Famille Gully - MASSON |
Ascendance alsacienne de Thérèse Gully |
Ascendance alsacienne de Thérèse Gully (1840-1866) et son émigration vers l'Algérie
Thérèse Gully est née en 1840 à Thannenkirch (68), sur les flancs du château du Haut-Königsbourg. Son père Louis Gullÿ [1] (1797-1847) est tisserand à Thannenkirch ; en 1827, à Thannenkirch, il épouse en second noces Madeleine Kernel, née en 1806 à Steige. La fratrie est de 15 enfants, dont au moins 7 sont décédés en bas-âge. Il décède quand elle a 7 ans. ![]() Fig. 1. - Famille de Louis Gullÿ. ? = absence de données, outre la naissance, † = décès à bas âge ou dans l'enfance. Le fond vert = émigration vers l'Algérie. Après le décès de Jean Michel Claudot en novembre 1857, la sœur de Thérèse revient en Alsace avec ses enfants encore en vie (voir ci-dessous Emigration) ; c'est Salomé Claudot, la nièce de Thérèse qui émigre vers Tlemcen en mars 1854 - elle est du premier lit de son père (Fig. 6) - d'où la demande de Thérèse pour la rejoindre en 1855. Deux enfants de Madeleine Gully et Joseph Vonwill émigrent dans l'Ohio (USA). En 1861 à Alger, elle épouse Henry Masson (1824-1879), employé de chemin de fer ; elle travaille comme couturière et femme de ménage. Elle décède en 1866 dans la maison Zygomola à Agha (Mustapha, Alger). Les ancêtres de Thérèse Gully sont tous des sujets (catholiques) du Saint-Empire romain de la nation allemande. Leurs lieux de vie se trouvent en Alsace (voir carte), le duché de Lorraine, le duché de Wurtemberg. L'arbre ci-dessous focalise sur nos Sosa Gullÿ et Kernel (Fig. 2), tandis que toute l'ascendance (au 21 janvier 2023) est sur la Fig. 4. ![]() Fig. 2. - Arbre ascendant des nos familles Gullÿ et Kernel, avec la localisation des ancêtres : a. Rorschwihr (Fig. 3b) ; b. Biberach-an-der-Riß (ville d'Empire, Souabe) et c. Geislingen-en-der-Steige (duché de Wurtemberg) ; d. Dambach-la-ville (Fig. 3a). La lignée vers les Burrus mérite un paragraphe à part - voir ci-dessous. Nota : Le nom Gullÿ a souvent été écrite phonétiquement, et aussi dans la signature quand possible, car la pupart des ascendants au XVIIe et partie du XVIIIe siècle étaient illettrés, aussi on peut relever des différences selon le curé, comme Kholi, Gouli, Goulli, Golli... Il faut rappeler que le nom (allemand) peut s'écrire Gulli ou Gullÿ [1] ; en effet, le tréma sur le y > ÿ modifie le son de [u] en [i]. À partir du XIXe siècle, l'umlaut tend à disparaître dans les actes en français. La même remarque vaut pour divers patronymes allemands. Et plus sur la généalogie alsacienne L'ancêtre Johannes Gullÿ est connu de Rorschwihr (Fig. 2 : a). Puis, Ludwig, le grand-père de Thérèse, s'est installé à Thannenkirch (Fig. 3b). L'ancêtre Johannes Kernel (ou Körnel, Fig. 2 : b,c) est né à Biberach-an-der-Riß (ville de l'Empire en Souabe) et décédé à Bad Wurzbach (Haute-Souabe). Son fils Christian (1660-1716) s'est marié en Alsace à Saint-Martin (Fig. 3a), en secondes noces, avec Rosina Ackermann (1665-1735) de Saint-Martin. Après en 1648, la seigneurie (catholique) de Villé, nommée Albrechtstal passe des Habsbourg au royaume de France, elle est aussi nommée du Val-de-Villé. Louis XIV encourage par un édit la venue de nouveaux habitants à venir s'installer dans les villages de la seigneurie (Fig. 3a), meurtris par la guerre de Trente Ans. C'est probablement ainsi que Christian Kernel est arrivé de Souabe à Saint-Martin. L'activité économique reposait essentiellement sur l'agriculture et la viticulture. Fig. 3. - Principales localisations des ascendants de Thérèse Gully en Alsace. Les ascendants Kernel se situent principalement sur la carte a, tandis que ceux Gullÿ sur la carte b. Pour la carte de la seigneurie de l'Albrechtstal (ou Val-de-Villé) : voir Fig. 5. La branche ascendante de Maria Magdalena Zäpffel (1762-1818), la grand-mère maternelle de Thérèse Gully, bute sur l'ancêtre Georg Burrus (1555-1616) de Dambach-la-ville, dont il fut un estimé Bürgermeister [2]. Les registres paroissiaux commencent en 1596 et les actes notariés ne permettent pas de connaître d'autres données sur lui, ni ses parents, possible Matthias Burrus. Données généalogiques
