Famille Schürch

  Généalogie des SCHÜRCH de Sumiswald - cultivateurs et meuniers anabaptistes dans le Sundgau et Ried (Alsace)

by Google     mit Google    
        Emigration "française" =   Franche-Comté  -  Territoire de Belfort  -  Sundgau & Ried  -  Ried  -  Vallée de la Bruche  |  eGen Schürch   |   Portail Schürch   |  
Close

 

Obermühl à sainte-croix-en-plaine

[= obere heÿlig Creutzer Mühle – Dietremannsmühl  – Täufermühl]

 

Le moulin a une très ancienne histoire : il correspond au domaine dit du "moulin supérieur", [Obermühl, ou Dietremannsmühl, Täufermühl, deux premiers étant les noms usuels de ce moulin dans les actes officiels] situé sur la rivière Thür sur le ban de Sainte-Croix-en-Plaine . Au XVIe siècle, il appartenait à la Ville de Colmar qui le fait exploiter pour son compte. Après la guerre de Trente-Ans, le moulin connut plusieurs propriétaires, dont, en 1706, Me François  Dietremann (1656-1729), conseiller du Roi auprès du Conseil souverain d’Alsace ; son épouse est Julienne de Boisgautier. Le moulin comprenait trois tournants : deux pour la farine et le troisième pour l’huile de chanvre [dont les graines, nommées chènevis, étaient pilées]. Au décès en 1729, leur fille Jeanne Marguerite, née en 1686 à Neuf-Brisach, hérite du moulin ; elle s’était mariée en 1705 à François Melchior de Schauenbourg (1682-1754), conseiller du Roi auprès du conseil souverain d’Alsace, seigneurs de Niederhergheim et Jungholtz (village situé non loin de Soultz  à l’entrée de la petite vallée du Rimbach). Ainsi, le moulin entre dans le patrimoine des nobles catholiques des De Schauenbourg, qui ont des châteaux sis à Herrlisheim et à Jungholtz.
Dans les années 1770, ces nobles sont confrontés à de grosses difficultés financières. En 1775, le moulin fait l’objet d’un bail pour une cession emphytéose au profit au meunier Joseph Schneiterling de Soultz. En l’absence d’un entretien minimal, l’état général du moulin se dégradait peu à peu, et ce depuis le temps des Dietremann. Le meunier et son épouse Agnès Baumann décident alors de céder son emphytéose à Sebastian Peterschmitt (1748-1826), qui comprenant :

  • le moulin à farine, le moulin à huile (Öhlmühl) et le moulin à chanvre (Ribmühl) avec le pré, la chènevière (Hanffland) et les dépendances situés dans tous l’enclos d’environ deux Junchart (= environ 2 hectares) contenus entre les deux rives de l’ancien et le nouveau canal de la rivière Thur.
        Plus sur les moulins alsaciens

C’est le début de la période anabaptiste. Devant notaire à Colmar, la cession du moulin est faite le 16 juin 1778 à « Sebastian Peter Schmitt », un anabaptiste qui habitait le moulin « hintere Mühl » au fond de la vallée à Jungholtz, appartenant aux De Schauenbourg. Ses parents, Sebastian Peterschmitt (1700-1784) et Anna Augsburger, sont venus de Bollwiller pour s'installer à Sainte-Croix-en-Plaine. Sebastian, le fils, est encore célibataire au moment de l'achat. Il se mariera quelques mois plus tard avec Ruth Barbara Schlatter (1758-1823). Pour cet achat estimé à 4 300 livres, deux anabaptistes de Jungholtz se sont portés caution solidaire : Jacob Schellenberg  et son futur beau-père (ou beau-frère), Hans Schlatter († 1785).
Les affaires  de Sebastian Peterschmitt prospèrent, ce qui lui permet de signer de nouveaux baux pour étendre son domaine, notamment avec le baron Philippe Michel de Schauenbourg, seigneur de Niederhergheim. Ses dettes sont pratiquement payées en 1788.

