Famille Emig

Les EMIG à Marseille et sa région: les racines flamandes

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Flandre

Armoiries de la Flandre

 

 

 

Définitions

Dialectes franciques

Carte des dialectes allemands
depuis 1945

De la langue bas-francique : les dialectes flamands

 

De manière globale, la famille du bas-francique (Niederfränkisch, appartenant au Niederdeutsch), comme les deux autres familles linguistiques allemandes, ne coïncide pas avec un Etat ou une région. Cette même remarque concerne le domaine linguistique picard (langue d'oïl).

La frontière linguistique entre langues romanes et langues allemandes traverse le Nord de la France et la Belgique actuelles. Dès le IXe siècle, elle commence à se figer et restera quasi immuable jusqu'à nos jours, aux seules exceptions notoires de la francisation du Westhoek français (à partir du XVIIIe siècle) (voir Fig. 3) et de Bruxelles (XXe siècle).

Cette famille linguistique possède plusieurs aires dialectales en continuum les unes avec les autres permettant une intercompréhension entre elles. La langue écrite est principalement le néerlandais ou dérivé, l’allemand dans certaines aires. Parmi ces dialectes, citons les flamands (France, Belgique et Pays-Bas), le brabançon (Belgique et Pays-Bas), le limbourgeois (Belgique, Pays-Bas et Allemagne), le hollandais (Pays-Bas), le zélandais (Pays-Bas), le Bergisch et le bas-rhénan. Et plus

Fig. 1. - Carte du Bas-Francique dans son aire SW. - (1) extension du bas-francique avant de XIIIe siècle, avec régression jusqu'à la limite en a en 1999. a - flamand occidental (Westhoek français) ; b - flamand occidental (belge) et b' - zélandais ; c - flamand oriental ; d-e - brabançon ; f - limbourgeois.

En linguistique, on appelle flamand (voir Définitions et Fig. 1) un ensemble de dialectes bas-franciques, à savoir les dialectes flamand occidental et flamand oriental, parlés en Flandre-Occidentale (b: Belgique ; a: France où le flamand est considéré comme une langue régionale) et en Flandre-Orientale (c: Belgique). On y ajoute aujourdhui la Flandre zélandaise (Pays-Bas) dont le dialecte est proche de celui de Gand. Utilisé le terme flamand pour désigner le néerlandais est aujourd'hui considéré comme erroné ou péjoratif. Le flamand occidental français est une langue maternelle très répandue jusqu'au milieu du XXe siècle, période après laquelle il décline rapidement au profit du monolinguisme français.

Origine de la langue flamande occidentale


Court historique linguistique du flamand

Aujourd'hui le terme linguistique flamand dépasse la Flandre historique (flamingante), celle du comté de Flandre qui représente un peu plus de la moitié Ouest de la Belgique dite aujourd'hui "flamande". En effet, la partie Est comprend la région du duché de Brabant de dialecte bas-francique avec Anvers et le Limbourg, dont une partie est de dialecte moyen-francique (**).

Fig. 2. - Le Comté de Flandre au XVIIe siècle - Un clic sur la carte pour l'agrandir

En France :

La présence historique de flamand dans le nord de la France est encore vivace dans ses noms de lieux et noms de famille. Ces vestiges témoignent de la longue existence d'une situation de bilinguisme et diglossie dans cette région. Néanmoins, le flamand y a été pratiquement totalement remplacé par le français et le picard, une retraite linguistique entamée il y a trois 3 siècles (Ryckeboer, 2000 ; Vandekerckhove, 2009).

Fig. 3. - Carte de l'usage du flamand et du français en Flandre française (a sur Fig. 1) : en 1856 et en 1971.

Voir aussi la Fig. 4.

En Belgique :

Surtout aux XIXe et XXe siècles , la frontière étatique entre la France et la Belgique a eu un impact sociologique de plus en plus fort sur l'utilisation de la langue et sur les caractéristiques du dialecte flamand d'origine de chaque côté de la frontière . Une divergence considérable sur le niveau de l'utilisation de la langue norme a entraîné une divergence secondaire dans le dialecte flamand , qui est aujourd'hui menacée d'extinction sur le côté français de la frontière (Ryckeboer, 2000).

En Belgique la situation n’est guère plus encourageante, car la disparition du dialecte flamand, au cours des dernières décennies, est un phénomène assez général en Belgique. Il y a une tendance générale à remplacer les caractéristiques dialectales primaires d'une portée relativement locale par des caractéristiques linguistiques à forte ressemblance avec les équivalents néerlandais standard (Vandekerckhove, 2009). Ainsi, la Belgique dite "flamande" s.l. (**) n'a pas choisi flamand, mais pour le néerlandais comme nouvelle langue de prestige. Nombre de caractéristiques linguistiques originelles de ces dialectes ont ainsi disparues au coursdes derniers siècles.

