Famille Emig - Bouisson

Cousinages illustres : avec le peintre-archéologue-photographe Auguste SALTZMANN dit Salzmann, né à Ribeauvillé

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Auguste SALTZMANN dit Salzmann (1824-1872) [**]

Auguste Saltzmann, dit Salzmann, naît le 14 avril 1824, à Ribeauvillé (Haut-Rhin), un gros bourg viticole alsacien et un grand centre de tissage réputé, peuplé de quelque 6000 habitants. Auguste a grandi au sein de la HSP (Haute Société Protestante alsacienne) dynamique, stricte, hiérarchisée, dans une Alsace dont la prospérité provient de l'activité industrielle.

<<Croquis de Auguste Salzmann, en Turc (en 1847 en Algérie) par Eugène Fromentin. © Collection privée.

Blason de Ribeauvillé [D'argent à la main bénissante de carnation posée en pal et habillée
d'azur, accompagnée de trois écussons de gueules, deux et un]

Ses parents :
La mère d'Auguste, Henrietta Dollfus (1792-1871), fille de Daniel Dollfus, appartient à l'une des plus grandes familles protestantes de manufacturiers textile de Mulhouse.
Sa grand-mère maternelle, Henrietta Haussmann, est aussi issue d'une famille protestante de manufacturiers de textile de Colmar. Elle est apparentée au baron Georges Eugène Haussmann (1809-1891), préfet de la Seine sous Napoléon III. Les Haussmann sont originaires d’Allemagne, notamment de Bad Tennstedt en Thuringe à la fin du XVIIe siècle, pour venir s’installer à Colmar. Auguste ne sollicitera jamais de lui, même lors de ses déboires, une aide pour obtenir les subventions promises par le ministère d'Etat ou de l'Instruction publique.
Son père Christian Friedrich Saltzmann (1785-1868), né à Riquewihr, s'est installé en à Ribeauvillé en 1807 comme fabricant de toiles et aussi négociant en vin ; puis, en 1817, il crée avec son ami la manufacture textile « Schmid et Saltzmann », qui, en 1830, elle devient « Schmid, Saltzmann et Köhler ». Elle disparaîtra en 1867. En 1852, Christian Friedrich renonce à ses activités industrielles et reprend le domaine viticole avec production de vins de grande qualité. Il est membre du conseil municipal pendant 37 ans ininterrompus : il fut élu maire de Ribeauvillé du 22 septembre 1848 jusqu’à sa démission suite au coup d’Etat de Napoléon III du 2 décembre 1851. Puis, il redevient maire du 24 janvier 1856 jusqu’en 1868, à quelques mois avant son décès. Il est chevalier de la Légion d’Honneur en 1865 – mais sa trace n’a été trouvée sur le site de Légion d’honnneur.

Ses frères :
Son frère aîné, Chrétien-Frédéric, né en 1819, reprendra la manufacture famiale et suivra les pas de son père ; il sera à son tour conseiller général et maire de Ribeauvillé. Charles, le cadet, né en 1821, est décédé en 1822, à l'âge d'un an. Auguste naît en 1824 dans le souvenir de cet enfant mort ; son acte de naissance indique bien Saltzmann, pour lui et pour son père qui lui signe Salzmann (voir acte de naissance n° 50, p. 417, 1824, Archives Départementales du Haut-Rhin, Ribeauvillé). Les deux autres enfants sont aussi nés sous Saltzmann.

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Ses ascendants :
Ses ascendants ont vécu à Beblenheim et les ancêtres connus sont originaires de Mittelwihr au XVIe siècle, au service des comtes de Riquewihr-Horbourg, dont les terres appartiendront au Duché de Wurtemberg (Saint-Empire Romain Germanique) jusqu’à la Révolution française. Cette famille Saltzmann n'a qu'un lien de parenté avéré à ce jour avec celle de Colmar et originaire du Bade-Wurtemberg (de Sulz am Neckar, district de Fribourg-en-Brisgau).

