Famille Burrus de Dambach-la-ville
(Alsace)
Une lignée ascendante alsacienne, côté maternelle, de mon épouse Anne Bouisson a buté sur Georg Burrus né vers 1555 et inhumé le 2 mai 1616 Dambach-la-ville, dont il fut un estimé Bürgermeister [1]. Les registres paroissiaux commencent en 1596 et les actes notariés ne permettent pas de connaître ses parents voir références.

Dambach en 1644 par Matthaüs Merian (1593-1650) et le château Bernstein. |  |
Il devient dès lors impossible de connaître l’ascendance de notre Sosa Georg Burrus. Néanmoins, il se pourrait que son père soit Matthias Burrus, Schultheiss de Dambach, une probabilité pourtant invérifiable.
Cependant, le patronyme Burrus est cité au cours de l’histoire de Dambach-la-ville au XVIe siècle (CGA, 2019) : le nom Burrus est sur la liste des bourgeois en 1525, soutenant les insurgés pendant la guerre des Paysans ; une liste des bourgeois armés dans le baillage de Berstein en 1558 pour la défense de Dambach avec les noms Blumstein, Burrus, Kempf, von Mühlheim… Malgré de nombreuses recherches documentaires, nos connaissances sur la famille Burrus ne dépassent pas le milieu du XVIe siècle, incluant l'origine du patronyme dont l'étymologie reste inconnue : plus de détails à Onomastique .

1599 : acte de mariage (2) de Georg Burrus, écrit Jerg Burruß - 1616 : son acte de désès - pas d'autres documents le concernant.

Aujourd’hui, la Maison Burrus est un monument historique, inscrit en 1930, sise au 53-55, rue du maréchal Foch : une maison de vigneron, gothique, datant du début du XVIe siècle, construite selon la technique du mi-bois. Elle est restaurée en 1599 avec ajout d’un oriel. Ce dernier a été réalisé par Georg Strub, charpentier d'Ochsenhusen avec inscription, date et un emblème de fabricant de moulin représentant le mécanisme d’un moulin hydraulique : trémie, meules, rouet… Pour cerrtains auteurs, il pourrait s'agir d'un charpentier colmarien Staub, spécialisé dans la construction de moulins.
D'après les renseignements fournis par Yvette Beck-Hartweg pour la Société d'Histoire et d'Archéologie de Dambach-Barr-Obernai, auxquels j'ai ajouté nos données, cette maison appartenait au notable Thoman Lostnauwer qui, en 1563, il l'a vendue à son fils Barthel Lostnauwer. Puis, en 1580, ce dernier l'a cède à Johannes Kindtweiller (° vers 1570 à Sélestat), écoutète (ou Schultheiss) de Dambach (il fut témoin au mariage de Georg Burrus en 1599 ; et parrain en 1602 à la naissance de Hans Jacob Burrus, fils de Georg). En 1623, elle a été achetée aux descendants par Hanß Burruß (1576-1660, Sosa 6620 G15), fils de Georg ; elle était habitée en 1674 par Anthoni Burrus (1615-1686), fils de Hanß et probable héritier.
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Détail de l'emblème de l'oriel sous la fenêtre au premier étage.
☚ Maison Burrus à Dambach-la-ville (voir texte). |
G
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N° Sosa
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15
|
Matthias BURRUS /1529-/1596
& Richarde X /1529- |
26 480
?
|
14
|
Georg der Alte BURRUS 1555 ?-1616
&~1575 Aurelia X |
13 240
|
13
|
Hanß der Alte BURRUS 1576-1660
&~1605 Anna KEMPF ~1585-1672 |
6 620
|
12
|
Hanß der Jungen BURRUS 1610-1676
&1640 Susanna WÖLFLIN ~1620-1662 |
3 310
|
11
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Catharina BURRUS ~1649-1708
&1669 Martin ANSEL 1646-1709 |
1 655
|
10
|
Magdalena ANSEL 1675-1709
&~1690 Johann Adam MÜLLER 1662-1728/ |
827
|
9
|
Catharina MÜLLER 1695-1770
&1728 Thomas ZÄPFFEL |
413
|
8
|
Franciscus Josephus ZÄPFFEL 1732-1799
&1759 Anna Maria QUIRIN 1733-1799 |
206
|
7
|
Maria Magdalena ZÄPFFEL 1762-1818 &1793 Sebastian KERNEL 1761-1847 |
103
|
6
|
Magdelaine KERNEL 1806-1861/
&1828 Louis GULLŸ 1797-1847 |
51
|
5
|
Thérèse GULLY 1840-1866 - Ascendance... 