Au XVIIe et XVIIIe siècles, il n'y avait pas d'élite linguistique en Flandre, car ceux qui auraient pu développé la norme flamande , sont passés au Français. Après 1830, les orangistes mis en avant trois arguments majeurs pour rejeter flamand et d'opter pour le néerlandais :

  1. Le flamand n'était pas assez fort pour rivaliser avec le français.
  2. Le flamand corrompu par le français, n'était qu'un pauvre sous-produit d'un État-nation belge dominée par le français.
  3. En optant pour le néerlandais, le flamand serait le lien avec leur histoire.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, un processus de néerlandisation est progressivement mis en place. L'importance de la langue en tant que facteur politique, social, économique a, par conséquent, augmenté de l'influence du néerlandais. Les lois des années 1930 marque un repère primordial dans l'histoire linguistique de la Flandre : le néerlandais est devenu la seule langue officielle en "Flandre". Pourtant aujourd'hui, il semble y avoir des limites à la néerlandisation de la société flamande et, par conséquent, des dialectes flamands avec un certain rejet du néerlandais sont un modèle pour la Flandre (Deprez, 1999; Jaspers & Van Hoof, 2013).


Court historique linguistique du picard

Le picard et le français partagent des origines communes, au sein d'un groupe de langues apparentées, généralement dénommées " langues d'oïl ", parlées dans la France du Nord : ces langues ont évolué à partir du latin populaire amené par les légions romaines et adopté par les habitants de la Gaule, puis, à partir du 5e siècle, modifiées sous l'influence de la langue francique des envahisseurs francs.
    Après le XVe siècle, le picard n’apparaît plus guère dans les textes, après s’être quasiment dilué dans le français standard. La revendication du picard comme langue régionale n’est apparue que dans les années 1970 (!), et sa première prise en compte « officielle » date de 1999, avec le rapport Cerquiglini (Dawson, 2003).

Fig. 4. - Carte des localités de la famille Rosseel
et apparentés.
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Voir cette autre carte pour plus de détails.

Le picard couvre un domaine linguistique homogène en tout ou partie des régions Picardie et Nord-Pas de Calais en France, et de la province de Hainaut en Belgique. Cette base linguistique débordait avant le XIVe siècle sur les zones flamandophones dans le Pas-de-Calais correspondant partiellement au comté d’Artois.
La famille Meilliez est originaire de ce domaine linguistique, le village d'origine à ce jour étant Verchocq au bord de l'Aa (carte 5 - voir aussi Généalogie Rossell-Meilliez ).

L’utilisation du glossonyme « chti('mi) » pour désigner, de façon englobante, les pratiques langagières autochtones du Nord-Pas de Calais, est relativement récente et rejettée par les linguistes  comme contraire à la vérité scientifique. Aujourd’hui, le « chti » est plutôt un urbain, habitant du Bassin Minier ou Lillois. L’origine de l’appellation « ch’ti mi » (et de sa forme apocopée « chti ») remonte aux tranchées de la 1e Guerre Mondiale, comme sobriquet appliqué aux Poilus du Nord parlant le picard (Poulet, 2005 ; Dawson, 2012).

Fig. 5. - Carte des localités de la famille Meilliez
et apparentés.
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Branches familiales de l’aire bas-francique

ROSSEEL de la Flandre occidentale belge et française (Figure ci-dessus : zones a et b)

Sophie Rosseel, née en 1973 à Dunkerque, épouse à Malo-les-Bains Jean-Philippe Emig, né en 1966 à Marseille. Leurs deux enfants sont nés à Marseille.

DRION d’Anvers (Sud-Brabant, Belgique)

Parmi les ascendants de la grand-mère paternelle de ma mère (Cornélie Wohlhüter, 1910-1989) : Caroline Heiby (1843-1894), épouse Philippe Wohlhüter (1843-1932), est en lignée directe avec Balthasar Drion, né près d’Anvers en 1634, peintre à la cour d’Anvers, puis au château de Bischwiller en Alsace où il est décédé en 1719. Christian Emig est un de ses descendants.

Van GELE de Gand (Flandre orientale, Belgique)

Adelaïde Valls, née à Alger en 1834, une tante de l’arrière grand mère d’Annie Bouisson, épouse Emig, s’est mariée le 29 septembre 1855 à Alger avec le compositeur et chef d’orchestre Charles François Van Gele (ou Ghele), né à Gand en 1825. Adelaïde décède à Bruxelles en 1856 en couches. Il décède en 1885 à Colombo (Ceylan). Il est le fils de François Léonard Van Gele, maitre de chapelle, né à Gand en 1797.


