Greiner - Stähelin
Volland
von Württemberg
Habsburg-Bayern-Valois
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Les seigneuries en Alsace Herrschaften im Elsaß
Conséquences généalogiques
Les structures féodales alsaciennes sont celles issues des empereurs et rois des Francs (dont Karl I., nommé en France Charlemagne), puis à partir de 962 du Saint Empire, auquel l’Alsace a appartenu dès sa création et jusque partiellement en 1796 (pour des possessions allemandes)
Le terme Herrschaft recouvre, en allemand, un vaste champ sémantique qui peut s’appliquer en sens distinct : comme rapport de pouvoir ; comme personne ou institution exerçant la domination ; comme un domaine (prenant pour ce dernier un sens proche du terme français de seigneurie) (Bretschneider & Duhamelle, 2014-2020). Elles persisteront jusqu’à la Révolution française, et même quelques années après.
Les seigneuries étaient habituellement soumises à l’autorité territoriale d’un noble de haut rang, quand il n’était pas lui même le seigneur [1].
Le « patchwork » alsacien est lié à l’héritage d’une longue histoire de morcellement politique et d’enchevêtrement de structures multiples aux pouvoirs variables et aux fonctionnements différents. Les possédants appartenaient au Saint Empire, au royaume de France, à des cantons suisses, jusque vers la fin du XVIIIe siècle.
Avec l’adoption de la Réforme au cours du XVIe siècle par des possédants de seigneuries alsaciennes, se rajoute la religion dont les effets vont se prolonger jusque vers le milieu du XXe siècle. C’est en effet sous l’empereur Karl V. (en français Charles-Quint) que le traité du Augsburger Reichs- und Religionsfrieden (ou Paix impériale et religieuse d'Augsbourg) est conclu le 25 septembre 1555 ; il légifère sur la situation des confessions luthérienne et catholique dans le Saint Empire avec un compromis fondé sur le principe cujus regio, ejus religio (tel prince, telle religion). En Alsace, la liberté religieuse, dont celle du protestantisme, était garantie, sous contrôle de l’empereur, par les traités de Westphalie (traité de paix de Münster) ; la Paix de Rijswijk en 1697 qui a mis fin à la guerre de succession du Palatinat a aussi introduit des changement en Alsace. Les tentatives contre les protestants par Louis XIV et l’Eglise catholique altéreront fortement pour des siècles les relations entre les deux religions, jusqu’au milieu du XXe siècle.
L’administration royale française doit s’adapter au contexte alsacien morcelé, par respect de la promesse de conserver les coutumes alsaciennes : le Vogtei (ou bailliage) est en Alsace le témoin de la persistance des pouvoirs seigneuriaux.
Carte des possessions protestantes en Alsace au début du XVIIIe siècle [modifiée, Emig, 2012]. Cliquez sur la carte pour l'agrandir
Au XIXe siècle, le pourcentage des protestants, essentiellement luthériens, est d’environ 30%, de la population alsacienne qui comptait environ 2% d’illettrés et seulement environ 5% de personnes connaissant le français.
Les recherches généalogiques sont facilitées quand on intègre une bonne connaissance de cette complexité géographique et politique et des différents facteurs la régissant. L’appartenance de ses ascendants à la seigneurie de leur domicile permet de mieux comprendre les relations familiales, les droits et devoirs (administratifs, religieux, économiques et judiciaires) auxquels ils étaient assujettis et leurs conditions de vie quotidienne.
Les spécificités de la généalogie alsacienne sont nombreuses et bien distinctes de généalogie française, dont deux en particulier la culture allemande, donc l’usage du gothique allemand [2], mais aussi de l’alsacien (parler alémanique) qui peut modifier certains mots et patronymes (par ex, en allemand Preiss et Meyer peuvent s’écrire en alsacien phonétique respectivement Priss et Maier), la prononciation de l’alsacien varie du Sud au Nord !
- Les registres paroissiaux protestants sont en allemand (parfois avec des variantes dialectales). Ils commencent souvent vers la fin XVIIe siècle, en calendrier Julien jusqu’en 1681, et parfois jusque vers 1700.
- Les registres catholiques sont rédigés en latin vulgaire (les noms y suivent donc souvent les déclinaisons latines).
- Les registres d’état-civil sont en allemand de 1792 jusque vers 1805 [3], en français plus tôt dans les grandes villes et les enclaves welsch (romanophones), mais j’en ai aussi rencontrés en allemand jusqu’en 1825.
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Les seigneuries de Riquewihr et de Horbourg sont devenus la propriété des comtes von Württemberg en 1534 : leur ascendance depuis Eberhard IV. sont de nos ancêtres directs (Sosa) - et plus sur eux à 
Tableau de l'ascendance de nos Sosa Württemberg avec le n° Sosa et la génération.
? père de |
 von WÜRTTEMBERG Ulrich I. (-1265) [x]
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20068736
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C25
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père de |
von WÜRTTEMBERG Eberhard I. (1265-1325)
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10034368
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G24
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père de |
 von WÜRTTEMBERG Ulrich III. (>1291-1344)
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5017184
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G23
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père de |
 von WÜRTTEMBERG Eberhard II. (>1315-1392)
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2508592
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G22
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père de |
 von WÜRTTEMBERG Ulrich (>1340-1388)
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1254296
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G21
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père de |
 von WÜRTTEMBERG Eberhard III. (1364-1417)
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627148
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G20
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père de |
 von WÜRTTEMBERG Eberhard IV. (1388-1419)
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313574
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G19
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[x] parents non sourcés, données historiques absentes. |
Références
Bretschneider F & C. Duhamelle (2014-2020). Glossaire Les mots du Saint-Empire. Paris, online, http://saintempire.hypotheses.org/publications/glossaire.
Bretschneider F & C. Duhamelle (2014-2020). Vogtei. In Glossaire Les mots du Saint-Empire. Paris, online https://saintempire.hypotheses.org/publications/glossaire/vogtei
Emig C. C., 2021. De la généalogie protestante en Alsace... quelques remarques et conseils. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_01-2021, p. 1-11 [2e édition].
Emig C. C., 2012. Alsace entre guerres et paix. In : Faire la guerre, faire la paix : approches sémantiques et ambiguïtés terminologiques. Actes des Congrès des Soci&étés historiques et scientifiques, Éd. Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, Paris, p. 195-207. 
2. Les religions. Online http://emig.free.fr/ALSACE/.
Généalogie Alsace (Cercle généalogique d'Alsace, section Île-de-France) (2011). Les seigneuries alsaciennes. https://genealogiealsace.wordpress.com/2021/08/11/les-seigneuries-alsaciennes/, 34 p., consulté le 14 juin 2024.
Notes :
[1] Comme par ex. : les comtes, puis ducs von Württemberg aussi seigneurs de Riquewihr et seigneurs de Horbourg.
[2] La lecture d’actes manuscrits nécessite une bonne connaissance à la fois de l’allemand et des gothiques. Les tentatives de déchiffrage sont souvent source de nombreuses erreurs
[3] J’en ai rencontré jusqu’en 1825.
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