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des différences linguistiques et sociétales
Le Rhin, nouvelle frontière linguistique
Note personnelle :
Ma langue maternelle correspond aux parler et dialecte alémaniques que sont l’alsacien et le Schwyzerdütsch (suisse alémanique), car mes première années (1941-1945 à Colmar) se sont passées en milieu monolingue entre mes parents alsaciens et ma Omutti (grand-mère) bernoise. Le français a été appris à l’école et fut longtemps une langue étrangère pour moi. La lecture se fera à la fois avec le français et avec l’allemand, car la grande majorité de mes livres d’enfants étant en haut-allemand suisse (Schweizerhochdeutsch qui le standard allemand suisse).
Je compléterai mes connaissances dialectales allemandes lors de vacances chez mon oncle, pasteur à Sarrebourg (Moselle) où se parle le Platt lorrain (ou francique lorrain) et pendant mes études universitaires à Strasbourg avec l'alsacien bas-rhinois (ou strasbourgeois).
Armorial familial
De l'importance des accents :
La lettre ÿ [diacritée d’un tréma] est une lettre additionnelle de l’alphabet latin, utilisée dans les alphabets allemand, et anciennement en français. En allemand et ses dialectes, y est prononcé avec le son français u, tandis que ÿ avec le son i, ce qui en fait une lettre distincte dans l'alphabet ; elle est en usage courant dans bien des patronymes.
L’usage du ÿ en français s’est perdu, d’autant qu’en phonétique française le son est le même : i.
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Linguistique allemande et alémanique : Phonologie & Phonétique
Du particularisme linguistique en généalogie alsacienne
L’onomastique (noms et prénoms) et la toponymie (lieux) alsaciennes nécessitent de connaître à la fois la langue écrite, l’allemand ou Hochdeutsch et son dialecte alémanique (un parler), l’alsacien avec des variations du Sud au Nord de l’Alsace, mais aussi et surtout leur phonétique et phonologie. Il ne faut pas oublier qu’avant l’invasion des Alamans (dès le IIIe-VIe siècle), les Alsaciens parlaient le celte depuis 600-650 avant J.C. L’usage du latin durant la colonisation romaine n’a pas été utilisé par le peuple, mais seulement par les élites comme langue officielle : les deux langues sont en usage en Alsace. C'est au VIIIe siècle, que les textes vont apparaître en dialecte alémanique, comme le Notre père. Ainsi, l’histoire linguistique de l’Alsace remonte à l’Antiquité. Au cours du Moyen Âge, trois faits marquants uniques sont :
- les serments de Strasbourg (Straßburger Eide) en 842 qui intègrent l’Alsace au Ostfrankenreich (Francie orientale) dont la langue est l’allemand. Puis, en 962, elle est fait partie du Saint Empire romain.
- la Réforme de Luther et l’édit de la Paix d’Augsbourg (1555) de Charles-Quint permet à l’église protestante de se développer, atteignant environ 30 % de la population alsacienne. Voir Religions
. Luther traduit le Nouveau Testament en 1522 et substitue l'allemand au latin dans les cultes.
- les Traités de Westphalie en 1648, qui feront qu’une partie de l’Alsace restera dans le Saint Empire jusqu’après la révolution, et finalement, ce n’est qu’en 1798 que la République de Mulhouse rejoint la France. Mais l’école publique en français ne commencera qu’en 1918, alors que seulement 5 % de la population savait le français : jusque là, l’école primaire et secondaire se faisait toujours en allemand et à l’Université l’usage était le latin, jamais le français.
L’usage quotidien de l’alsacien et de sa langue écrite l’allemand a perduré jusque dans les années 1950 (voir ). Surtout, la religion, principalement protestante, se pratiquait en allemand. Même les curés utilisaient la bible traduite en allemand par Luther !
Aussi, quiconque a des ancêtres en Alsace devra(it) bien assimiler la langue orale allemande, comme écrite ; la graphie dite gothique est utilisée avant 1941. Or, son écriture manuscrite est toujours délicate à déchiffrer.
Pour la compréhension des variations, voire des changements, dans les patronymes alsaciens, parfois dans les actes d’une même personne, il faut se reporter à deux branches de la linguistique allemande et aussi alémanique : la phonologie et la phonétique. En effet, les registres paroissiaux sont en allemand pour les protestants (luthériens - evangelisch) et en latin [1] ou en allemand pour les catholiques, et en allemand pour les registres d’état civil généralement jusque vers 1805, sauf dans les quelques grandes villes, puis en allemand de 1871 à 1918 pour les registres des Archives d’Alsace (site de Strasbourg, site de Colmar) [2].
