Famille Emig - Schürch         Généalogie des SCHÜRCH de Sumiswald - origine de notre famille Schürch de Sumiswald

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Armoiries des von Grünenberg
d'après le Wappenbuch (= armorial) de Scheibler (vers 1450-80)

Ces armoiries originelles blasonnent : D’argent, à la montagne de six coupeaux de sinople (3 : 3).
Cimier : Stechhelm (heaume de joute - casque de la bourgeoisie) surmonté d’une couronne d’or de baron, d’une montagne à 6 copeaux et d’un plumart ; lambrequins de sinople à l’extérieur et d’hermine naturelle à l’intérieur.


L’écu des Grünenberg se retrouve se retrouve dans les blasons de Melchnau et d'Eriswil, villages leurs ayant appartenu.

Écu des Grünenberg


Site des châteaux à Melchnau (d'après Käser, 1855).
En jaune, château Langenstein : 1. château - 2. Site de l'ancienne tour du château - 3. Fontaine - 4. Crans sculptés dans le rocher pour un pont-levis.
En bleu : Schnabelburg : 8. Site.
En rouge, château Grünenberg : 10. entrée - 11. cour connu sous le nom Hoftertli - 12. site d'un atelier - 13. 14. Résidence Tour.


Armoiries de noblesse des Langenstein, propriétaires du château éponyme à Melchnau - Geteilt von Blau und Silber überdeckt von aufgerichtetem, gewendetem, rotem Löwe - Coupé d'azur et d'argent, au lion de gueules brochant sur le tout - (d'après Tschudi)


Armoiries de noblesse des Schnabel von Schnabelburg (Melchnau) - In Schwarz gezinnte, zweitürmige, silberne Burg - De sable au château d'argent flanqué de deux tours - (d'après Tschudi)


Seigneurie de Grünenberg
(XIII-XIVe s.)

Il est difficile de trouver ou de dresser une carte de cette seigneurie, car les nombreuses possessions des Grünenberg ont fait l'objet de nombreux achats, ventes, échanges, conquêtes militaires ; aussi, sur la carte ci-dessous les localités lui appartenant marquent l'extension de la seigneurie au XIIIe s.

Note : les limites des cantons sont les actuelles.


 

Dans la mémoire familiale de la branche des Schürch de Huttwil, l'obtention d'un très grand domaine agricole à chacun des deux frères Hanß et Peter Schürch après le servage avait suggéré qu'ils étaient des bâtards du baron von Grünenberg. Une hypothèse qui mérite d'être confrontée à l'histoire de des deux familles et à celle de l'époque.
D'expérience généalogique, la mémoire familiale se vérifie rarement face aux documents historiques. Cette hypothèse était probablement basée sur le texte de fin de servage stipulant qu'ils étaient liés à notre château et seigneurie Grünenberg comme le mentionne la décision du Conseil de la ville de Berne du 27 septembre 1544 [p. 509 du Teutsch Spruch-Buch de la ville de Berne, 1543-1545] - voir ci-dessous.


Famille von Grünenberg

Né au cours de la seconde moitié du XIIe siècle, le ministerialis ecclesiae Constantiensis Arnold II aurait pu être le père de Heinrich I von Griennenberg, apparu dans le Oberargau (Haut-Argovie) en 1224, en devenant héritiés des terres des barons de Langenstein (suite à l'extinction de cette famille noble), dont le complexe des deux châteaux forts Langenstein et Grünenberg, sis sur le Schlossberg au-dessus du village Melchnau, daté du XIIe siècle. Une petite seigneurie foncière et justicière est rattachée au château et comprend les villages de Melchnau, Gondiswil, Madiswil, Busswil, Leimiswil et Reisiswil. La famille se divise en plusieurs branches et un troisième la Schnabelburg s’ajoute au complexe.
Les Grünenberg s’apparentent aux barons d'Aarburg, de Balm et de Wolhusen, auxquels ils succédèrent au milieu du XIVe s., ainsi qu'aux seigneurs d'Aarwangen (Oberaargau, canton de Berne), dont ils furent aussi les héritiers, dont la seigneurie et son château qu'ils vendirent plus tard à Berne en 1432.
Ainsi, aux XIVe et XVe siècles, les barons von Grünenberg étendent leur pouvoir par le mariage, l'achat ou la tenue de fiefs pour les familles Habsbourg ou Kyburg, notamment la seigneurie d'Aarwangen, la seigneurie de Rohrbach , le village de Kyburg, Bleienbach, l’Entlebuch, le château et la ville de Rothenburg, de Huttwil, les baillages de Wangen an der Aare, d’Ursenbach et de Buchsee.
Leur influence étend de l'Oberaargau à l'Oberland bernois.