Sa carrière :
Il n’y a plus de doute que bien des auteurs, y compris récemment, ainsi que Wikipédia, ont créé la confusion en ne sachant distinguer avec certitude Auguste Saltzmann du peintre Gustave Saltzmann . C’est bien Auguste, le peintre archéologue, qui est parti en Algérie en 1847-1848 avec Eugène Fromentin et Labbat, alors que ce n’est pas son homonyme, comme le note certain auteurs, mais bien le peintre Henry Gustave qui a acheté le fameux tableau « Gorges de la Chiffa », pour ête exposé alors dans le Musée Unterlinden de Colmar. Cette erreur (apparue dans l'édition de 1987) est corrigée par Thomson & Wright  (2008) dans leur note 16 :
« 16 Il ne faut pas prendre au pied de la lettre cette homonymie attribuée par Fromentin à l'acheteur de sa Vue prise dans les gorges de la Chiffa (province d'AJger) (CEF, p. 576). Comme l'a bien démontré Régis Hueber (« Bartholdi courtier d'art et la veuve intraitable », Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de Colmar, XXXVIII [1991-1992]. pp. 127-161), il s'agit de Gustave Saltzmann (1811-1872), lui-même artiste-peintre, sans aucune parenté avec Auguste Salzmann, mais très actif dans l'évolution du musée de Colmar, le futur Musée d'Unterlinden, auquel il allait donner plusieurs tableaux. Gustave Saltzmann acquit également, avec Louis Hugot. bibliothécaire de la Ville de Colmar, un autre tableau de Fromentin, Femmes revenant de puiser de l'eau (Salon de 1851-1852), pour le compte de la Société Schongauer, fondée en 1847, avec comme mission la création d'un Musée des Beaux-Arts à Colmar. Ces deux tableaux de Fromentin auraient donc été accrochés aux cimaises du Musée d'Unterlinden, mais la Vue prise dans les gorges de la Chiffa fut retirée par Gustave Saltzmann en 1864 et le tableau des Femmes revenant de puiser de l'eau fut vendu en mars ou avril 1872, à une époque où la nouvelle orientation esthétique du musée se concentrait davantage sur sa spécificité en tant que musée alsacien. Ce fut Auguste Bartholdi, habitant de Colmar et futur sculpteur de la statue de la Liberté, qui fut chargé de la vente et Hector Brame, le marchand de tableaux, qui en fut l'acquéreur. »

Hueber (1991) mentionne que "Auguste Salzmann était un familier de Louis Hugot et de Gustave Saltzmann, ce dernier natif de Colmar" .../... En outre de l'homonymie des deux artistes, s'ajoute, pour amplifier la confusion, le fait que tous deux étudièrent la peinture auprès de Renoux à Paris, et, selon toute probabilité en ce qui concerne Auguste Salzmann, auprès de Calame à Genève. Davantage encore, à Paris, en 1846, Gustave et Auguste partagent le même appartement sis au 53 rue de Seine; en 1847, ils cohabitent au 2 rue Neuve Bréda ; en 1849-50, au 6 rue Neuve Bréda. Ils quittent ce dernier domicile en 1851. Le nouveau locataire s'appelle... Eugène Fromentin."
À noter que les ascendants d'Auguste Saltzmann sont originaires de Ribeauvillé et les ancêtres habitaient au XVIe siècle de Sulz-am-Neckar (Duché de Wurtemberg). Pour les ascendants de Gustave Saltzmann, nous ne savons seulement que Sebastian Saltzmann s'est marié le 2 juillet 1627 à Mittelwihr avec Anna Maria Bucher, baptisée le 13 avril 1606 à Mittelwihr.

À noter que les ascendants d'Auguste Saltzmann sont originaires de Ribeauvillé et les ancêtres habitaient au XVIe siècle de Sulz-am-Neckar (Duché de Wurtemberg). Famille bourgeoises et protestantes de Ribeauvillé, les Saltzmann et les Beysser (dont Charlotte Beysser, la mère d'Auguste Bartholdi) se connaissaient, d'où les relations entre les enfants. En outre, ces familles avaient des liens de parenté - [voir cousinage ci-dessous ].