&1861 Henry MASSON 1824-1879 |
25
|
4
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Jean Henri Edouard MASSON 1861-1914
&1886 Marie Hélène SIMON 1866-1907 |
12
|
3
|
Henri Paul MASSON 1886-1944
&1919 Rose Marie BRUNETTO 1886-1944
|
6
|
2
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Céleste Henriette MASSON 1921-2020
&1941 René François BOUISSON 1909-1960 |
3
|
1
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Anne Andrée BOUISSON 1943
&1965 Christian Charles Théodore EMIG 1941
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1
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Arbre de nos ascendants Burrus de Dambach-la-ville [ci-contre].
Tableau 1. - G : génération ; N° Sosa : numéro des ascendants directs selon la méthode de numérotation de Sosa-Stradonitz (aussi écrite numérotation Sosa, numérotation Ahnentafel ou encore méthode Eyzinger).
Bases de données généalogiques [ci-dessous].
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Falsification de l'ascendance de Georg (Jerg) Burrus (1555?-1616) : une réponse.
Au cours du XIXe siècle, une rocambolesque ascendance de l'ancêtre G. Burrus est apparue en ajoutant à une trame historique réelle, une fiction généalogique, basée sur des documents qui auraient disparu. C'est à partir de données familiales non fondées qu'elle est née, probablement au sein d’une branche Burrus au cours du XIXe siècle (voir références).
En court résumé, Antonius Borri au service des nobles Visconti de Milan (Italie) et d'une famille apparentée, fait partie de l'escorte de Valentina Visconti, fille du Duc de Milan, à Paris, promise au à Louis, duc de Touraine, fils cadet du roi Charles V. Il s'enrôle dans la troupe des Armagnacs, aussi nommés les Écorcheurs (Laguille, 1727 ; Tuetey, 1874) sous le commandement du dauphin Louis (futur Louis XI), fils aîné de Charles VII. Les troupes assiègent Dambach en octobre 1444, mais la résistance de habitants est acharnée, le dauphin est blessé, et l'évêque de Strasbourg offre deux chevaux harnachés pour sauver la ville qui a capitulé après trois jours. Le nom Borri, ni Burrus est évoqué au sein des Écorcheurs, au moins pendant et après le siège de Dambach.
Le dauphin répartit ses 27 000 hommes dans diverses localités où cette soldatesque prit ses quartiers d'hiver. Une garnison de 3000 Écorcheurs, notamment du contingent d'Ecossais, sous la direction de Robin Petit-Lo et de Jean de Montgomery occupe la ville.
Les Écorcheurs quittèrent enfin l'Alsace par le Val de Villé le 18 mars 1445. Ce fut, en réalité, une véritable retraite, au cours de laquelle ils essuyèrent encore de nombreuses attaques. La colonne d'arrière-garde, composée du corps logé à Dambach, fut en partie décimée par un guet-apens des habitants dans un défilé près de Sainte-Croix-aux-Mines. L'impressionnante liste du butin recueilli par les habitants est citée par Tuetey (1874, p. 332).
Alors, peut-on raisonnablement suggérer qu'un Écorcheur puisse rester et tranquillement fonder une famille à Dambach-la-ville après six mois d'une telle occupation ? Il change de patronyme pour Burrus et serait à l’origine de tous les Burrus du lieu. Là, il faut pour le moins des documents permettant d’expliquer de telles affirmations. Cette falsification de l'ascendance m'a été confirmée par un membre de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Dambach-Barr-Obernai.
Au XVIe siècle, l'organisation de compagnies d'auto-défense du territoire, appelées Fähnlein a été inspirée par le baron Lazarus von Schwendi (1522-1583), général du Saint Empire, seigneur de Hohlandsberg (Kientzheim) et de Kaysersberg, serviteur des Habsbourg. Dans le baillage de Bernstein (Dambach-la-ville), Bisch & Müller-Zeiger (1990) ont dressé la liste des bourgeois armés en 1558 : la moitié de ces bourgeois possédait une arquebuse et portaient un casque : parmi eux, Hans et Diebold Burrus ; l'autre moitié avait des piques (de 6 m) ou des hallebardes, et une partie possédait en plus une armure, dont Georg Burrus avec pique et armure [Nota : pas de filiation généalogique possible pour ces bourgeois].