La phonologie est la science qui étudie les sons du langage du point de vue de leur fonction dans le système de communication linguistique. Son but est de définir les phonèmes d'une langue, leurs variantes et leurs combinaisons. Elle étudie les propriétés plutôt concrètes des sons de la parole, c'est-à-dire leur nature acoustique, leur articulation et leur perception; elle s'occupe de la fonction des unités sonores pour le système linguistique des différentes langues. Elle représente donc un domaine partiel de la grammaire et considère les sons de la parole à un niveau plus abstrait. Au sein de la Linguistique, la phonologie diffère de la phonétique, car elle s'intéresse à l'aspect psychologique des sons, c'est-à-dire aux sons qui créent des différences de sens.
La phonétique est la science, dépendante notamment de l'anatomie, de la physiologie et de l'acoustique, qui étudie la production et la perception des sons des langues humaines, dans toute l'étendue de leurs propriétés physiques. Elle a, comme tâches centrales, la détermination des caractéristiques distinctives et de l'inventaire des phonèmes d'une langue et d'autres questions dans l'analyse des segments sonores, ainsi que la structure des unités sonores plus grandes, de la syllabe à la structure rythmique et à l'intonation des phrases. Les méthodes de la phonologie de la langue parlée se transposent aussi par analogie à l'analyse des langues des signes.
 La variation phonétique est directement rattachée à la notion d'accent. En allemand, une lettre avec un Umlaut (qui n’est pas un tréma) sur une lettre en modifie le son et donc la signification même du mot ; elle peut se trouver à une place particulière dans l’alphabet d’un dictionnaire quand elle est la première lettre. Ne pas le marquer est une erreur, entraînant confusion, fait par de nombreux généalogistes quand il entre en généalogie alsacienne.
Fig. 1.- Carte des langues (Mundarten) et dialectes allemands (d'après Wiesinger, Heeroma & König, in Wikipedia).
Il faut aussi signaler que le standard allemand de l’Allemagne est distinct de celui de la Suisse et de celui de l’Autriche. L’ensemble de ces standards comportent 29 dialectes principaux (Deutsche Mundarten) et qui diffèrent d'une région à l'autre, avec des difficultés dans le choix des fondements par une analyse structuraliste : le parler alsacien en comporte trois ! Les dialectes allemands sont en fait des systèmes linguistiques ayant ses propres règles et une phonétique caractéristique ; ils font généralement l’objet de dictionnaires particuliers - voir https://woerterbuchnetz.de/ et pour l’alsacien - Elsässischen Mundarten et pour Schwytzerdütsch : Idiotikon digital.
Rien que pour les voyelles l’allemand est riche de 16 à 17 voyelles et 3 diphtongues auxquelles s'ajoutent une dizaine de phonèmes d'origine étrangère.
Les études sur la linguistique alémanique, et alsacienne en particulier, ne tiennent pas toujours compte des variations locales au sein des parlers alsaciens comme la phonétique de l'alsacien colmarien et celui de l'alsacien strasbourgeois, et pourtant son usage dans des actes est à prendre en compte encore faut-il savoir parler l’alsacien, ce qui se perd de plus en plus.
Or, les généalogistes de n'importe quelle communauté linguistique adaptent inconsciemment les emprunts à leur système phonétique et phonologique et le pire est de traduire dans leur langue des actes écrits dans une autre. L'erreur fondamentale provient d'un attachement excessif à l'écriture qui n'est qu'un reflet de la langue parlée. Et les confusions sont nombreuses, car la traduction ne tient pas compte de la définition du mot ou du nom dans la langue originelle, et pouvant être bien distincte : un exemple .
Et les généalogistes, compulsant des actes sur plusieurs siècles, en oublient qu’il est normal de se fonder sur des textes pour essayer de reconstituer le système phonologique de périodes anciennes, au lieu de l’état de langue actuel en allemand parlé. Un mot ou un nom n’est pas qu’une unité orthographique, mais aussi et surtout phonétique : quelques exemples de patronymes et de toponymes .