Auguste Saltzmann va se passionner pour l'archéologie après sa rencontre avec l'éminent spécialiste Auguste Mariette lors d'un séjour en Egypte en 1851. Au fait de la technique photographique, il propose au ministère de l'Instruction publique de le missionner pour une étude des vestiges liés aux croisades, visibles sur l'île de Rhodes. Finalement, fin 1853, sa destination se révèle être Jérusalem, avec le projet de valider les thèses controversées de Félix Caignart de Saulcy (1807-1880) qui deviendra son ami, quant à la datation du rempart de la Ville Sainte. Grâce aux procédés photographiques, Salzmann maîtrise des volumes et des lumières. Il produit environ 150 calotypes avec un soin tout particulier pour les détails et les vues fragmentaires, jusqu'à ce qu'un accès de fièvre l'oblige à regagner Paris.
Auguste Salzmann est, avec Louis de Clercq (1837-1901), le plus important photographe de la période du calotype à avoir développé une œuvre qui n'ait pas l'Égypte pour centre. L'ensemble des photographies dont il fut l'auteur en 1854 avait pour sujet Jérusalem et pour inspirateur l'archéologue Félix Caignart de Saulcy. Il allie harmonieusement ses qualités de peintre à ses compétences d'archéologue et de photographe. L'imprimeur lillois Louis-Désiré Blanquart-Evrard édite les photographies compilées en album à partir de 1854.

Saint-Sépulcre à Jérusalem - 1/1/1856  > >

En 1859, Auguste Salzmann retourne à Rhodes et met à jour la nécropole de Camiros. Puis, en 1863, en compagnie de son ami Félix, il retourne à Jérusalem.

Auguste Saltzmann décède à Paris le 24 février 1872, il habitait au n°3 rue Blanche, Paris 9e. Sur son acte de décès, il est stipulé qu'il était veuf de Sarah Guedalia.

Attestant de la continuité de l’histoire de l’art, il prend place parmi les incunables de l’histoire de la photographie et de l’histoire de l’art en général.

Principales références

  • Brossard-Gabastou L. (2013). Auguste Salzmann (1824-1872). L'Harmattan, Paris, 154 p.
  • Chambre de commerce et d’industrie de Colmar (2006). Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar. Centenaire: de la Chambre de commerce et d'industrie de Colmar, 1870-1970. Alsatia, Colmar, 207 p.
  • Christin A. M. (1982). Fromentin conteur d’espace. Le Sycomore, Paris, 245 p. (voir p. 82).
  • Divers, 1868. Discours prononcés sur la tombe de M. Chrétien Frédéric Salzmann - ancien Maire, ancien Président du Comice agricole de Ribeauvillé, membre du Conseil général el chevalier de la Légion d’honneur, décédé à Ribeauvillé, le 9 septembre 1868 [par MM. Klée, Lefébure, A. Jöranson et C. Steiner]. Decker, Colmar, 24 p.
  • Heilbrun F. (1982). Auguste Salzmann, photographe malgré lui. In F. de Saulcy (1807-1880) et la Terre sainte, Paris, RMN, 1982. Notes et documents des Musées de France, 5, p. 114-182.
  • Hueber R. (1991). Bartholdi courtier d'art et la veuve intraitable. Annuaire de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Colmar, 38, p. 127-161.
  • Pouillon F. (éd.) (2012). Salzmann Auguste (Ribeauvillé, 1824-1872). In : Dictionnaire des Orientalistes de langue française. Karthala, Paris, p. 919 (1075 p.).
  • Salzmann A. (1856). Jérusalem : étude et reproduction photographique des monuments de la Ville sainte, depuis l'époque judaïque jusqu'à nos jours. Gide & Baudry, Paris, 2 vol. de planches, 1 vol. de texte.
  • Thomson J. & B. Wright (1987). Les Orientalistes: Eugène Fromentin. ARC-edition, Courbevoie, vol. 6 - Les Orientalistes, 336 p.
  • Thomson J. & B. Wright (2008). Eugène Fromentin, 1820-1876: visions d'Algérie et d'Egypte. ACR-edition, Courbevoie, vol. 6 - Les Orientalistes, 608 p.

  • Ressources A. Salzmann disponibles à la BNF : http://data.bnf.fr/10452233/auguste_salzmann/
  • Exposition à la BNF : Auguste Salzmann (1824-1872) : http://expositions.bnf.fr/veo/photographes/ssindex06.htm


[**] Nota : La biographie d'Auguste Salzmann est parfois mélangée avec celle d'Henry Gustave Saltzmann, l'un parfois considéré comme le frère de l'autre, pourtant les deux n'ont qu'un lointain cousinage. Wikipedia fut l'un des vecteurs rŽcents de la propagation de cette erreur. À lire la suite dans...