La langue allemande

Europe Deutsch-2.png
  • Niederdeutsch - Bas-allemand : dont le bas-francique – Niederfränkisch - avec le flamand [a], le néerlandais).

  • Mitteldeutsch - Moyen-allemand : dont le francique luxembourgeois [b], le francique mosellan [c] et le francique rhénan [d] : en effet, dans le nord de la Moselle, au Luxembourg, en Sarre, en Rhénanie-Palatinat et dans le nord de l'Alsace (Alsace bossue) ; s'y ajoute le francique rhénan méridional [e] dans la région de Wissembourg. Ces dialectes ne sont pas d'origine alémanique, mais francique qui, comme son nom l'indique, est le langage des Francs (région de Nuremberg) qui ont envahi l'Europe au Ve siècle. En Lorraine, seul le Nord (en bleu sur la carte ci-contre) est de langue francique, car la majeure partie est de langue romane.
            La Moselle, comme l'extrême nord et nord-ouest de l'Alsace, font culturellement partie du monde francique, mais la politique des Temps modernes a tracé une frontière qui n'en tenait pas compte. Une partie de la culture francique s'est retrouvée du côté français de la même manière que l'Alsace, une partie de la culture alémanique, est passée à la France au cours du XVIIIe siècle (entre 1680 et 1796).

  • Et plus

 


Références

[classées par années]

  • JASPERS Jürgen & Sarah Van HOOF (2013). Hyperstandardisation in Flanders: Extreme enregisterment and its aftermath. Pragmatics, 23 (2), 331-359.
  • DAWSON Alain (2012). Le picard est-il bienvenu chez les Chtis ? Identité(s) régionale(s), marketing et conscience linguistique dans le Nord de la France. Cahiers de l’Observatoire des Pratiques Linguistiques, 3, 11 p.  
  • EMIG Christian C. (2011). Alsace entre guerres et paix. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_03-2011, p. 1-12.  
  • INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economique) (2009). Carte : Les aires linguistiques au XXe siècle. Atlas transfrontalier, tome 9 : Histoire - Terre de langues et de cultures. Consulté le 19 mai 2014 http://www.insee.fr/fr/regions/nord-pas-de-calais
  • VANDEKERCKHOVE Reinhild (2009). Dialect loss and dialect vitality in Flanders. International Journal of Sociology of Language, 196/197, 73-97.
  • SMAKMAN Dick (2006). Standard Dutch in the Netherlands. A sociolinguistic and phonetic description. Lot, Utrecht, 367 p.  
  • JASPERS Jürgen (2005). Jouer avec la langue dans une normalisation promu médias contexte. La radiodiffusion publique et linguistique adolescent pratiques en Flandre. 22 p.
  • POULET Denise (2005). Le dialecte picard hier et aujourd'hui. Les langues modernes, p. 72-81.
  • REGUER Laurent Philippe (2004). Si loin, si proche : une langue européenne à découvrir : le néerlandais. Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 111 p.
  • DAWSON Alain (2003). Le picard : langue polynomique, langue polygraphique ? Actes du colloque "Les langues de France et leur codification", L'Harmattan, Paris,  p. 85-97.  
  • RYCKEBOER Hugo (2000). The role of political borders in the millennial retreat of Dutch (Flemish) in the north of France [Le rôle des frontières politiques dans le recul du néerlandais (flamand) dans le nord de la France à l'aube du nouveau millénaire]. International Journal of Sociology of Language, 145, 79-108.
  • DEPREZ Kas (1999). Flemish Dutch is the language of the Flemings [Le néerlandais flamand est la langue des Flamands]. Belgian Journal of Linguistics, 13, 13-52.
  • VANNESTE Alex (1972). Taaltoestand in Frans-Vlaanderen - 1 een recent onderzoek. Ons Erfdeel, 15 (3), 57-59.  
  • VANNESTE Alex (1972). Taaltoestand in Frans-Vlaanderen - 2 korte diachronie van het vlaams in Frans-Vlaanderen (1856-1971). Ons Erfdeel, 15 (4), 29-62.  
  • DUBOIS Raymond (1957). Le domaine picard, délimitation et carte systématique dressée pour servir à l'Inventaire général du « picard » et autres travaux de géographie linguistique. Arras. Archives du Pas-de-Calais, Sus-Saint-Léger, chez l'auteur, 172 p.
  • GALLOIS Lucien (1900). Les limites linguistiques du français d'après les travaux récents. Annales de Géographie, 9 (45), 211-218.  
  • De COUSSEMAKER Charles Edmond (1857). Délimitation du flamand et du français dans le Nord de la France, accompagné d'une carte dressée par M. Bocave. Annales du Comité flamand de France, 3, 377-397.

 


“Ni Français, ni Prussien, Alsacien suis”

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