Fig. 5. - Carte de la seigneurie de l'Albrechtstal ou du Val-de-Villé - les limites d'après la carte de Nartz (1887). Avant 1648, la partie nord ou seigneurie du Albrechtsthal appartenait aux Habsbourg, tandis que la partie sud nommée Comte-Ban, depuis Fouchy et Dieffenbach-au-val, appartenait aux comtes von Werd. Les principales localités sont représentées par des ronds rouges ; Le Hohwald appartenait au seigneur de Villé. Cette localité fortifiée était le centre administratif de la seigneurie. Références Société d'histoire et communauté de communes du canton de Villé (1996). Le Val de Villé, un pays, des hommes, une histoire. Obernai, 479 p. Adoneth L. (1993). Burrus. Bulletin du Cercle généalogique d'Alsace, n° 102 p. 331. Burrus A. (1927). Lettre datée du 22 février 1927 écrite à André Burrus [3] par Armand Burrus (1855-1931) [4] de Châteauroux (Indre). Voir http://pierre.borri.pagesperso-orange.fr/Genealogie_des_BORRI/garde.htm ou télécharger en Kammerer O. & V. Peter (2006). Le terrier habsbourgeois de 1303. Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace. Maag R., Glättli W. & Schweizer P. (1894-1904). Das habsburgische Urbar. Quellen zur Schweizer Geschichte, 14-15, Vol. 1-2. Nartz T. (1887). Le Val de Villé. Recherches historiques. Bauer, Strasbourg, 541 p. Schoepflin J. D. (1851). L'Alsace Illustrée ou son histoire sous les Empereurs d'Allemagne et depuis sa réunion à la France. Traduction de L. W. Ravenez : L'Alsace Germanique. - Histoire des seigneuries, Perrin, Mulhouse, vol. 4, 611 p. [Google books] Société d'Histoire du Val de Villé. Émigrants de la vallée de Villé par villages de naissance et noms d'enregistrement. https://histoire-valdeville.fr/wp-content/uploads/2023/03/Liste-migrants.pdf. Wolff C. (1986). Notes généalogiques et biographiques sur Dambach la Ville et environs au XVIe s. Bulletin du Cercle généalogique d'Alsace, n° 80, p. 378-380 & n° 81, p. 425-429. Notes : [1] La lettre ÿ [diacritée d’un tréma] est une lettre additionnelle de l’alphabet latin, utilisée dans les alphabets allemand, et rarement en français. En linguistique allemande et ses dialectes, y est prononcé avec le son français u, tandis que ÿ avec le son i, ce qui en fait une lettre distincte ; elle est en usage courant dans bien des patronymes - voir aussi Onomastique. [2] Traduire en français certains métiers et fonctions alsaciens (allemand) conduit à des interprétations erronées, car les fonctions sont bien différentes (voir comme ex. Schultheiss). [3] Né le 23 octobre 1885 à Ste-Croix-aux-Mines et décédé le 12 janvier 1975, même lieu (à 20 km de Dambach), descendant de Simon Burrus (1621-1897), fils de Michael et Barbara von Mühlen. Il est de la branche de Martin Burrus qui de Dambach-la-ville émigra en Suisse et fonda la manufacture de tabac Burrus à Boncourt (près de Porrentruy, canton du Jura). En 1931, il fait construire la Villa Burrus à Ste-Croix. [4] Né le 14 juin 1855 à Chalais et décédé en 1931, descendant de Simon Burrus (1621-1897), fils de Michael et Barbara von Muhlen. [5] Il faut rappeler un "détail" généralement ignoré : l'Alsace est de langue allemande jusque vers le milieu du XXe siècle (années 1960) : le français à l'école et l'alsacien et l'allemand dans la vie quotidienne. Les émigrants alsaciens au cours du XIXe siècle ne parlaient que l'alsacien et lisaient l'allemand. Cette barrière de la langue, incluant les pratiques religieuses (d'ailleurs au moins 20% de la population étaient protestants), a conduit certains émigrants à rebrousser chemin, parfois même avant de traverser la mer Méditerranée. Cela explique aussi les remarques de certains pieds-noirs rappelant qu'il y avait des villages presque uniquement avec des alsaciens ! Emigration en Algérie [5] ![]() La première à partir vers l'Algérie est Salomé Claudot (Fig. 6) : elle bénéficie d'un désistement lui permettant de partir en mars 1854 pour Oran avec Madeleine Loeffel (Löffel) et sa mère Madeleine Liebermann, veuve de Marc Henry Löffel (1803-1837). Toutes habitaient Thannenkirch. Salomé se marie en 1855 à Ain Temouchent avec Joseph Marie Bitsche, un immigrant allemand [5]. En mars 1855, c’est le père de Salomé avec sa deuxième épouse Marie Anne Josepha Gully de qui émigrent avec leurs enfants pour Oran. Thérèse Gully, demi-sœur de Josepha, est du voyage (Fig. 1, 6) ; Salome Claudot est sa nièce. Michel Claudot, le dernier enfant du couple Claudot-Gully, est né en 1856 à Ain Temouchent et il meurt en 1857 à Oran, la même année que sa sœur Thérèse Claudot à Oran. Le 5 novembre 1857, c’est le père Jean Michel Claudot qui décède à Oran. Dès lors, Josepha décide de revenir en Alsace à Thannenkirch avec ses enfants, son passeport est délivré le 17 novembre 1857 ; 10 jours plus tard, elle est de retour dans les Bouches-du-Rhône et ils arrivent à Thannenkirch le 18 décembre 1857. Pour ceux restés en Algérie, Madeleine Liebermann épouse en quatrième noces un ancien légionnaire, Jean Damm (1811-1867), à Sadi Chami en 1859 ; sa fille Madeleine Loeffel se marie en 1860 à Tlemcen avec un immigrant allemand Christian Mundle, jardinier, né à Dörffingen` (voir pdf). ![]() Fig. 6. - Famille de Jean Michel Claudot. † = décès à bas âge ou dans l'enfance. Le fond vert = émigration vers l'Algérie - voir aussi Fig. 1. Nombre de registres d’état-civil français ne sont pas encore totalement ou partiellement disponibles en ligne ; mais en partie consultables à l’ANOM (Archives Nationales d’Outre-Mer) à Aix-en-Provence. |