Succession chronologique des propriétaires Peterschmitt

À la Révolution et après la chute de l’Ancien Régime, il devient propriétaire du moulin, non sans avoir dû batailler ferme avec Balthazar de Schauenbourg qui tenta de faire obstacle juridiquement à la vente du moulin, confisqué à la noblesse et devenu « bien national ». Le 7 juin 1799 [19 prairial an VII], l’arrangement obtenu satisfait les deux parties.
Sebastian Peterschmitt avait aussi un rôle de pasteur (prédicateur) au sein de la communauté mennonite de Colmar et des environs et ce jusqu’à sa mort en 1826. En 1809, dans une lettre au préfet, transcrite par Schmitt (1979, p. 51), il est mentionné : "Les anabaptistes de ce canton et des environs se réunissent ordinairement tous les quinze jours à Schoppenwihr, sur le ban de la commune d’Ostheim, pour exercer leur culte dans une salle à ce destinée. Le prédicateur ou chef de l’assemblée s’appelle Sébastien Schmid [sic, Peterschmitt], meunier sur la banlieue de Ste-Croix-en-Plaine. Ce dernier est tenu de se rendre chaque fois à la réunion. "

Sis sur les bans de Bennwihr et d'Ostheim, la ferme de Schoppenwihr et son domaine, propriété de la famille de Berckheim (voir 1 - 2 ) étaient à l’époque gérés par des anabaptistes, notamment les Stucky. A proximité, au bord de la Fecht, se trouvait aussi le moulin de Katzwangbrücke (aujourd'hui totalement détruit), sur le ban de Bennwihr, où le fils Sébastien (1781-1866), second enfant de Sebastian Peterschmitt et Ruth Schlatter, était meunier au moins depuis 1836 (année de naissance de son fils Pierre en secondes noces avec Steinmann Katharina) et il est mort dans ce moulin.


Les descendants de Sebastian Peterschmitt et de Ruth Barbara Schlatter


Le moulin Obermühl est parfois aussi connu sous le nom de "Täufermühle" (voir Täufer = anabaptistes), car les Peterschmitt étaient mennonites. Ils eurent sept enfants, 4 garçons et 3 filles, tous nés à la Obermühl, dont 6 avec descendants. Le père Sebastian y décède en 17 juin 1826.
C'est alors François Joseph Peterschmitt (1790-1863) qui hérite du moulin qu'il fait fonctionner avec l’aide de son frère Jean François (1798->1873) , tous deux sont meuniers.

Les meuniers à la Obermühl :

  • François Joseph (1790-1863) épouse en 1814 Madeleine Bächer (1793-1853), née à Sainte-Marie-aux-Mines. Il est le meunier-propriétaire du moulin. Ils ont 11 enfants tous nés à la Obermühl, 5 sont morts en bas-âge ; plusieurs furent meuniers. En 1822, il construisit la ferme attenante au moulin. Sur le fronton de la porte d'entrée de la ferme sont gravés les initiales du couple et l'année - [cliquez sur la photo pour agrandir]
    L'acte de décès de François indique comme lieu Dietremannsmühl, alors qu'on pouvait s'attendre à Täufermühle.
    C'est son arrière petit-fils Christian Eugen Peterschmitt ( 1879-1946) qui rachètera la ferme en 1931, avec son épouse Margaretha Peterschmitt (1878-1962), une petite-cousine germaine, petite-fille de François Jean Peterschmitt et Véronique Roth [voir ci-après et arbre ci-contre] -
    Pour la succession - voir ci-dessous .