Qui est cet Antonius Borri ?
Le patronyme Borri dérive d'un surnom lié au terme borro qui signifie "fossé, canal", peut-être le toponyme du lieu d'origine de l’ancêtre. Le nom de famille Borri est répandu dans toute l'Italie centrale et dans la partie nord-ouest. Il existe aussi des variantes : Borrini est toscan, lombard, ligure et piémontais, Borrino est napolitain, Borro a des origines romaines et des présences en Ligurie et dans le Piémont. Borrone pourrait être de la province de Naples.
Selon la lettre Burrus, Antonius Borri serait l’arrière-petit-fils de Franciscus Borri, fils de Squarcino Borri, donc il serait né vers 1350, de la génération du père de Valentina Visconti (1368-1408), le premier duc [2] de Milan Gian Galeazzo Visconti et sa mère est Isabelle de Valois (1348-1372), fille du roi de France Jean II le Bon ; or, il est écrit qu’elle est une cousine, prenons-le dans le cadre général, et qu’il l’aurait escortée jusqu’à Paris pour son mariage en 1389 avec Louis d'Orléans, frère du roi de France Charles VI ; or son nom n’apparaît pas parmi l’escorte. Donc, en 1408, au décès à Blois de sa cousine, il aurait eu environ 60 ans pour s’engager dans la troupe des Écorcheurs et au siège de Dambach en 1444… plus de 90 ans ! Ce point avait déjà été relevé par Adoneth (1993) qui y ajoute : Beaucoup d'habitants du Centre Alsace ont ces BURRUS dans leurs ancêtres et avoir une ascendance étrangère aussi reculée et aussi prestigieuse ne serait pas pour déplaire. Encore faut-il qu'elle soit prouvée !
Cette falsification généalogique et historique nous a interpellé par ses différentes invraisemblances, car Georg Burrus est un Sosa d’Anne Bouisson, épouse Emig, et les familles Visconti et Borri des Sosa de Christian Emig, ce qui nous a conduit à entreprendre des recherches approfondies, à la fois généalogiques et historiques, dont la présente page, ainsi que celle sur les Württemberg (Wurtemberg en français), sont un condensé.
Tableau 2. - Arbre descendant des premières générations des familles Visconti et Borri. Voir aussi le Tabl. 3. En rosé : les Sosa de Christian Emig. La flèche bleue signale le couple de Valentina Visconti avec Louis de Valois, duc d'Orléans, fils du roi de France Charles VI. La généalogie d'Antonius Borri n'a pu être trouvée ; il serait l'arrière-petit-fils de Franciscus Borri qui est le fils de Squarcino Borri et le frère de Bonacossa (voir texte). Cliquez sur les flèches pour des liens...
Famille Visconti et Famille Borri, de Milan
(Lombardie, Italie)
Les Visconti sont une famille milanaise qui, à la fin du XIIe siècle, devint seigneurs féodaux de l'archevêque de Milan (Biffius, 1671). Son premier membre connu est Uberto, dont la branche descendante milanaise forme la dynastie aristocratique de la ville ; d’abord seigneur de Milan, puis en 1395 duc de Milan, avec la création du duché, et jusqu’en 1447 quand la lignée s’éteint [2].
Son fils Otto, en 1262, obtint la dignité d'archevêque, contre l'hostilité des della Torre et le titre de seigneur de Milan en 1277 ; partisan de la convergence du parti noble avec l'autorité de l'archevêque, il fait élire son arrière-petit-fils Matteo Ier capitaine du peuple en 1287, avec la légitimation du Vicariat impérial par l'empereur Adolf von Nassau (1250-1298) en 1294.
Les possessions des Visconti s'étendent en 1315 sur Plaisance, Bergame, Lodi, Côme, Crémone, Alexandrie, Tortone, Pavie, Vercelli et Novare.
Le patronyme Visconti est dérivé du nom Vicecomes / Vicecomitis, du latin Vicorius comitis (traduit en français par vicomte, un titre nobiliaire en France).