Utiliser une traduction des actes ne tient pas compte des caractéristiques de la langue traduite, dont la phonétique, et ainsi ouvre à des interprétations erronées, parfois fantaisistes, notamment sur des supposés variants de patronymes. Les actes paroissiaux en Alsace en latin devraient être traduit en allemand, non en français au moins pour les noms et prénoms [1]. Rappelons que le latin à sa propre phonologie et paleographie - voir ci-dessous Liens.
Aussi, et cela vaut pour toute généalogie, mieux on connaît la langue des actes à lire et moins on commet d’erreur dans leur interprétation, sous oublier la connaissance historique local du lieu et de la région où se trouve le registre. Et cela vaut particulièrement pour l’Alsace ! Et pour les actes récents il faut aussi, Le droit local , incluant et notamment la non-application de la loi sur la laïcité et le maintien du Concordat napoléonien, fait partie des nombreux particularismes alsaciens qui sont pour la plupart largement méconnus des citoyens français et aussi des généalogistes, quand ils ne sont pas "pollués" par de vieux clichés datant de la fin du XIXe siècle. Pourtant, ces particularismes expliquent bien des situations familiales alsaciennes et peut répondre à des interrogations soulevés par des généalogistes les méconnaissant.
Les liens et références ci-dessous permettront à ceux qui le souhaitent de compléter leurs connaissances linguistiques alsaciennes, ce qui implique de savoir à la fois la langue allemande standard et la langue alémanique pour l’alsacien, avec bien des différences phonétiques et phonologiques entre elles.
Comme Louis XIV auparavant, ils se rendront vite compte des forts particularismes alsaciens, tant politiques, religieux, linguistiques et donc culturels !
Depuis la fin du siècle dernier, les changements à la fois culturels et populationnels ont largement altérés l'usage de l'alsacien en Alsace : ils ne sont plus transfrontaliers mais nationaux, notamment en renforçant une frontière politique ne datant que de 1918 : le Rhin qui devient maintenant une frontière linguistique, la pression politique jacobine de la France (de l'intérieur !) n'y est pas absente, tout comme la forte immigration à la fois étrangère (10-15 %) et française (non calculée). Et pour en savoir plus...
Notes :
[1] Les actes paroissiaux catholiques en latin sont souvent objets de confusion pour les noms et les prénoms quand ils sont latinisés ou modifiés, et, quand ensuite, traduits en français et non en allemand. Rappelons que les signatures peuvent parfois les fournir en allemand. Noms et prénoms allemands sont généralement différents de ceux en latin et français. Un exemple : Joanis ou Jean peut correspondre à plusieurs prénoms distincts en allemand : Johann, Johannes, Hanß, Hans. C’est dans les généalogies catholiques que se constatent le plus de variants pour un même patronyme, lors que dans des actes en allemand, la variation d’un même patronyme ne se fait en général que sur une lettre étalée sur plusieurs générations. La phonétique dialectale est évidemment aussi à prendre en compte, ce qui nécessite une bonne connaissance de l’alsacien (Emig, 2017, 2021). Voir les Archives d'Alsace : Lire les actes en latin et CompGen : Lesen von Kirchenbuchdaten
Nombre de généalogistes francophones occultent ou méconnaissent les linguistiques allemandes et alémaniques, ainsi que la paléographie latine, suite à des traductions ne tenant pas compte des caractéristiques linguistiques. Et ces lacunes sont aggravées par des copier-coller, sans vérifications des actes dans les registres : on peut ainsi retrouver les mêmes erreurs dans des dizaines, des centaines, voire des milliers d'arbres généalogiques.
[2] Les url des Archives d’Alsace sont : - pour le site de Colmar = https://archives68.alsace.eu/ ; - pour le site de Strasbourg = https://archives.bas-rhin.fr/ , ce dernier en changera prochainement.
Références sur la linguistique alémanique et allemande
Ammon U. (1991). The differentiation of the German language into national varieties of the Federal Republic Of Germany (F.R.G.), the German Democratic Republic (G.D.R.), Austria and Switzerland. History of European Ideas, 13 (1/2), 75-88. 
Beyer E. (1963). La flexion du groupe nominal en Alsacien: étude descriptive et historique avec 60 cartes. Les Belles Lettres, Paris, 384 p. - le même, La palatisation vocalique spontanée de l'alsacien et du badois, Strasbourg, 1964, 373p. & 49 p. (annexe) : sur les patois de Bitche, Fénétrange et Sarrebourg. (H. H.)