  • François Jean Peterschmitt (1798->1873) est aussi meunier à la Obermühl. Veuf de Barbe Stucky, il épouse en 1824 en secondes noces Véronique Roth (1800-1868), dont l'ancêtre est Anna Schürch (Burgerort : Sumiswald). Elle est née à Carspach en 1800 ; ses parents Jacques Roth (1765-1822) et Anna Liechty, elle présente au mariage, étaient cultivateurs la ferme St-Georges sur ban d'Ensisheim, à environ 2 km au Sud du bourg, au bord de l'Ill [carte]. L'acte de mariage Sainte-Croix-en-Plaine n°3 p. 22 en ligne aux A. D. 68 ne fait aucune mention sur la religion. Parmi les témoins du mariage [acte Sainte-Croix-en-Plaine n° 3 p. 22], on note Joseph Gerig (variante patronymique de Schürch) âgé de 53 ans, cultivateur, demeurant à Schönensteinbach.
            Leurs sept premiers enfants sont nés à la Obermühl. Puis, en 1841, la famille quitte le moulin pour s'installer dans une ferme du sieur d'Authis, à Nambsheim où naissent des deux derniers enfants et où décède Véronique Roth, en 1863.
    Et plus ci-dessous .

Les cultivateurs au Rheinfelderhof à Rustenhart :

        Les deux fils aînés de Sebastian et Ruth vont s'intaller au Rheinfelderhof (ban de Rustenhart) dans un domaine qui possède déjà une longue histoire : à lire .

  • Sebastian Peterschmitt (1781-1866) y arrive d'abord, vers 1809-1810, avec sa première épouse Barbara Goldschmitt. Après le décès de cette dernière en 1831 à Rustenhart, il épouse en secondes noces, la même année, Catherine Steinmann. Sur l'acte de mariage il est précisé qu'il est mennonite, ainsi que ses parents. Elle est née au Pfalzhof , à Eusserthal (Landau, Allemagne), mennonite elle aussi (voir acte de mariage Rustenhartd n° 2 p. 110 en ligne aux Archives Départementales 68). Tous ses enfants, ceux du premier mariage sont nés au Rheinfelderhof. Après son remariage avec Katharina Steinmann en 1819, il devient meunier au moulin de Katzewangbrücke (aujourd'hui totalement détruit), sur le ban de Bennwihr, au moins depuis 1836 (année de naissance de son fils Pierre en secondes noces ) et il y est mort. Son dernier fils Pierre devient meunier au moulin de Staffelfelden.

  • Peter Peterschmitt (1785-1838) y épouse Madeleine Steinmann, soeur de Katharina, en 1819 et leurs enfants aussi naîtront au Rheinfelderhof. Un descendant de ce couple, Willy Peterschmitt (1925-1993) épousera Jeanne Baltzinger (1911-1999) à Muntzenheim : ils étaient mennonites.

Quant aux filles :

  • Barbara Peterschmitt (1785-1821) épouse André Bächer [Becher] (1798-1826) de Sainte-Marie-aux-Mines où le couple s'installe. Leur fille Madeleine Bächer (1821-1882) se marie avec son cousin germain François Joseph Peterschmitt (1715-1879) de et à Rheinfelderhof (Rustenhart). Un des enfants de ce couple Joseph Peterschmitt (1840-1902) se marie à Rustenhart avec Anne Marie Röschly (1851-1920). C'est leur enfant Christian Eugen qui rachètera la ferme familiale, devenue Täufermühl (ou en français moulin Teufer) en 1931.

  • Catherine Peterschmitt née en 1790 décède en 1816, sans descendance.

  • Anne Peterschmitt (1802-1866), la dernière, épouse, en 1818, Peter Wagler de Essingen (Landau, Allemagne) où va vivre le couple.


Les descendants de François Joseph Peterschmitt et de Madeleine Bächer


En 1826, François Joseph Peterschmitt (1790-1863) et Madelaine Bächer (1793-1853), son épouse, héritent du moulin. Dans sa gestion, François Joseph est secondé par son frère François Jean Peterschmitt (1798->1873), qui avec sa famille quitte le moulin en 1841 pour prendre un fermage à Nambsheim. Et plus.... Chrétien, fils de François Joseph, est aussi meunier au moulin jusqu'à sa mort en 1855. Le gendre André Bächer est aussi indiqué comme meunier au moulin dans divers travaux (voir ci-contre : À lire) ; or, dans les divers actes d'état-civil, sa profession est cultivateur.
      En 1832, François Joseph construit la ferme attenante au moulin ; actuellement, ce domaine agricole, séparé du moulin, a été racheté par son arrière petit-fils Christian Eugen en 1931 et il est toujours géré par les descendants directs Peterschmitt (voir arbre ci-dessus).

