confédérés le 18 octobre 1862, alors qu'ils tentaient de passer au Mexique, onze sont rentrés chez eux et la plupart des autres se sont enfuis temporairement au Mexique ou en Californie.

Après la fin de la guerre en 1865, les restes des unionistes tués sur le site de la bataille ont été rassemblés et enterrés à Comfort (comté de Kendall, Fig. 3, 4), où un monument commémore les tués au cours de la bataille et des actions ultérieures. L'inauguration du monument de la Treue der Union (Fidélité à l’Union) a eu lieu le 10 août 1866, là depuis un drapeau américain à trente-six étoiles de 1866 flotte en berne.

Fig. 4. - Treue der Union Monument aux Texas Germans morts lors du massacre du Nueces, dont Aimé Schreiner, restauré en 1996 (Comfort, comté de Kendall). La liste est gravée sur la face latérale droite.

En 1865, la guerre de Sécession est finie et perdue, Charles Schreiner rentre dans son ranch et sa famille à Turtle Creek pour faire face à la pauvreté et aux difficultés. En 1869, il s'installe à Kerrville et, avec l'aide financière d'August Faltin de Comfort (Fig. 3), il se lance dans le commerce général. L'entreprise, nommée Faltin & Schreiner Mercantile Company, prospéra à mesure que la ville se développa. Schreiner a acheté la participation de Faltin en 1879. En plus de diversifier ses intérêts au fil des ans, Schreiner a également été greffier de comté et de district et, de 1868 à 1898, il a été trésorier du comté.

Suite aux risques d'attaques indiennes, Kerrville organise une milice de garde intérieure en 1875 et Schreiner en est élu capitaine, titre qu'il porta pour le reste de sa vie.

La société Charles Schreiner, dont il est fondateur et président, étend ses activités dans la banque, l'élevage et la commercialisation de la laine et du mohair ; ce fut la première entreprise en Amérique à valoriser le mohair, et Kerrville bientôt connut sous le nom de « Centre mondial du Mohair » ; c’est son fils aîné Aimé qui en prend la direction après son père.

En 1879, il fait construire la Schreiner Mansion, aujourd’hui sise au 226 Earl Garrett  à Kerrville (Fig. 5). Elle est devenue un site historique (inscrit au National Register of Historic Places) et un musée.

Fig. 5. - Schreiner Mansion vers 1900.

En 1880, la société Charles Schreiner achète le ranch Y.O. ; en 1900, elle possédait plus de 600 000 acres (plus de 240 000 ha) de terres toujours en extension entre Kerrville à Menard et plus 300 000 têtes de la race bovine Texas Longhorn.

En 1914, il choisit de transmettre sa société à ses 8 enfants, en faisant le partage. Pour le ranch Y.O. c’est le plus le plus jeune de ses fils Walter Schreiner (1877-1933) qui en hérita avec 69 000 acres ; aujourd’hui, le ranch est dirigé par ses descendants.

En 1917 à Kerrville, le capitaine Charles Schreiner fond l'Institut Schreiner (parfois appelé Institut militaire Schreiner) avec une vision protestante presbytérienne. L'institut militaire, aussi un pensionnat, a été créé pour les jeunes garçons et comprenait des programmes d'études secondaires et collégiales pour préparer les étudiants. En 1973, il prend le nom de Schreiner College, puis en 2001 celui de Schreiner University.

Généreux mécène, il n’oublia pas son Riquewihr natal, offrant 4 000 Fr or en 1921 pour l’installation électrique de l’église protestante.

Il décède à Kerrville le 9 février 1927 à l’âge de 89 ans. Nommé aussi Father of Hill Country, rares sont les personnages plus connus que lui au Texas (Fig. 6).

Fig. 6. - Portrait dessiné par Warren Hunter (1904-1993) et paru en couverture du Frontier Times Magazine, novembre 1927.

Quelques Références et Liens :

Bischoff G. (2015). La Guerre de Trente Ans en Alsace (conférence). https://aufildusavoir.fr/, 51 p. Consulté le 20 avril 2024.

Bowlin M. (? 1988). Captain Charles Schreiner, Father of The Hill Country. Kerr County Historical Commission. Publié pour la célébration du 150e anniversaire de sa naissance - 1838-1988. - [2]

Dreyer D. (1987). Liste des Haut-Rhinois ayant émigré vers l'Amérique entre 1800 et 1870 Archives départementales du Haut-Rhin, Colmar, 2 vol., ex. dactyl., 266 p.

