Famille Emig - Bouisson

Cousinages illustres : le conservateur du musée de Laval Daniel Œhlert, un scientifique paléontologue et géologue,
        petit-fils du chef de brigade titulaire Johann Daniel Öhlert, né à Ostheim

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Daniel Victor ŒHLERT (1849-1920) ** go


Daniel Victor Œhlert est né à Laval (Mayenne, France) le 1er novembre 1849. Son père Victor Henri (1803-1883) est un propriétaire négociant et sa mère Adèle Féron (1820-1895). Il est le petit-fils du colonel Johann Daniel Öhlert, un Alsacien protestant né à Ostheim (Haut-Rhin) en 1765 et décédé à Laval en 1814 …Et plus.

Daniel Œhlert se marie en 1874 à Laval avec Pauline Eugénie Crié (1854-1911), fille d’un médecin réputé dans tout le département de la Mayenne. Ils n’ont pas eu d’enfants.

Pauline et Daniel Œhlert - Photo © Coll. Musées de Laval

Pierre Crié (1814-1889), père de Pauline, Victor Œhlert, père de Daniel, et Ollivier Joubin (°1807), grand-père du zoologiste et spécialiste de brachiopodes Louis Joubin (1861-1935), formait un trio d’amis, habitant Laval et se réunissant souvent.

« Petit-fils d'Alsacien, il synthétisait en lui sa race : il en avait la forte carrure, la démarche ferme et un peu pesante, la bonhomie calme, l'ironie spirituelle et franche ; il en avait aussi l'admirable droiture morale, la vigueur intellectuelle, la foi profonde, le patriotisme patient et obstiné. On le savait un grand savant et un grand cœur; tout le monde le respectait et l'estimait; ceux qui l'ont mieux connu et qui furent ses amis s'inclinaient avec un très affectueux respect devant une qualité d'esprit et une grandeur morale que sa délicate modestie semblait vouloir dissimuler » (Bigot, 1922).

Le 6 novembre 1871, il est nommé Bibliothécaire surnuméraire de la ville de Laval, le 8 janvier 1872, Bibliothécaire adjoint et Conservateur du musée d'Archéologie et du muséum d'Histoire naturelle, et, le 1er mai 1883, bibliothécaire en chef. En 1894, il abandonne la Bibliothèque, après l'avoir considérablement enrichie, pour ne conserver que l'administration des deux musées (Joubin, 1921).

Blason de Laval [De gueules au léopard d'or armé et lampassé d'azur]

Ses fonctions de bibliothécaire et de conservateur laissaient à Daniel Œ hlert une indépendance lui permettant de se consacrer à la géologie et à la paléontologie qui l’attiraient beaucoup : un « amateur » puisqu’aucune obligation professionnelle, ni lien officiel ne le reliait à la Science, seulement une curiosité passionnée, partagée par son épouse Pauline.

C’est en 1877, que Daniel Œhlert publie son premier travail « sur les fossiles dévoniens du département de la Mayenne » dans le Bulletin de la Société géologique de France. Plus d’une centaine de travaux suivent. Sa production s’arrête en 1911 avec le décès brutal de son épouse Pauline. Cette dernière fut sa principale collaboratrice et souvent inspiratrice des études scientifiques qu’il mena. Une collaboration de tous les instants tant au laboratoire que sur le terrain les unissait. Mais, comme le note Bigot (1922) dans la nécrologie de D. Œhlert : « Par un sentiment exagéré du rôle que la femme doit jouer dans le domaine intellectuel où se meut son mari, Mme Œhlert s'effaçait volontairement avec une modestie rare devant la personnalité de celui-ci. ».

A partir de 1887, le nom d'auteur est devenu Œhlert D.-P. [Œhlert Daniel-Pauline] ajoutant ainsi l'initiale de Pauline à celle de l'initiale du prénom Daniel, les deux initiales étant reliées par un tiret, symbole d'amour d'un couple parfaitement uni. Bigot (1922) ajoute : « le prénom de Pauline ajouté à celui de son mari Daniel sur les listes des correspondants de l'Académie des Sciences furent les seules formes sous lesquelles Mme Œhlert accepta que fût manifestée sa collaboration à l'œuvre de son mari. »

Carte des localités principalement fréquentées dans la Mayenne/Sarthe
par le grand-père Johann Daniel Öhlert et son petit fils Daniel Victor Œhlert
- cliqez sur les départements pour agrandir -

En mai 1884, Œhlert entre au Service de la Carte géologique de France (Ministère des Travaux) en qualité de collaborateur adjoint, puis en juin 1889 comme collaborateur principal : il publia plusieurs feuilles, principalement dans les départements de la Mayenne et de la Sarthe.