Pendant le Burgdorferkrieg (1382-1384) [= guerre de Berthoud], les châteaux et le village Melchnau sont attaqués et occupés par les troupes bernoises. Le château Langenstein reste intact, et des deux autres châteaux détruits, seul Grünenberg fut reconstruit ; les terres seront rendus à la famille après la guerre suite à la signature d’un traité avec la ville de Berne. La Schnabelburg, détruite en 1382, ne sera pas reconstruite, et le décès de son dernier propriétaire Hemmann Junker dit Schnabel (1366-1414) marque l'extinction de la branche cadette Schnabel- Grünenberg.

Le 7 décembre 1404, Johann III. der Grimme, von Grünenberg vend Huttwil à Burkhard von Sumiswald (1382-1429) qui revend en 1408 à la ville de Berne. Depuis au moins 1400, il possédait aussi le château Langenstein. En 1432, la famille vend Aarwangen à Berne et le dernier habitant du château de Grünenberg, le chevalier Wilhelm von Grünenberg (1384-1451), s'installe à Rheinfelden (près de Bâle) dans son château Burg Stein, qu'il avait obtenu de l'Autriche en 1433.

Le manque du soutien des Habsbourg d’Autriche  conduira les Grünenberg à leur perte lors de la guerre de Zurich (1436-1450). En 1444, le château de Grünenberg est assiégé et conquis par les Bernois et les terres des Grünenberg sont annexées. Un bailli bernois est installé au château. Assiégé par les troupes bâloises, bernoises et soleures en février 1446, le château Burg Stein de Rheinfelden est pillé et rasé. En 1451, leur propriétaire et dernier héritier masculin Wilhelm von Grünenberg meurt.

Suite à la mort prématurée du fils unique de Johann III. von Grünenberg, Langenstein revient à son gendre Hans Egbrecht von Mülinen, époux d'Agnès von Grünenberg. En 1455, il reçoit le village Melchnau et le château de Grünenberg comme fiefs de Berne. Après sa mort, son gendre Hans Rudolf von Luternau, à l'automne 1480, est contraint d'abandonner le fief et de vendre Langenstein et tous les biens et droits associés à la ville de Berne, dont les possessions restantes des Grünenberg. Devenus sans utilité, les châteaux sur le Schlossberg de Melchnau tombent en ruine.

Abolition du servage

La décision du Conseil du 27 septembre 1544 (p. 509 du Teutsch Spruch-Buch de la ville de Berne, 1543-1545) permet à Hanns Schürch (né vers 1520) le rachat du servage et de la ferme qui devient ainsi la Schürchtanne (aujourd'hui oberi Tanne). Il en est de même pour son frère Peter qui s'installe à la ferme Hirseren, près de Ursenbach, à une dizaine de kilomètres au Nord de la Schürchtanne. Hanns est originaire de cette dernière ferme.
    Ci-dessous, transcription et traduction :

Hanns und Peter Schürch
Fryung der Lybeigenschaft.

Wir der Schultheis und Rhat zu Bern thun kund und bekennend mit dissem Brieff, das wir uff demütige pit der erbern unsere lieben getrüwen Hanns Schürch zur Tannen in der Kilchhöbri Sumiswald und Peters Schürch ab Hirsseren in der Kilchhöbri Ursenbach, desshalb an uns gelanget, si ire Kind, erben und nachkommen der pflicht und schuld der Lybeigenschafft, mit der sy uns von unserem Schlass und Herrschaft Grünenberg har verbunden sind, ledig sind, ledig gelassen und gefreyt haben.

 

Hans et Peter Schürch
libérés du servage.

Nous, Prévôt et Conseil de Berne, avisons et reconnaissons humblement, par cette lettre, comme héritiers nos chers et fidèles Hans Schürch de Tanne dans la paroisse de Sumiswald et Peter Schürch de Hirsseren dans la paroisse de Ursenbach, comme cela nous est parvenu, que leur enfant, héritier et descendant à cause de l'obligation et de la faute du servage, par lequel ils étaient liés à notre château et seigneurie Grünenberg, ils sont libres, laissés libres et obtenus leur liberté.

Contexte historique dans le canton de Berne

En Suisse alémanique, au bas Moyen Âge, dans la révision des droits seigneuriaux, on se mit à distinguer ceux qui relevaient de l'exercice de la justice et ceux qui correspondaient à une propriété, soit du sol, soit des hommes : ainsi est apparu le terme de Leibeigener, dès 1500, et il va remplacer celui d'Eigenmann (prédominant en Suisse jusqu'au XVIe siècle).