Après la mort de François Joseph Peterschmitt, moulin et ferme ont été repris (par héritage?) par sa fille Barbe et son gendre André, au moins jusqu'à la mort de ce dernier en 1874. Puis, l'année 1875 est marquée par le décès de deux de leurs quatre enfants, François Joseph, né en 1840, et Pierre, né en 1846, tous deux agriculteurs. Dans l’acte de décès de Barbe en 1882 il est noté qu’elle est morte « zu Heilig Kreuz in der Täufermühle, zu Heil Kreuz ». Et, dans l’acte de décès en 1875 de son fils François Joseph, il est précisé pour elle : « Gutsbesitzerin » [propriétaire terrienne].

 


Que sont devenus moulin et ferme ?    Voir ci-contre >>   


 

La descendance François Joseph Peterschmitt et Madelaine Bächer est de 9 enfants :

  • François Joseph (1815-1879), époux de Madelaine Bächer(1821-1882), est cultivateur à Rheinfelderhof (Rustenhart), fin des années 1830. Ils ont eu 8 enfants tous nés à Rheinfelderhof. Un de leurs petits-fils, Christian Eugen Peterschmitt (1879-1946) va, avec son épouse Margaretha Peterschmitt (1876-1962), racheter la ferme du moulin en 1931.

  • Barbe (1816-1882) épouse de André Bächer (1815-1874) : considérés comme les successeurs au moulin, il apparaît pourtant dans les actes qu’André est cultivateur (jamais meunier). Ils furent vers 1844 domicilié à Sainte-Marie-aux-Mines (acte de naissance de leur fils Chrétien en 1844). Puis, ils sont revenus au moulin. En effet, on peut ainsi penser que le moulin pourrait être devenu leur propriété (en 1863 ?). Au décès de Barbe, veuve d'André, en 1882, deux fils semblent lui avoir survécu.

  • Marie Anne (1818- ?).

  • Chrétien (1819-1855) est meunier à la Obermühl. En 1844, il épouse Madeleine Bächer, née en 1818 à Lubine (88), où elle est retournée après la mort, en 1855, de son mari et de leur seul enfant Barbe, née en 1846.

  • Anne (1823-1824)

  • André (1825-1875), marié avec Barbe Bächer, est meunier à la Obermühl. Puis, vers 1850, il part avec sa famille à Blodelsheim (68) revient au moulin vers 1854. Enfin, la famille quitte définitivement le moulin vers 1859 pour s’installer en pays anabaptiste dans le Bas-Rhin à Fouchy, puis en 1864 à Bourg-La Bruche (67), localités où naîtront les derniers de leurs enfants. André décède à Colroy-la-Roche (67) dans la maison de sa fille Catherine. Le dernier de leurs enfants Joseph né à Bourg-Bruche épouse Elisabeth Neuhauser, dont la grand-mère est Rosine Schürch.

  • Anne Marie (1827-1875), célibataire.

  • Véronique (1828- ?)

  • Pierre (1830-1837), Marie Anne (1831-1833) et Catherine (1834-1842) sont les derniers enfants, tous décédés dans leur jeune âge.

Remerciements

Les données de la généalogie des famille Roth et Peterschmitt proviennent principalement de Jean François Lorentz que je veux cordialement remercier ici, tout comme Raymond Wölflé, actuel propriétaire du moulin et Erna Peterschmitt, épouse Oesch, propriétaire de la ferme.

Pour l'historique et la généalogie de la Obermühl, il me faut remercier tout particulièrement Raymond Wölflé et Erna Peterschmitt pour leur chaleureux accueil et la mise à disposition des documents pour rédiger cette page.