Les travaux d’Œhlert ont principalement porté sur les peuplements des mers paléozoïques du Maine, de l'Anjou et du Cotentin. En se focalisant plus particulièrement sur le Dévonien, il fit connaître ces faunes seulement signalées jusqu’alors par quelques courtes descriptions. Œhlert se consacra plus particulièrement à l’étude des Crinoïdes, des Trilobites et surtout des Brachiopodes. Dans la collection constituée par Daniel et Pauline Œhlert, plus de 20 nouveaux genres avec plus de 150 nouvelles espèces d'invertébrés dévoniens et actuels.

Sur le plan international, Daniel Œhlert a eu des échanges fructueux, notamment avec des chercheurs d’Amérique du Nord comme les stratigraphes et paléontologues James Hall (1811-1898), élu en 1884 correspondant étranger de l’Académie des Sciences de Paris, et John M. Clarke (1857-1925), tous deux ayant été directeurs du New-York State Museum.

L'œuvre géologique et stratigraphique d'Œhlert n'est pas moins importante que ses travaux de paléontologie. Elle ne concerne pratiquement que des terrains paléozoïques des départements de la Mayenne et de la Sarthe, et accessoirement des départements de l'Orne et de l'Ille-et-Vilaine.

Et plus sur le scientifique... go

Daniel Victor Œhlert (vers 1912) - Photo © Coll. Musées de Laval

En 1910, Daniel Œhlert redevient vice-président de la Société géologique de France (il le fut déjà en 1891) en même temps que son épouse Pauline Crié. « La Société géologique en l’appelant à la vice-présidence en même temps que son mari, consacrait publiquement une collaboration connue de tous ceux qui approchaient nos deux confrères et qui savaient que leurs travaux ont été conçus, préparés et exécutés en commun. C'est donc leur œuvre commune qui sera retracée ici sous le nom d'Œhlert, comme elle a paru sous leur nom » (Bigot, 1922).

Début 1911, lui est élu président de la Société. Malheureusement peu après, le 22 février 1911, Pauline Œhlert, née Crié, décède brutalement : « celle qui a consacré toute sa vie à la science, en constante collaboration avec son mari …/… Mme Œhlert possédait en effet l'heureux privilège d'allier à une science aussi étendue que discrète le charme et la simplicité de la femme accomplie » (Fischer, 1912).

Daniel Œhlert ne devait pas « se relever du coup qui le frappait dans sa plus chère affection et le privait de celle qui avait été pendant trente-six ans sa compagne dévouée et aimée, la collaboratrice de ses travaux et souvent leur inspiratrice » (Bigot, 1922).

Joubin (1921) rapporte : « C'était quelques mois après la mort de Mme Œhlert qui fut pour lui un véritable écroulement. Il tint, malgré son deuil, à réunir cinq ou six vieux amis dans un dîner que nous fîmes notre possible pour rendre moins lugubre; mais à la fin il nous lut un petit discours qui était en quelque sorte un adieu poignant à la science et un remerciement à ses collaborateurs. A partir de ce moment il ne s'occupa plus que d'archéologie lavalloise ».

Dès lors, il met un terme à ses travaux, même à ceux encore en cours. Son activité est consacrée à mettre en ordre les collections du Musée de Laval. Une partie de sa fortune est aussi consacrée à la restauration de l'ancien château. Il décède le 17 septembre 1920 dans une des salles récemment rénovées du château. Il lègue sa fortune, ses biens et ses collections à la ville de Laval pour achever son œuvre et pour transformer le château en musée en y intégrant ses propres collections.

Distinctions et appartenances

  • Société géologique de France : il en est membre depuis 1877 (com. pers. C. Appia, Société géologique de France); il est élu vice-président en 1891, puis une second fois en 1910, comme son épouse Pauline, et en 1911 il en devient président.
    La Société lui décerne en avril 1881 le prix Viquesnel.

  • Ministère de l’Instruction publique : en avril 1882, il est nommé Officier d’Académie (palmes académiques) ; en décembre 1886 correspondant du Ministère.

  • Commission historique et archéologique, Préfecture du département de la Mayenne : membre correspondant

  • 1880 : médaille d’argent pour ses travaux de géologie par le Comité des Sociétés savantes du ministère de l’Instruction publique.

  • Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS, Ministère de l’Instruction publique, Paris) : membre correspondant (1886-1895) ; membre non résidant (1895-1907). Il reçoit la Médaille d’argent à la Réunion des Sociétés savantes le 22 avril 1880.