Pour édifier son Etat, Berne avait besoin d'argent et de soldats. Aussi, dès 1437, le serment exigé de tous les sujets et la bourgeoisie foraine imposée aux serfs affranchis ont conduit à unifier le statut des sujets en les soumettant tous à des obligations fiscales et militaires. Certains seigneurs tentèrent de s’y opposer, comme la commanderie de l'ordre teutonique, dans la seigneurie de Sumiswald, entre 1513 et 1529.
Dès 1511, l’abolition du servage s’est imposée dans le baillage de Grünenberg par rachats individuels ou collectifs. La somme de rachat était payable par annuités ou convertie en une charge pesant sur la tenure ; elle était tantôt fixée de manière arbitraire, tantôt calculée.

Épilogue

Ainsi, la mémoire familiale ne se vérifie pas.

  1. En effet, il faut remonter d'abord en 1451, date à laquelle le dernier baron von Grünenberg meurt sans descendance mâle. Aussi les deux frères Schürch, nés aux débuts du XVIe siècle, ne peuvent avoir une relation de parenté avec les Grünenberg. En outre, le dernier baron von Grünenberg Wilhelm était parti s'installer à Rheinfelden en 1432.

  2. Auparavant, en 1429, le domaine Tanne, un bien privé important, est mentionné comme ayant passé sous l'autorité de Berne après la mort des propriétaires. Ceci rend la mémoire familiale caduque ! En rappelant que les possessions Grünenberg reviennent à la ville de Berne en 1444 (et la totaité en 1480) et un bailli bernois est installé dans le château Grünenberg. C'est à Berne que les Schürch était liés en tant que serfs.
    Devant l'importance des domaines alloués aux frères Schürch, il y a probablement eu des accords notamment financiers par Berne qui, à l'époque, avait de grands besoins d'argent pour financer sa politique expansionniste. Un des moyens a été de taxer fortement la libération des serfs.

Nota : la traduction de termes allemands en français n'implique pas que la signification et définition des deux mots soient identiques : ici le  Schultheiss  est le président du Conseil de la ville de Berne.


  Vue des châteaux du Schlossberg côté Nord (auteur et date inconnus) - Langenstein à gauche et Grünenberg à droite (d'après Wenger, 2007) - [Schnabelburg non figurée].

 

Reconstitution du château Grünenberg,
vers 1450 (d'après Wenger, 2007)  

Sources : références et liens

 

Références

Dubler A-M. (2007). Grünenberg. Historisches Lexikon der Schweiz. https://hls-dhs-dss.ch/de/articles/008468/2007-03-20/, consulté le 3 mars 2021.  

Dubler A-M. (2012). Leibeigenschaft. Historisches Lexikon der Schweiz. https://hls-dhs-dss.ch/de/articles/008967/2012-06-13/, consulté le 13 mars 2021.  

Flückiger F. A. (1848). III. Der St. Urbanisch-Grünenbergische Zeitraum. In: Geschichte des Amtes Aarwangen. Versuch einer historischen Monographie. Abhandlungen des Historischen Vereins des Kantons Bern, 1 (1), p. 81-165.

Godet M. et al. (eds) (1926). Dictionnaire historique & biographique de la Suisse. Neuchâtel, tome 3, 824 p. [Grünenberg : p. 649]

Jufer M. (1994). Die Freiherren von Langenstein-Grünenberg. Jahrbuch des Oberaargau, 37, 109-214.

Käser J. (1855). Topographische, historische und statistische Darstellung des Dorfes und Gemeindebezirkes Melchnau in seinen Beziehungen zur Vergangenheit, Gegenwart und Zukunft. XIII. Die alten Twingherrenburgen und Nachrichten von den alten Zwingherren, p. 183-194, Langenthal.

Plüss A. (1900-1902). Die Freiherren von Grünenberg in Kleinburgund. Archiv des Historischen Vereins des Kantons Bern, 16 (1), 43-292.  

Plüss A. (1904). Freie von Grünenberg und Langenstein. p. 278-289, 5 Fig.  

Scheibler (vers 1450-1480). Freiherren von Scheibler. Wappenbuch. [von Griennenberg / Grünenberg : p. 194, fig. 199] https://daten.digitale-sammlungen.de/~db/bsb00007174/images/index.html

Schürch R., 2012. Schürch Häuser. SGNS Mitteilungsblatt, 49, p. 40-41.

Tschudi A. (XVIe siècle). Wappenbuch schweizerischer und ausländischer Geschlechter. 403 p. [Langenstein, p. 72 ; Schnabel, p. 118].

Wenger L. (2007). Ganerbensitz Grünenberg? – Eigentumsverhältnisse der Freiherren von Grünenberg untersucht mit Hilfe einer genealogischen Datenbank. Burgen und Schlösser - Zeitschrift für Burgenforschung und Denkmalpflege, 48 (3), 152-155.

Liens