Henry Gustave  Saltzmann vs Auguste Saltzmann : la parenté...

Henry Gustave  Saltzmann



Nos liens de parenté

Les ancêtres communs [Liste établie le 18 mai 2019]

EMIG Christian et SALTZMANN Auguste partagent 17 ancêtres directs :

  • 1. KIEFFER Susanna (1645-1707)
  • 2. BERGER Georg (-~1591)
  • 3. VOGLER Hans (~1540-1601)
  • 4. RENCK Margaretha (<1545-)
  • 5. SCHARPF Leonhard (~1615-1696)
  • 6. WOLFF Margaretha (-1620)
  • 7. BINDER Johannes (~1550-~1635)
  • 8. BINDER Hanß
  • 9. IRTZ Margaretha (~1530-1583)
  • 10. FROSCH Magdalena (-1655)
  • 11. SPECHT Margaretha (<1567-)
  • 12. VOGEL Martin (1585-< 1647)
  • 13. LIEBMANN Appolonia (~1544-1593)
  • 14. MEYER Margaretha (1589-)
  • 15. HÜCKEL Barbara (1534-1564)
  • 16. SEBOLT Ursula (-1657)
  • 17 SANDHERR Andreas (~1533-)

SALTZMANN Auguste et EMIG Christian sont parents à 6 et 9 générations

Autre lien de parenté :

    SALTZMANN Auguste est
  • l'arrière-petit-fils du grand-oncle de l'arrière-arrière-grand-mère du conjoint du grand-père paternel
  • d'EMIG Christian

Détail de l'ancêtre commun 1

 KIEFFER Susanna (1645-1707)
(xx IMMER Hans 1648-1720)   -   (x HENCKY Michael 1645-1675)
 IMMER Susanna (1687-1734)  HENCKY Hans Michael (1670-)
 SCHMIDT Anna Maria (1708-)  HENCKY Maria Salome (1709-)
 RENTZ Anna Maria (1732-)  BÖHNY Maria Catharina (1749-)
 WEISS Susanna Salome (1760-)  MÜLLER Catherine Salomé (1789-1869)
 SALTZMANN Christian Friedrich (1785-1868)  KESSEL Anne Marie (1815-1880)
 SALTZMANN Auguste (1824-1874)  WITTNER Anne Marie (1840-1933)
   EMIG Jean Charles (1865-1928)
   EMIG Charles (1909-1970)
   EMIG Christian Charles Théodore (1941-)

Cousinage avec Auguste Bartholdi


Les ancêtres communs [Liste établie le 19 mai 2019]

BARTHOLDI Auguste et SALTZMANN Auguste partagent 7 ancêtres directs :

  • 1. HEYDOLFF Philippa (- ~1604)
  • 2. VOGLER Hans (~1540-1601)
  • 3. POYGER Colomban (- ~1589)
  • 4. SPECHT Margaretha (< 1567-)
  • 5. IRTZ Margaretha (~1530-1583)
  • 6. BERGER Georg (- ~1591)
  • 7. LIEBMANN Appolonia (~1544-1593)

SALTZMANN Auguste et BARTHOLDI Auguste sont parents à 7 et 8 générations.

Autres liens de parenté : (1)

Autre lien de parenté :

SALTZMANN Auguste est
  • est un descendant (5G) de la belle-sœur d'un ancêtre (6G)
de BARTHOLDI Auguste.

Détail de l'ancêtre commun 4

 SPECHT Margaretha (< 1567 -)
(x MEYER Anthon)   -   (xx KOPP Jacob)

 MEYER Margaretha (1589-)  KOPP Susanna (1615-)
 VOGEL Sara (1627-)  VOGEL Margaretha (1645-1675)
 SALTZMANN Jacob (1669-)  BERGER Susanna (1666-1742)
 SALTZMANN Hans David (1713-1798)  BOPP Anna Barbara (1692-1766)
 SALTZMANN Jacob (1752-)  BEYSSER Andreas (1718-1796)
 SALTZMANN Christian Friedrich (1785-1868)  BEYSSER Simon (1762-1829)
 SALTZMANN Auguste (1824-1872)  BEYSSER Augusta Charlotte (1801-1891)
 BARTHOLDI Auguste (1834-1904)

 

 

Voir aussi la page Bartholdi

 


    L'arbre A. Sal(t)zmann sur  site emig

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