Les armoiries de la branche milanaise blasonnent : d'argent au serpent d'azur ondoyant en pal engloutissant un enfant de carnation ; d’argento alla biscia d’azzurro ondeggiante in palo ingolante un fanciullo di carnagione.
Quand la seigneurie devienne duché en 1395, s’ajoute sur la tête du serpent une couronne. Rappelons que la seigneurie, puis le duché furent fiefs du Saint Empire romain dont l’empereur Wenzel IV von Luxemburg (1361-1419). a du donner un Adelstand (lettres de noblesse) aux Visconti (voir Noblesse du Saint Empire )
Ces armoiries (ci-contre à droite) des ducs Visconti blasonnent : en écartelé : au 1 et 4 d'or à l'aigle impérial à une tête éployé de sable, becqué et membrés de gueules, au 2 et 3 d'argent à la guivre d'azur, halissante de gueules ; avec la devise vipereos mores non violabo (je ne violerai pas les coutumes du serpent). Ainsi, la guivre des Visconti est créature fantastique qui désigne en héraldique un serpent dressé et ondoyant, dévorant un enfant. Selon certains auteurs, les Visconti auraient fait un jeu de mots entre leur ancien fief "Anghiera" et le mot latin "anguis" (serpent). Des Wappenbücher (armoriaux) du XVIe siècle montrent l'évolution de ces armoiries - voir ci-dessous: Duché de Milan.
Notre première ascendante Visconti est Antonia (1360-1402), fille de Bernabò Visconti et de Beatrice Regina della Scala (1331-1384) (qui est d’une famille noble, seigneur de Vérone), quand elle épousa en 1380 le comte Eberhard III, der Milde, von Württemberg (1364-1417) [3].
Bernabò Visconti est né en 1323 au monastère de Santa Margherita à Milan, troisième fils de Stefano et Valentina Doria (portrait ci-contre). Il tire son prénom de son grand-père maternel, Bernabò Doria, d’une famille noble d’origine génoise. En 1340, avec ses frères Matteo et Galeazzo, il rejoint la conspiration contre son oncle Luchino Visconti, alors seigneur de Milan. La conspiration fut déjouée mais Luchino ne trouva aucune preuve contre les petits-enfants. Dans la seconde moitié de 1347, une nouvelle conspiration contre Luchino coûta cette fois l'exil des fils de Stefano. Bernabò se retira d'abord en Savoie, puis en Flandre, pour finalement finir comme invité en 1348 à la cour de Philippe VI de Valois [4] (1293-1350), roi de France. En janvier 1349, il fut excommunié avec son frère Galeazzo par Clément VI à l'instigation de Luchino. A la mort de ce dernier, la même année, il revient à Milan, rappelé par son oncle Giovanni Visconti, archevêque et seigneur de Milan, avec ses frères. Giovanni, incapable d'avoir des enfants légitimes, obtint un acte solennel du conseil général grâce auquel les trois neveux seraient reconnus comme seigneurs légitimes de Milan après sa mort. Bernabò devient seigneur de Milan en 1354 jusqu’à sa mort en 1385. Le couple a eu 15 enfants, dont la plupart ont fait des mariages au sein de l’aristocratie du Saint Empire. Outre Antonia, citons l’exemple de deux de ses sœurs :
- Maddalena Visconti (1366-1404) épouse en 1381 le duc de Bavière Friedrich von Bayern (1339-1393) et leur petite-fille Elisabeth von Bayern-Landshut se marie avec Ulrich V. von Württemberg (1413-1480), le petit-fils de sa sœur Antonia Visconti.
- Taddea Visconti (1351-1381) épouse en 1364 le duc de Bavière Stephan III , der Kneißel, von Bayern (1337-1413), le frère de Fiedrich (ci-dessus). Leur fille Elisabeth von Bayern (1370-1435) -Isabeau de Bavière en français- se marie en 1385 le roi de France Charles VI (1368-1422), dont le fils Charles VII (1403-1461) est roi de France à l’époque du siège de Dambach !
Note : Leur cousin germain Gian Galeazzo Visconti (1351-1402), le premier duc de Milan, a épousé Isabelle de Valois (1348-1372), fille du roi de France Jean II le Bon (1319-1364), lui-même fils du roi Philippe VI (1239-1350).