Carte des lieux cités dans cette page
[Les étoiles indiquent ceux des descendants de Schürch originaires de Sumiswald]

- cliquez sur les rectangles pour agrandir -


- arbre avec des liens à cliquer -

Ci-dessus, un résumé de la généalogie des familles ayant habité Obermülhl (Sainte-Croix) et Rheinfelderhof (Rustenhart). Les communautés de mennonites venus de Suisse ont toujours gardé entre elles d'étroites relations comme l'attestent les mariages entre les différentes familles habitant en Haute-Alsace, notamment des environs de Montbéliard, Florimont, Altkirch, Mulhouse, Bollwiller, les vallées de Sainte-Marie-aux-Mines et de la Bruche.


À lire :

Baecher R. (2004). Entre légende et réalité : les Peterschmitt. Souvenance anabaptiste, 23, p. 15-39. - suivi de - (2007). L'apparition du nom Peterschmitt. Complément d'enquête. Souvenance anabaptiste, 26, p. 61-70.

Baecher R. (2006). Le domaine de Schoppenwihr et les anabaptistes. Contribution à l'histoire des anabaptistes des environs de Colmar au XVIIIe siècle. Souvenance anabaptiste, 25, p. 16-42.

Emig C. C. (2018). Descendants d'Anna Schürch en Franche-Comté et en Alsace. Nouveaux eCrits Scientifiques,, 01-2013, 47 p. http://paleopolis.rediris.es/NeCs/NeCs_01-2018 [en ligne] - 2e édition.

Peterschmitt E. & Nafziger H. (1991). Les Peterschmitt, le rôle important du Rheinfelderhof. Souvenance anabaptiste, 10, p. 20-37.

Schmitt R. (1979). Les anabaptistes du Val de Munster. Annuaire de la Société d’Histoire du val et de la ville de Munster.

Seguy J. (1969). Religion et réussite agricole. La vie professionnelle des Anabaptistes français du XVIIe au XIXe siècle. Archives des Sciences sociales des Religions, 8 (28), p. 93-13.

Specklin P. F. (2003). Sausheim: le Quatelbach, son moulin et sa turbine. PubliH, Uffholtz.


Obermühl - Sainte-Croix-en-plaine

Rheinfelderhof - Rustenhart

Nambsheim


De la généalogie...


Vente du moulin et de la ferme : après 1884 ?

Le moulin et la ferme sont acquis probablement après 1884 par François Joseph Nabholtz, laboureur à Sainte-Croix-en-Plaine, où il est né en 1842, et, s'y est marié en 1874 avec Marie Thérèse Ritzenthaler, née en 1846 à Wickerschwihr et décédée en 1917. Les parents étaient Joseph Nabholtz (1818-1888), d'abord tailleur d'habits, puis laboureur, et Anne Marie Hetzmann (1814-1876), lui natif de Ste-Croix et elle d'Oberhergheim.

Depuis, le moulin Obermühl est resté dans les mains des descendants. Elle connaîtra bien des vicissitudes, elle renaîtra deux fois de ces cendres au cours du siècle dernier. Après le premier de ces incendies, vers 1930, la vente de ferme a été rendue nécessaire pour pouvoir financer la reconstruction du moulin. Les meuniers sont les deux frères Lucien et Constant Thomann, mais le domaine appartient à leur mère Thérèse Nabholtz, veuve de Jules Thomann. (voir ci-dessous)

[Note : les moulins étaient construits en bois, seul matériau pouvant absorber les vibrations engendrées par les meules]

Du moulin d'origine, il ne reste que quelques pierres, en grès des Vosges, des fondations. Le moulin est transformé, en 1971, en hôtel par Marlyse Thomann, la descendante, et son époux Raymond Wölflé, architecte (*).

(*) En août 2012, en allant voir le propriétaire de la Obermühl, Raymond Wölflé, j'ai eu la surprise de retrouver en lui l'architecte qui construisit la maison de mes parents en 1965 !