Brum A. (2021). Les langues en Alsace : une longue histoire. Metis, https://www.metiseurope.eu/2021/01/31/les-langues-en-alsace-une-longue-histoire/
Christen H. et al. (2010). Alemannische Dialektologie: Wege in die Zukunft. Steiner, Suttgart, 373 p.
Emig C. C. (2017). Des règles, lois et coutumes françaises, suisses et allemandes à appliquer en généalogie.
Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_01-2017, p. 1-13. 
Emig C. C. (2021). De la généalogie protestante en Alsace... quelques remarques et conseils.
Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_01-2021, p. 1-11 [online].
Leahy S. (2005). The Alsatian dialect in the post-WWII period. et 
Siebenhaar B. & Voegeli W. (1988). Mundart und Hochdeutsch im Vergleich. p. 75-87 - non publié. 
Siebenhaar B. & Wyler A. (1997). Dialekt und Hochsprache in der deutschsprachigen Schweiz. Pro Helvetia, Zürich, 5, 46 p. 
Steiblé L. (2014). Le contrôle temporel des consonnes occlusives de l’alsacien et du français parlé en Alsace. Linguistique. Thèse Dr., Université de Strasbourg, 295 p.
Steiblé L. & R. Sock (2014). Les occlusives de l’alsacien: une étude temporelle. 30e édition des Journées d’étude sur la parole, Association Francophone de la Communication Parlée, le Mans, France. p.494-503.
Tabouret-Keller A. & F. Luckel (1981). Maintien de l'alsacien et adoption du français. Eléments de la situation linguistique en milieu rural en Alsace. Langages, 15 (61), 39-62. 
Weckmann A. avec la collaboration de T. Rieger (2011). Brève histoire linguistique de l'Alsace. Langue et Culture régionales, Cahier n°1, CNDP-CRDP, Académie de Strasbourg, 3e édition, 41p. - et 
Liens vers la phonologie et phonétique
♠ - Allemand - Deutsch
Prononciation de l'allemand Wikipedia
Aussprache der deutschen Sprache Wikipedia
Phonologie de l'allemand (CNRS 2023 -hal-04067671v1-) 
Archives d’Alsace (site Strasbourg). Lire les actes en allemand.
Kentner, G. (2022). Phonetik und Phonologie des Deutschen. In: Klabunde, R., Mihatsch, W., Dipper, S. (eds) Linguistik im Sprachvergleich. J.B. Metzler, Berlin, Heidelberg.
Sileikaité-Kaishauri D. (2015). Einführung in die Phonetik und Phonologie des Deutschen.
♥ - Alémanique - Alemannisch
Dialectologie : Université de Strasbourg
Alemannische_Dialekte : Wikipedia
Dr alemannische Wikipedia : Schwyzerdütsch ; Badisch ; Elsassisch ; Schwäbisch ; Vorarlbergisch.
Alemannische Sprache : Schwarzwaldportal, Freiburg im Brisgau.
Alémanique : Lexilogos
Elsassisches Sprochàmt - Office pour la Langue et la Culture d’Alsace (OLCA). Petite histoire linguistique de l'Alsace - Klëni Gschìcht vùn de elsassische Sproch, 10 p. 
Henry V. (1900). Le dialecte alaman de Colmar (Haute-Alsace) en 1870, grammaire et lexique (en français) - et 
Martin E. (1899-1907). Wörterbuch der elsässischen Mundarten. Bd. I., 799 p., & II, 1159 p. (mit einem alphabetischen Wœrterverzeichnis und einer Mundartenkarte von H. Lienhart). Trübner, Strasbourg,
Pour le Schwytzerdütsch, voir références dans Siebenhaar B. & Voegeli W. (1988) et Siebenhaar B. & Wyler A. (1997) - ci-dessus.
♣ - Latin
Watbled J. P. (2012). Théories phonologiques et questions de phonologie latine. Atelier de phonologie latine, Université de Provence, Apr 2012, Aix-en-Provence, France, p.25-57, Ha l - 0 3 0 7 9 5 9 5 . et 
Kirchenlatein : Wikipedia
Latin d'église : Wikipedia
Übersetzungen aus Kirchenbüchern Latein–Deutsch - 
Nota : sur un sujet allemand, la page Wikipedia en allemand (ou alémanique) est toujours plus complète,
donc plus informative que celle en français.
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