Emig C. C., 2021. De la généalogie protestante en Alsace... quelques remarques et conseils. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_01-2021, p. 1-11 [2e édition] - English version.

Fouché N. (1992). Émigration alsacienne aux États-Unis 1815-1870. Ed. Sorbonne, Paris, 288 p.

Hedgpeth D., Stacy W. G. & Schreiner C. A. III. (1998). Oral History Interviews with Charles A. Schreiner, 1998, Kerrville, Texas. The Portal to Texas History, 84 p. - [2]

Holder F. (1925). Der Klosterhof Buchs bei Mittelweier. Conférence donnée en alsacien et intitulée en français : Un chapitre de l'histoire de l'Abbaye de Pairis : Le Buchshof (près Mittelwihr). Son histoire, en particulier ses relations avec la Seigneurie de Riquewihr [in Deutsch]. Bulletin de la Société d'Archéologie de Riquewihr, 10, 44 p.

Hollon G. (1944). Captain Charles Schreiner, the Father of the Hill Country. Southwestern historical Quaternaly, 48 (2), 145-168. - [2]

Hollon W. E. (1952). Schreiner, Charles Armand (1838–1927). Handbook of Texas, https://www.tshaonline.org/handbook.

Hugel A. (1999). SCHREINER Charles Armand. Notices NetBDA, 1 p., Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie d’Alsace https://www.alsace-histoire.org/netdba/.

Richert A. (1985). Le buis dans la toponymie alsacienne. Nouvelle Revue d'Onomastique, 5-6, p. 114-119.

Sittler L. (1956). Le Domaine du Buchshof, près Mittelwihr (Alsace). [Dessin de la couverture et illustrations par Pierre Sturm], 34 p.

Sorg P. (1948). Les écoles de Riquewihr après la Réforme. Bull. Société d'Archéologie de Riquewihr, Bulletin du Cinquantenaire (1898-1948), p. 39-47. Et p. 45-46, Institut d'éducation à Riquewihr (Haut-Rhin), érigé en 1817 par le Directeur Christian Schreiner, élève de Pestalozzi.

Texas Historical Commission (2001). Captain Charles Schreiner Home. The Portal to Texas History, 30 p. - [2]

Weisgerger H. (1902). La corporation des chirurgiens-barbiers de Ribeauvillé 1680-1791. Mittheilungen der Gesellschaft für Erhaltung der geschichtlichen Denkmäler im Elsass, Folge 2, Bd 20, p. 1-67. [Schreiner, p. 48].

Voir aussi références sur les migrations .


Notes :

[1] Les Texas Germans sont les immigrants ou descendants germanophones venus depuis les annÈes 1830 au Texas. Ils se sont regroupÈs dans l'Adelsverein en 1842 (Association d'aide et de protection des immigrants allemands). Ils ont aussi signé un traité Meusebach-Comanche pour la préservation des territoires des indiens Comanches.  Dès le début des années 1850 ils sont devenus fortement abolitionnistes. Ils ont fondé différentes localités dans le Texas Hill Country où habitaient des Schreiner. Le massacre du Nueces fut une tragédie au cours de la guerre de Sécession.

[2] L'origine des Schreiner dans ces biographies étatsuniennes n’est qu’un récit imaginaire jusqu’aux faits supposés historiques. Par exemple, évoquer le château de Reichenstein ne peut trouver ses sources que dans les souvenirs des enfants Schreiner de leurs ballades vers ce château (avant leur émigration), dont, depuis des siècles, il ne subsistait que le donjon (monument historique). De là à y voir une origine dans l'imagination d'enfants, un petit pas ! Sans oublier la légende de la dame blanche du château de Reichenstein, que les enfants Schreiner devaient connaître... elle remonte à 1265 ! Autre exemple parmi d'autres est le Bouxhof (ou Buchshof en allemand) qui est connu depuis 1168 et non construite par le Johann Christian Schreiner et nommé selon un nom imaginaire de son épouse. Enfin, aussi l'origine même des Schreiner n'est pas de Suède mais du Saint-Empire, de la ville impériale de Francfort qui n'intervient pas dans la guerre de Trente-Ans.
Aussi, la réalité est tout autre et la légende familiale s'écroule. Le plus surprenant est qu'aucun historien texan n'ait recherché la véracité sur l'origine de la famille Schreiner ! Pourtant, l'ensemble de la saga familiale recèle de très nombreuses invraisemblances historiques que les nombreuses études publiées permettent aujourd'hui de corriger, n'en déplaisent aux Texans.