La ferme Täufermühle (et son domaine agricole) : vendue en 1931

Le 10 septembre 1931, l'acte de vente (avec jouissance au 2 janvier 1932) est signé entre Thérèse Thomann, née Nabholtz, et Christian Eugen Peterschmitt, un arrière-petit-fils de François Joseph Peterschmitt (1790-1863), ancien propriétaire du moulin et constructeur de la ferme (en 1822), et de Madeleine Bächer (1793-1853). Christian Eugen Peterschmitt, né en 1879 à Rheinfelderhof (Rustenhart) et décédé en 1946 à Ste-Croix. Il est l'époux de Margaretha Peterschmitt (1877-1962) qui est petite-fille de Véronique Roth (voir arbre ci-dessus).. Leur fils Henri (né en 1912 à Rheinfelderhof), marié avec Catherine Vögelin, native de la vallée de Munster, transmet le domaine à leur fille Erna Peterschmitt qui a épousé Guy Oesch, en 1968 à Ste-Croix.

Toujours en activité agricole, elle est gérée, depuis 2006, par leur fils Daniel Oesch. L'adresse de la ferme apparaît sous : Moulin Teufer, 68127 Sainte-Croix-en-Plaine, soulignant la religion mennonite des propriétaires.

Succession chronologique des propriétaires Peterschmitt


Les descendants de François Jean Peterschmitt et Véronique Roth

[Véronique Roth est une descendante des Schürch de Sumiswald]


Parmi les enfants de François Jean Peterschmitt avec Véronique Roth, deux des filles ont fait un mariage catholique : Anne en 1856 avec Xavier Ackermann, et, Madeleine en 1874 avec Xavier Birrer; les deux familles habitent Nambsheim. Les deux autres enfants mariés ont des conjoints mennonites : Joseph en 1865 avec Marguerite Zehr, habitant aussi Nambsheim, dont la fille Margaretha rachetera la ferme Teufer avec son mari Christian Eugen Peterschmitt ; et, Madeleine avec Pierre Eymann, meunier à Sausheim, puis à Staffelfelden.
Voir arbre ci-contre.

Pierre Eymann fait partie des familles de meuniers anabaptistes, parmi lesquels son frère Joseph Eyman qui épouse Peterschmitt Rosine, fille de Sebastian Peterschmitt et Barbe Goldschmitt et cousine germaine de la seconde épouse de Pierre Eymann. Sebastian devient propriétaire du moulin de Katzewangbruck sur le ban de Bennwihr, après avoir quitté le Rheinfelderhof à Rustenhart. Rappelons que le père et l'oncle de Véronique Peterschmitt sont meuniers à la Obermühl.

Dans les années 1860, plusieurs meuniers se regroupent à Staffelfelden : Pierre Eymann et son frère Joseph, Pierre Peterschmitt, fils de Sebastian et de sa second épouse Katharin Steinmann, et beau-frère de Joseph Eymann.


Les moulins où les Eymann ont travaillé :

  • Sausheim - au sud du village - moulin à farine, tissage, sur le Quatelbach (un canal en parallèle avec l'Ill) ; il est vendu en 1863 par les derniers propriétaires meuniers Emmelhainz-Brustlein.

  • Guebwiller - traversé par la rivière Lauch, il y a au moins un moulin en amont et un en aval du bourg.

  • Staffelfelden bordé au Sud par la rivière Thür - c'est sur un bras de celle-ci que se trouve le moulin. Ce moulin a été la propriété des De Schauenbourg. Il fut longtemps dirigé par des Peterschmitt, notamment Jacob Peterschmitt, avant 1767, année à laquelle il a acheté l’emphytéose du moulin de Jungholtz (voir ci-dessus) qui est aussi propriété des De Schauenbourg). Il la revendra à Hans Schlatter. Puis, des meuniers Peterschmitt et Eymann venus du moulin de Bennwihr reprendront la gestion du moulin.

  • Bennwihr - le moulin est tout au sud-est du ban de la commune sur la rivière Fecht, juste au sud du pont (dont le moulin porte le nom) de la route de Bennwihr à Houssen : Cazelbrug sur la carte Cassini et Katzewangbruck dans les registres d'Etat-civil - localisation sur la carte Cassini ci-dessous - il n'en reste que quelques pierres des fondations.