  • Légion d'honneur (Archives nationales, 2013) : il est fait Chevalier le 19 avril 1895 et reçoit la décoration lors du Congrès des Sociétés savantes (CTHS) la même année ; puis, il est fait Officier le 2 mars 1912 l’année du cinquantenaire de ces Congrès ; il est alors président de Société géologique de France.

  • Académie des Sciences (Institut de France): lui décernait le Prix Delesse en janvier 1897 ; le 18 juin 1900, il est élu membre correspondant dans la section de Minéralogie, en remplacement de Eduard Suess (1831-1914) qui venait d'être nommé Associé étranger.

  • Il était aussi membre de plusieurs autres sociétés savantes françaises et étrangères - notamment la Société d’études scientifiques d’Angers ; Société d’Histoire naturelle d’Autun (membre correspondant avant 1890) ; Société linnéenne de Normandie, Caen (membre honoraire depuis 1897) ; Société géologique et minéralogique de Bretagne, Rennes (créée en mars 1920 par F. Kerfone).

  • Anciennement rue du Palais, puis rue Daniel-Œhlert, depuis le 4 décembre 2010, cette voie s’appelle « rue Pauline et Daniel Oehlert » ; située dans le centre-ville de Laval, elle débouche à côté du Musée du Vieux-Château, place de la Tremoille.


Sources et Liens

  • Álvarez F., Emig C. C. & J. Tréguier, 2016. Brachiopodes actuels: historique et révision de la collection D.-P. Œhlert (Laval) ; brachiopodes des côtes françaises métropolitaines. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, hors-série 1, 386 p. - & - Sciences etc, Annales des collections de Sciences et techniques du Musée des Sciences de Laval, hors-série 1, 386 p.
  • Archives nationales (2013).- Daniel Victor Œhlert.- Archives nationales - site de Paris, Cote LH/2011/27, n° de notice L2011027, dossier avec 25 documents. http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr (consulté le 17 septembre 2013)
  • Bigot A. (1922). D. P. Œhlert.- Notice nécrologique.- Bulletin de la Société géologique de France, (4), vol. 22, p. 201-217, 1 portrait.
  • Emig C. C. (2013). Daniel Œhlert (1849-1920) : sa biographie scientifique et sa bibliographie. Carnets de Géologie [Notebooks on Geology], Article 2013/08 (CG2013_A08), p. 303-314.    en pdf   go
  • Fischer H. (1912).- Nécrologie : Mme D. Œhlert.- Journal de Conchyliologie, vol. 60, n° 3, p. 355-356.
  • Joubin L. (1921).- Nécrologie : D.-P. Œhlert.- Journal de Conchyliologie, vol. 66, n° 1, p. 67-74.

  • Daniel Victor Œhlert - sur le site web Benthos.


  • Nous cousinons avec Daniel Victor Œhlert et son grand-père Johann Daniel Öhlert par la mère de ce dernier Maria Barbara Kessel.

    << arbre généalogique des ancêtres communs entre Daniel Œhlert et mes grands-parents paternels Jean Charles Emig, d'une part, et Barbara Sturm, d'autre part. Voir aussi ci-dessous Ancêtres communs.
    << cliquez dessus pour agrandir

        * Pour une généalogie Oehlert plus complète voir Geneanet go.

        * Pour la généalogie Emig plus complète voir Geneanet go.

        * Pour l'ascendance Sturm plus complète voir Geneanet go.

    Ses ascendants go - voir aussi la page plus détaillée de son grand-père Johann Daniel Öhlert (1765-1814) :

    Genealogie

    Les origines de la famille Öhlert sont prussiennes, bavaroises, rhénanes et alsaciennes (voir carte A ci-contre). C'est Johann Daniel Öhlert, militaire, qui est parti dans la Mayenne et qui s'y est marié, à Laval avec Pottier Françoise. Les origines de cette derniè;re et de sa belle-fille Adèle Féron sont données ci-dessous sur la carte B, ainsi que celle de Pauline Crié, épouse de Daniel Victor Œhlert.


    ** La révélation de ce cousinage, je la dois à Jean-Jacques STURM (Ostheim, Haut-Rhin) qui, au printemps 2013, m'a envoyé la généalogie des Oehlert (ou Öhlert), qui fut à l'origine de mes travaux sur la biographie et bibliographie de ce cousin avec lequel je partage au moins deux points communs : comme lui, je suis un spécialiste du groupe zoologique des Brachiopodes tant actuels que fossiles, je connais bien sûr très bien ses travaux ; comme lui, je fus membre du CTHS (Comité des Travaux Historiques et Scientifiques) qui dépendait directement du Ministère de l'Education jusqu'en 2007. Jérôme TRÉGUIER, Directeur et Conservateur du Musée des Sciences de Laval, m'a apporté son aide pour compléter mes données et fourni l'iconographie sur Daniel Œhlert. Grand merci !