Généalogie des Schreiner et notre cousinage


Descendance Schreiner

La généalogie Schreiner commence avec l’ancêtre Jacob (Nimrod dans le CM) Schreiner, Meister (maître, précepteur) et bourgeois de Francfort-sur-le-Main - voir ci-dessous l'acte de mariage et le contrat de mariage (CM) de 1729. C'est son fils Johann Martin Schreiner, menuisier, né vers 1702 à Francfort, qui a émigré en Alsace. Il se marie à Beblenheim en 1729 avec Maria Magdalena Zipper, née à Ribeauvillé (Fig. 7) et décédée à Beblenheim en 1780, lui est décédé le 1 mars 1735.

Fig. 7. - Ci-dessus, l'acte de mariage de Johann Martin Schreiner, menuisier, et Maria Magdalena Zipper, le 2 mars 1729 à Beblenheim - [tous mes remerciements à Michel Ittel pour ses envois, car ce sont les actes le plus anciens consultés dans l'ascendance des Schreiner].

Et, ci-dessous, les deux premières pages de leur contrat de mariage (CM), daté du 4 janvier 1729 , fait à Riquewihr
[Archives notariales Beblenheim : réf. 4E/Riquewihr/180].

Acte de décès de Johann Martin Schreiner, le 2 mars 1735 à l'âge de 33 ans, natif de Francfort-sur-le-Main (Allemagne).

Leur fils Johann Christian est né le 15 avril 1734 à Beblenheim ; il s’y marie avec Barbara Birckel de Beblenheim, il y est chirurgien-juré. Un seul enfant est connu Christian der Junge, né à Beblenheim en 1758, et qui se marie à Ostheim en 1780 avec Salome Busch, née à Muttersholtz; Leurs trois premiers enfants naissent à Beblenheim et les quatre suivants à Riquewihr. En 1781, après des études à Strasbourg, Christian Schreiner devient maître-chirugien à Riquewihr (Seigneurie de Riquewihr).

Extrait de Weisgerber (1902, p. 48) >>

Nota : D'après la légende (voir [2]) : Charles Schreiner's grandfather was an eminent physician in Riquewihr … married Louise von Boux from Austria and named his estate "Bouxhouf," after his young bride (Bowlin, 1988?). Or, le grand-père de Charles a épousé Maria Salomé Busch de Muttersholtz ; le nom exact du domaine est Buchshof, daté de 1185 (francisé récemment en Bouxhof !). Et le couple n'a jamais habité au Bouxhof ! Car il est devenu copropriétaire de l'ancien château des Wurtemberg à Riquewihr jusqu'à leur décès en 1833 et 1834 : leur part fut vendu en 1833.
Quant à leur fils Gustave Adolphe Schreiner, il n'a acquis qu'une partie du domaine du Bouxhof (Fig. 1, 2), probablement vers 1838-39, soit une dizaine d'années avant leur émigration, le domaine appartenait depuis 1791 et jusqu'à mort au beau-frère Johann David Hanhardt (1749-1830) de la grand-mère Catharina Barbara Divoux (1750-1775) de Charlotte Bippert (1809-1857), épouse de Gustave Adophe, et ensuite aux descendants Hanhardt-Divoux jusqu'en 1889. Gustave Adolphe y a habité avec sa famille pendant une dizaine d'année seul son dernier fils Aimé y est né.
La légende texane est fort loin de la réalité familiale.

Fig. 8. - Ci-dessus : Arbre descendant de la famille Schreiner - liste établie le 7 novembre 2024. Sur fond rosé, la famille ayant émigré en 1852 au Texas (USA). Auparavant le neveu Frédéric est décédé en 1850 à Nice alors qu'il avait préparé son départ pour la Nouvelle-Orléans ; il était l'ainé d'une fratrie de 6 enfants. Les flèches mentionnent les couples avec descendance connue.

Ci contre : la localisation des principaux lieux, cités dans le texte (détails à , , incluant leur appartenance seigneuriale jusque vers 1793-1796).)