 

Eymann Pierre, meunier

Pierre Eymann, né en 1822 à Strasbourg, est d'abord meunier à Marckolsheim. Puis, il s'installe à Guebwiller où il se marie en 1852 avec sa cousine germaine Elisabeth Lehmann (1824-1861), née à Marckolsheim ; leurs mères sont soeurs : respectivement Marie Zehnter (1792-1846) et Barbara (° 1794). A cette époque, Jean Lehmann travaille comme blanchisseur de toile, la blanchisserie est située sur la route Guémar à Ribeauvillé. Pierre Eymann (1785-1858) père est gérant de la ferme de la Bussière [localisation ] à Staffelfelden. Elisabeth Lehman meure en couches lors de la naissance du quatrième enfant, mort-né, en 1861 à Guebwiller.

Pierre Eymann remarie en secondes noces en 1862 avec Véronique Peterschmitt (1833-1907) à Sainte-Croix-en-plaine. Il est meunier au moulin de Sausheim où naît le premier de leurs 4 enfants. Puis, ils s'installent à Staffelfelden vers 1863. Leur troisième enfant Catherine naît à Nambsheim en 1868 dans la ferme des grands-parents.

 

 


Des Fermes et des Moulins



Succession chronologique des propriétaires Peterschmitt de la Obermühl


1778
Peterschmitt Sebastian (1748-1826)  souscrit un bail pour une cession emphytéose du moulin (appartenant aux De Schauenbourg *).
1799
Peterschmitt Sebastian  devient le seul propriétaire du moulin.
1826
Décès de Peterschmitt Sebastian.
1826
Peterschmitt François Joseph (1790-1863) reprend le moulin avec l’aide de son frère Jean François (1798->1873) - tous deux meuniers.
1822
Peterschmitt François Joseph construit de la ferme attenante au moulin.
1839 Peterschmitt François Joseph (1815-1879), avec son épouse  Bächer Madelaine, s’installent à Rheinfelderhof (Rustenhart).
1841
Peterschmitt Jean François (1798->1873), son épouse Roth Véronique (1800-1868) et sa famille quitte le moulin pour s’installer comme fermier à Nambsheim.
1855 Décès de Peterschmitt Chrétien (1819-1855), époux de Bächer Madeleine, meunier à la Obermühl.
1859 Peterschmitt André (1825-1875), meunier, quitte le moulin avec sa famille pour le Bas-Rhin (Fouchy, puis Bourg Bruche).
1863
Décès de Peterschmitt François Joseph.
1863
Peterschmitt Barbe (1816-1882), avec son époux Bächer André (1815-1874) héritent du moulin et de la ferme.
1874
Décès de Bächer André.
1882
Peterschmitt Barbe, veuve de Bächer André, décède à la « Täufermühle ».
Probablement
>
1884
Achat du moulin par Nabholtz François Joseph, laboureur, né en 1842 et mort en 1921 à Ste-Croix, époux de Ritzenthaler Thérèse, née en 1846 à Wickerschwihr, morte au moulin en 1917. Leur fils aîné François Joseph (1875-1922) y est meunier.
1921
Nabholtz Marie Thérèse (1878-1962 - fille de François Joseph), épouse de Thomann Jules (1875-1929), cultivateur à Herrlisheim, où ils se sont mariés en 1901.
1931
Vente de la ferme et de son domaine agricole à Peterschmitt Christian Eugen (1879-1946), arrière-petit-fils de Peterschmitt François Joseph (1790-1863).
Depuis
Les propriétaires du moulin sont des descendants Nabholtz-Thomann : actuellement Thomann Marlyse avec son époux Wölfflé Raymond.
Quant à la ferme, elle est toujours aux mains des Oesch, descendants de Sebastian Peterschmitt qui acheta le moulin et aussi des Roth, descendants des Schürch de Sumiswald.

      * les héritiers en indivision de François Melchior, baron de Schauenbourg (1682-1754)