Leur fille Valentina Visconti (1368-1408) s'est mariée avec Louis d'Orléans (1372_1407, frère du roi de France Charles VI, tous deux fils du roi Charles V (1338-1380) et petit-fils de Jean le Bon.
Tableau 3. - Arbre de nos ascendants vers les familles Visconti et Borri. Voir aussi le Tabl. 2.
G
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N° Sosa
|
|
N° Sosa
|
26
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Uberto VISCONTI
&
& Berta PIROVANO
|
40 137 536
|
|
|
25
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Obizzo VISCONTI
& Fiorina MANDELLI
|
20 068 768
|
Lanfranco BORRI
& Inconnu |
20 068 772
|
24
|
Teobaldo VISCONTI 1230-1276
& Anastasia PIROVANO
|
10 034 384
|
Squarcino BORRI 1230-1277 & 1254 Antonia INCONNU- |
10 034 386
|
23
|
Matteo I. Magno VISCONTI 1250-1322
& 1269 Bonacossa BORRI ~1254-1321
|
5 017 192
|
Bonacossa BORRI ca 1254-1321
& 1269 Matteo I. VISCONTI 1250-1322 |
5 017 193
5 017 192
|
22
|
Stefano VISCONTI 1288-1327
& Valentina DORIA 1290-1359
|
2 508 596
|
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21
|
Bernabò VISCONTI 1323-1385
& 1350 Beatrice Regina della SCALA 1331-1384
|
1 254 298
|
20
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Antonia VISCONTI ~1360-1405 - Ascendance...
& 1380 Eberhard III. von WÜRTTEMBERG, comte 1362/-1417
|
627 149
|
19
|
Eberhard IV. von WÜRTTEMBERG, comte 1388-1419
& Agnes von DAGERSHEIM 1399-1450
|
313 574
|
18
|
Antonia von DAGERSHEIM 1417-
& Conrad LYHER ~1410-1478
|
156 787
|
17
|
Elisabeth Antonia LYHER 1442-1490
& 1464 Heinrich VOLLAND ~1428-1482
|
78 393
|
16
|
Philipp VOLLAND 1472-1537
& 1490 Luzie die Letzte von NIPPENBURG ~1465-~1507
|
39 196
|
15
|
Caspar VOLLAND ~1500-~1554
& Agnes BREUNIG
|
19 598
|
14
|
Anna VOLLAND ~1538-/1577
& ca 1566 Johannes FEHR ~1540-1608
|
9 799
|
13
|
Margaretha FEHR ~1565-~1595
& David WEYRICH †/1609
|
4 899
|
12
|
Maria Magdalena WEYRICH ~1585-1628
& ca 1605 Johann BINDER ~1585-1635
|
2 449
|
11
|
Hans David BINDER 1611-1681
& 1639 Ottilia LEININGER ~1618-1688
|
1 224
|
10
|
Hans Heinrich BINDER 1646-1718
& 1669 Maria Susanna MEYER 1652-1728
|
612
|
9
|
Johann David BINDER 1672-1712
& 1698 Anna Barbara LEIB ~1677-
|
306
|
8
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Maria Salome BINDER 1711-1751
& 1734 Johann Conrad KESSEL 1707-1751
|
153
|
7
|
Johann Jacob KESSEL 1745-1834
& 1765 Maria Susanna GREINER 1745-1816
|
76
|
6
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Johann Conrad KESSEL 1787-1839
& 1809 Catharina Salome MÜLLER 1789-1869
|
38
|
5
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Anne Marie KESSEL 1815-1880
& 1839 Jean WITTNER 1811-1880
|
19
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4
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Anne Marie WITTNER 1840-1933
& 1860 Jean Jacques EMIG 1836-1916
|
9
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3
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Jean Charles EMIG 1865-1928
& 1908 Barbara STURM 1878-1942
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4
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2
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Charles [Karl] EMIG 1909-1970
& 1938 Hanna Marthe Cornélie WOHLHÜTER 1910-1989
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2
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1
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Christian Charles Théodore EMIG 1941
& 1965 Anne Andrée BOUISSON 1943
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1
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Les Borri de Milan sont une famille de petite noblesse, probablement d'origine lombarde ; ils sont seigneurs de Santo Stefano Ticino (dans la banlieue de Milan). Certains, comme Squarcino Borri (1230-1277), sont connus pour avoir participer à l'une des phases les plus violentes de la lutte entre Torriani et Visconti.