Les enfants de Christian Schreiner et Salome Busch (Fig. 8) :

  1. L’aîné Christian Jacob Schreiner crée en 1817 un Institut d'éducation dans le château de Riquewihr jusqu'en 1833, il en fut le directeur, puis il devient instituteur à l’École supérieure protestante de Ribeauvillé (fondée par Johann Benjamin Ortlieb) et maître de pension. Il s'est marée en 1819 à Barr avec Anna Ursula Schneider ; ils ont 6 enfants, parmi eux Frédéric, né en 1827 à Ribeauvillé, envisageait d'émigrer en 1849 pour la Nouvelle-Orléans (Texas) (Fig. 8), mais il tombe malade à Nice où il décède en 1850.
  2. Maria Salome épouse à Riquewihr en 1808 le capitaine Johann David Oehlert d’Ostheim dont les parents sont Johann David Oehlert (1737-1808) et Maria Barbara Kessel (1740-1790) qui est aussi notre cousine.
  3. Jacob s'est marié en 1823 à Riquewihr avec Salome Vogel, de Beblenheim ; il s’y installé comme  cultivateur vigneron et brasseur.
  4. Anne Marie s’est marié en 1816 à Riquewihr avec François Martenot, de Nevers, officier de santé.
  5. Gustave Adolphe, propriétaire, a émigré avec sa famille au Texas en 1852 : voir ci-dessus : émigration et ci-dessous : cousinage.
  6. Frédérique Cunégonde se marie  en 1831 à Riquewihr avec Leonard Schott, de Nordheim, cafetier. Leur fille Maria naît en 1831 à Hambourg (Allemagne).
  7. Charles, médecin, se marie en 1825 à Sainte-Marie-aux-Mines avec Clémentine Philippine Victoire Cunier, lui y décède en 1853.

Fig. 8 bis. - Arbre descendant de la famille Schreiner émigrante au Texas et la troisième génération qui est née au Texas.

  Arbre de la famille Schreiner :   [site emig]   -   [site abouisson]

Ittel M. (2024). Dictionnaire généalogique des familles protestantes de Riquewihr
et Fiches des mariages de Riquewihr (1631-1792).

Ittel M. (2023). Dictionnaire généalogique des familles protestantes de Mittelwihr
et Fiches des mariages de Mittelwihr (1562-1792).

Nota : Rappelons qu'à l'époque la langue usuelle était le parler Alsacien (alémanique) et la langue écrite l'allemand (Hochdeutsch - haut allemand). Voir Culture alsacienne et Seigneurie de Riquewihr .


Cousinage Charles Armand Schreiner et Christian C. Emig.

Plusieurs biographies du capitaine Charles Armand Schreiner (1838-1927), le père de Hill Country (Texas), rapportent une origine européenne qui n’est qu’un récit imaginaire jusqu’aux faits supposés historiques - voir [2] dans Références et Liens].
Aucune de nos recherches généalogiques et historiques ne corroborent la « légende », à commencer par l’affirmation d’une origine suédoise non fondée durant la guerre de Trente-Ans, car la présence « suédoise » est celle de mercenaires (Bischoff, 2015) et à remettre dans le contexte de la seigneurie de Riquewihr et du Saint-Empire. En fait, l'ancêtre connu Jacob Schreiner vivait dans la ville impériale de Francfort, dont il était un bourgeois. Quant au château de Reichenstein, construit au XIIIe siècle par les comtes de Horbourg, à environ 1,5 km à l’ouest de Riquewihr dans le Herrenwald, il a été détruit en 1269 par Rudolf von Habsburg, certainement abîmé par le tremblement de terre de 1356, il ne fût jamais reconstruit. De là à l’attribuer aux Schreiner ! Tout comme le Bouxhof un domaine appartenant à l'ordre cistercien depuis 1185 jusqu'en 1791, date à laquelle il a été vendu à J. David Hanhardt (Fig. 2). Sans omettre que le premier Schreiner à s’installer à Riquewihr, venu de Beblenheim, est Christian Schreiner lors de son mariage en 1780 : il n’est autre le grand-père du capitaine Charles Schreiner. Une réponse à [2].
Même le supposé premier immigrant Schreiner dit Fritz (diminutif de Friedrich/Frédéric) en 1836 à San Antonio au Texas où il aurait fait fortune n'a pas existé. Seul un neveu Frédéric (1827-1850) (Fig. 8), fils du frère aîné de Gustave Adolphe, a bien obtenu un passeport en 1849 pour la Nouvelle-Orléans (Texas), mais il est décédé en 1850 à Nice, un comté qui appartenait à l'époque à la Maison de Savoie, sans avoir quitté l'Europe !

L'ascendance connue de Charles, certains ascendants jusqu’à la génération 18, a été comparée avec celle du rédacteur de ces pages : ainsi, 65 ancêtres communs ont été obtenus en 2024 (Tableau 1).