    Les ancêtres communs de Daniel ŒHLERT avec Christian Emig
    [Liste établie le 7 septembre 2016]

    EMIG Christian et ŒHLERT Daniel partagent 24 ancêtres directs :

    • 1. GLITSCH Lorentz (~1565-)
    • 2. SCHWOELLER Anna Maria (1604-1674)
    • 3. GLITSCH Maria (-1635)
    • 4. BERGER Georg (-~1591)
    • 5. VOGEL Martin (1612-1691)
    • 6. UMBDENSTOCK Ulrich (~1595-~1645)
    • 7. OBERLIN Maria (~1641-1695)
    • 8. NEPS Anna Maria (1613-1673)
    • 9. MENTZEL Catharina Elisabetha
    • 10. LIEBMANN Appolonia (~1544-1593)
    • 11. SPECHT Margaretha (< 1567-)
    • 12. VOGEL Hans (~1540-1601)
    • 13. KESSEL Johann Daniel (~1650-1695)
    • 14. UMBDENSTOCK Claus (-1702)
    • 15. FRÖHLICH Michel (1583-1662)
    • 16. MEYER Cecile (J < 1555->1619)
    • 17. Von NAESCHENHEIM Hans
    • 18. UMBDENSTOCK Melchior (1533-1607)
    • 19. RENCK Margaretha (< 1545-)
    • 20. FRÖHLICH Agnes
    • 21. KESSEL Nicolaï (1599-1669)
    • 22. FRÖHLICH Barbara (1615-1691)
    • 23. SCHOTT Clara (-~1631)
    • 24. IRTZ Margaretha (~1530-1583)
    ŒHLERT Daniel et EMIG Christian sont parents à 6 et 8 générations

    Autre lien de parenté :

      ŒHLERT Daniel est
    • 1. l'arrière-petit-fils du grand-père paternel de la grand-tante par alliance du pèrel
    • 2. l'arrière-petit-fils de l'arrière-grand-père du gendre du grand-oncle du père d'EMIG Christian

    L'ancêtre Öhlert étant un immigrant protestant venu de Memel en Prusse Orientale, Royaume de Prusse, Allemagne (aujourd'hui Klaipéda, Lituanie), c'est par alliance que nos ancêtres communs existent, notamment à Ostheim. Ainsi, nous cousinons aussi avec d'autres hommes célèbres, par les Kessel (voir ci-dessous et plus à ) ou Auguste Bartholdi , parmi d'autres...

    Détail de l'ancêtre commun 13 x 7

     KESSEL Johann Daniel (~ 1650-1695)
     OBERLIN Maria (~ 1641-1695)
     KESSEL Johannes  KESSEL Margaretha (1678-1713)
     KESSEL Johann Daniel (1699-1784)  BERGER Daniel (1699-1761)
     KESSEL Maria Barbara (-1790)  BERGER Anna Catharina (1733-)
     ÖHLERT Johann Daniel (1765-1814)**  HORNECKER Maria Barbara (1770-1826)
     OEHLERT Victor Henri (1803-1883)  EMIG Jean (1811-1895)
     ŒHLERT Daniel Victor
    (1849-1920)
     EMIG Jean Jacques (1836-1916)
     EMIG Jean Charles (1865-1928)
     EMIG Charles (1909-1970)
    ** voir aussi  EMIG Christian Charles Théodore
    (1941-)

    Détail de l'ancêtre commun 14 x 9

     UMBDENSTOCK Claus (-1702)
     MENTZEL Catharina Elisabetha
     UMBDENSTOCK Hans Philipp (~ 1680-)  UMBDENSTOCK Maria Ursula (-1735)
     UMBDENSTOCK Maria Magdalena (1706-1776)  VOGEL Maria Magaretha (~ 1728-1801)
     KESSEL Maria Barbara (-1790)  STURM Johann Andreas (1759-1827)
     ÖHLERT Johann Daniel (1765-1814) **  STURM Johann Jacob (1795-1864)
     OEHLERT Victor Henri (1803-1883)  STURM Georges (1839-1922)
     ŒHLERT Daniel Victor
    (1849-1920)
     STURM Barbara (1878-1942)
     EMIG Charles (1909-1970)
    ** voir aussi  EMIG Christian Charles Théodore
    (1941-)

    Cousinage avec les Kessel...

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