En 1269, son nom apparaît parmi les nobles milanais bannis par les Torriani, et pourtant il est nommé capitaine (condottiero) de ces mêmes nobles. Mais avant cette date, il avait déjà accordé sa fille Bonacossa comme épouse à Matteo Ier Visconti, à la demande de son oncle Mgr Ottone Visconti, puisqu’ils se marient à cette même date ! C’est la seule époque relatée dans l’histoire italienne pour la famille Borri.
Au XVIIe siècle, elle a été élevée au rang de comte de Santo Stefano della Pieve di Corbetta. Ce comté comprenait les localités de Abbiategrasso, Albairate, Bareggio, Bernate Ticino, Besate, Boffalora sopra Ticino, Cisliano, Bestazzo, San Pietro Bestazzo, Corbetta, Cassina Pobbia, Lugagnano, Magenta, Marcallo, Menedrago, Mesero, Motta Visconti, Ossona, Ozzero, Bugo, Robecco, Castellazzo de' Barzi, Santo Stefano Ticino, Sedriano, Vittuone, Coronate, Fallavecchia, Ticinello, Ravello, et San Vito. Il dépendait du duché de Milan.
Le patronyme Borri pourrait dériver d'un surnom lié au terme borro qui signifie "fossé, canal", peut-être aussi utilisé d’après un toponyme de l’ancêtre de la famille. Ce nom de famille Borri est répandu dans toute l'Italie centrale et dans la partie nord-ouest, parfois avec des variants comme Borrini toscan, lombard, ligure et piémontais ; Borrino napolitain ; Borro d’origine romaine…
Les armoiries de la famille Borri de Milan blasonnent : d'argent, au bœuf furieux de sable, couronné et onglé d'or. - ci-contre l'écu des Borri est original d'après leur blasonnement [© C.C. Emig]. Diverses représentations publiées n'y correspondent pas ; en outre, il y a aussi confusion entre un bœuf et un taureau en héraldique.
Duché de Milan, de 1395 à 1797.
Le premier duc de Milan est Gian Galeazzo Visconti, (1351-1402), dont la première épouse est Isabelle de Valois (1348-1372), fille du roi de France Jean II le Bon (Tabl. 2). Son second fils Filippo Maria (1392-1447), archevêque, avec sa seconde épouse, Caterina Visconti, fille de Bernabò Visconti, devient le 2e duc de Milan. Bien que marié en 1412 à Beatrice Lascaris, puis en secondes noces, en 1427, à Maria de Savoie, fille d'Amedeo VIII de Savoie. Il mourut sans descendance légitime. Mais sa fille illégitime Bianca Maria Visconti (1425-1468) s’est mariée en 1441 avec Francesco Sforza (1401-1466), condottiere ; elle est sa troisième épouse. Malgré différents prétendants, Francesco gagne militairement la ville de Milan en 1450 avec l’aide de son épouse. Bien que l‘empereur Friedrich III. von Habsburg (1415-1493) lui refusera toujours le titre de duc, il est officiellement confirmé le 25 mars 1450 quand les représentants de la ville lui remettent le potestatem, le dominum et le ducatum annexum, c'est-à-dire le pouvoir, la seigneurie et le duché réunis. Il est devenu un des hommes les plus puissants d’Italie.
Carte du duché de Milan au sein du Saint-Empire vers 1450. Pour l'origine des Hasbourg et Wurtemberg .
Sa descendance Sforza gardera le titre de duc de Milan jusqu’à la mort en 1535, sans descendant, du duc Francesco II Sforza (1492-1535). Alors s'ouvre une crise de succession. En effet, ce fief du Saint Empire est aussi réclamé par le roi de France. S’ensuit la guerre que gagne l’empereur Karl V (Charles Quint) qui y nomme son fils Philipp II d’Espagne, dès 1540, comme duc de Milan. La reconnaissance par la France se fera à la signature du traité du Cateau-Cambrésis en 1559. Le duché restera fief du Saint Empire et de la maison de Habsbourg jusqu’en 1797 lors de la campagne d’Italie de Napoléon Ier.
D'après des armoriaux du Saint Empire du XVIe siècle représentant les armoiries des ducs de Milan et leur évolution :
A.
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B.
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C.