Fig. 9. - Arbre ascendant en éventail (10 générations) de Charles Armand Schreiner : cliquez dessus >

 

Tableau 1. Cousinage entre Charles Armand Schreiner et Christian C. Emig
- liste établie le 21 avril 2024 -

Ancêtres communs : 65

1. HÜTTER Anna (1598-1675)
2. WÖLFLIN Barbara (1623-1696)
3. RUMMEL Anna Barbara (1684-1767)
4. HANSZ Johann David (1678-1728)
5. VOGEL Nicolaus (~1622-1697)
6. BARBARAS Hans (~1620-1694)
7. KEGEL Susanna (~1515-~1551)
8. X Veronica
9. GRETSCHER Martha Anna (1584-1638)
10. KLINGEL Anna Maria (~1610-1682)
11. SCHULER Ursula (1643-1686)
12. HARTMANN Magdalena (1630-1697)
13. ÖRTLIN Margaretha (-1654)
14. LEIB Samuel (~1584-1647)
15. UMBDENSTOCK Anna Maria (~1628-1697)
16. STEUB Barbara
17. BIRR Martin (1515-1582)
18. FROSCH Magdalena (-1655)
19. GREINER Bernhard (1642-1702)
20. BARBARAS Anna (~1650-)
21. GUTKIND Caspar (-1582)
22. BINDER Johannes (~1550-~1635)
23. WOLFF Margaretha (-1620)
24. KÜCHEL Gertruda (1582-1638)
25. VOGEL Nicolaus (-1740)
26. RESS Barbara (~1630-1687)
27. BIPPERT Martin (-1649)
28. FRÖHLICH Sixt
29. KOPP Agatha (~1550-1610)
30. MEYER Cecile (< 1555-> 1619)
31. SCHARPF Leonhard (~1615-1696)
32. VOGEL Jerg ( Georg) (1574-1637)
33. DUMLER Sigismund (1605-~1663)

34. SCHUHLER Mathias (~1541-1629)
35. UMBDENSTOCK Melchior (~1533-1607)
36. BAUER Jacob (1620-1695)
37. X Clara (~1510-> 1578)
38. HUOTMANN Katharina (~1542-< 1605)
39. FRÖHLICH Margaretha (1619-)
40. von PETERSHOLTZ Heinrich (~1510-~1578)
41. MEYER Matthis (-~1657)
42. GUTKIND Anna Maria (1605-1683)
43. KÜCHEL Thöny (-<1587)
44. UMBDENSTOCK Ulrich (~1595-~1645)
45. EPPEL Barbara
46. KLINGEL Ursula (1602-1682)
47. ESSEL Margaretha
48. HEINRICH Hans
49. ORTLIEB Pauly (~1599-1664)
50. von NÄHENHEIM Maria (-1633)
51. ORTLIEB Hans (~1498-~1561)
52. JOS Magdalena
53. X Ottilia
54. ERTEL Elias
55. KÜCHEL Benjamin (1620-1676)
56. KLEINMANN Claus
57. HANSZ Matern (-1650)
58. BAUER Barbara (1656-1737)
59. SCHERB Agnes (~1615-1659)
60. BINDER Hanß
61. RUMMEL Hans Philipp (1653-1722)
62. KLEIN Susanna (1566-1617)
63. LIEBMANN Appolonia (~1544-1593)
64. KLINGEL Hans Gregori (1560-1631)
65. VOGLER Hans (~1540-1601)

Autres liens de parenté : 2
1. l'arrière-arrière-petit-fils du grand-oncle de l'arrière-arrière-grand-mère
2. l'arrière-arrière-petit-fils du grand-oncle d'une ancêtre (5G)
d'EMIG Christian

Détail des ancêtres communs 19 x 11

M GREINER Bernhard [**] (1642-1702)
M SCHULER Ursula (1643-1686)

M GREINER Johann Philipp (1663-1729) M GREINER Johann Bernhard (1668-1716)
M GREINER Johann Bernhard (1689-1748) M GREINER Johann Michael (1711-1764)
M GREINER Johann Bernhard (1717-1805) M GREINER Maria Susanna (1745-1816)
M GREINER Johann Bernhard (1747-1817) M KESSEL Johann Conrad (1787-1839)
M GREINER Magdalena Barbara (~1774-1850) M KESSEL Anne Marie (1815-1880)
M BIPPERT Charlotte (1809-1857) M WITTNER Anne Marie (1840-1933)
M SCHREINER Charles Armand (1838-1927) M EMIG Jean Charles (1865-1928)
M EMIG Charles (1909-1970)
M EMIG Christian Charles (1941-)

[**] Pour l'origine de la famille Greiner voir