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Famille Visconti - 1397 à 1444
en écartelé : au 1 et 4 d'or à l'aigle impérial à une tête éployé de sable, becqué et membrés de gueules, au 2 et 3 d'argent à la guivre d'azur, halissante de gueules. |
Famille Sforza - 1450 à 1535
en écartelé : au 1 et 4 d'or à l'aigle impérial à une tête éployé de sable, becqué et membrés de gueules, couronné d'or, au 2 et 3 d'argent à la guivre d'azur, halissante de gueules.Armoiries du duc de Milan (Herzog von Mailand) Francesco Sforza, époux de Bianca Maria Visconti. |
Maison de Habsbourg - 1540 à 1797
en écartelé : au 1 et 4 d'or à l'aigle impérial à une tête éployé de sable, becqué et membrés de gueules, couronné d'or, au 2 et 3 d'argent à la guivre d'azur, halissante de gueules, couronné d'or.Armoiries du duc de Milan Philipp II von Spanien, roi d'Espagne, fils de l'empereur Charles-Quint. |

Ce premier logo de la marque Alfa date de 1910 et représente à gauche une croix rouge sur fond blanc, qui est le symbole de la ville de Milan, et, à droite un serpent qui est l'emblème de la famille des Visconti, modifié par les Habsbourg. Nombre de média qui élucubrent sur une légende à l'origine de ce logo, ignorent sa véritable origine, liant la famille Visconti avec la ville de Milan et à son histoire.
En 1919, ce logo devient Alfa Romeo quand Nicola Romeo reprend l’entreprise Alfa, afin de créer la marque que l’on connaît aujourd'hui. En l'an 2015, la dernière modification du logo ci-contre à droite. |
Références
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Großes Wappenbuch, enthaltend die Wappen der deutschen Kaiser, der europäischen Königs- und Fürstenhäuser, der Päpste und Kardinäle, Bischöfe und Äbte bis zu den lebenden Repräsentanten zur Zeit der Regentschaft Kaiser Rudolfs II. und Papst Gregors XIII. (1583-1700), 328 p. - BSB Cod.icon. 333
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Wernigeroder (Schaffhausensches) Wappenbuch Bd 1, n° 52, Sforza Süddeutschland 4. Viertel 15 (1475-1500) - [Wappen des Herzog von Mailand]. Jh. Bayerische Staatsbibliothek München, Cod.icon. 308 n.
et Liens
Notes :
[1] Traduire en français certains métiers et fonctions alsaciens (allemand) conduit à des interprétations erronées, car les fonctions sont bien différentes (voir comme ex. Schultheiss).
[2] La seigneurie de Milan est un fief du Saint-Empire Romain qui devient le duché de Milan en 1395 par décision de l’empereur (non couronné) Wenzel IV, von Luxemburg (1361-1419). C'était était un fief de l'Empire des Francs, puis du Saint Empire romain, depuis la dynastie des Carolingiens. La lignée Visconti s'éteignit sans descendant légitime (mâle) en 1447.
[3] A proximité de Dambach-la-ville, appartenant à l’évêché de Strasbourg, il y avait différentes puissantes possessions, dont la seigneurie de Rappolstein (Ribeauvillé), jusque dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, et les seigneuries de Riquewihr et de Horbourg des comtes de Wurtemberg, toutes à une vingtaine de km.
[4] Le roi Philippe VI est le frère de Jeanne de Valois (1291-1353), des enfants de Charles de Valois (voir Valois ). Elle est notre Sosa par son mariage avec Wilhem III von Holland (1291-1353) et elle est l’arrière-grand-mère du comte Eberhard III von Württemberg qui épousa Antonia Visconti (tous deux nos Sosa).
[5] Né le 23 octobre 1885 à Ste-Croix-aux-Mines et décédé le 12 janvier 1975, même lieu (à 20 km de Dambach), descendant de Simon Burrus (1621-1897), fils de Michael et Barbara von Mühlen. Il est de la branche de Martin Burrus qui de Dambach-la-ville émigra en Suisse et fonda la manufacture de tabac Burrus à Boncourt (près de Porrentruy, canton du Jura). En 1931, il fait construire la Villa Burrus à Ste-Croix.
[6] Né le 14 juin 1855 à Chalais et décédé en 1931, descendant de Simon Burrus (1621-1897), fils de Michael et Barbara von Muhlen.
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