Famille Emig

Les EMIG à Marseille et sa région: les racines alsaciennes - Elsasserditsch et Oberditsch

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Pages jointes...

  • Définitions :
    alémanique et francique

  • Références et publications
    sur la langue alémanique

  • Notes sur la situation récente
    du parler alsacien
    et références

  • France : dialectes allemands
    et références

  • De la langue alsacienne : du "Elsasserditsch" au "Oberditsch"


    La langue germanique apparaît comme une langue indépendante des autres langues indo-européennes vers 500 avant J.-C. Elle n’est pas une langue unifiée car il se scinde, à son tour, en différentes langues qui comprennent, outre l'allemand, l'anglais et les langues scandinaves (danois, suédois, norvégien, islandais). Deux branches nous intéressent particulièrement :
            → le germanique de la Weser et du Rhin dont est issu, entre autres dialectes, le francique rhénan parlé en Alsace, et
            → le germanique de l’Elbe dont est, entre autres dialectes, issu l’alaman (ou alémanique) parlé en Alsace.

    L’établissement d'une langue germanique sur le territoire alsacien coïncide avec l'écroulement de l'Empire Romain au IVe siècle, lorsque les Alamans ou Alémans se sont massivement installés sur la rive gauche du Rhin, jusque là faiblement peuplée par des Romains et des Celtes. Une deuxième vague d'immigration composée de Francs les rejoint un siècle plus tard, ces derniers pénétrant plus à l'Ouest que leurs prédécesseurs. Une frontière linguistique se crée le long des Vosges séparant l’Alsacien de la langue romane voisine.
    Der Straßburger Eide von 842 (ou Serment de Strasbourg), traité de paix entre Charles le Chauve et Louis le Germanique, est rédigé en langue tudesque et romane, les plus anciens documents des langues germanique et française. Suivent alors presque 1000 ans de quasi-monopole de la langue allemande en Alsace (aujourd'hui officiellement bilingue).
    Il faut souligner que l'alémanique a remplacé la langue celte, car le latin n'a pas eu d'usage populaire. Le celte a été introduit vers 600-650 avant J.C. en Alsace qui était pendant des siècles son extension la plus occidentale. Et déjà à l'époque le Rhin n'était pas une frontière (sauf politique plus tard durant les périodes françaises). De nombreux mots, parfois attribués à tort à l'allemand, sont restés en usage jusqu'à nos jours, notamment des toponymes (Emig, 2018) et . L'histoire de la Nation Gauloise s'appellerait aujourd'hui une fake-news : les scientifiques en ont apporté les preuves comme Brunaux (2006), Normand (2004, 2015), mais les stéréotypes ont une mémoire difficile à effacer (comme par Duby, 2011). Même pour les Anciens, les trois termes: Celtes, Galates, Gaulois sont synonymes, leur racine est vraisemblablement la même, et il n'est pas impossible que les Romains aient de préférence utilisé le terme Galli par dérision (Gallus, le coq). Mais la politique ignore souvent la réalité même le Président Sarkozy, pourtant hongrois d'origine, s'est déclaré en tant que Français comme un descendant Gaulois, ignorant que Celtes (ou Gaulois) n'ont aucune appartenance territoriale nationale. Aussi le terme celte sera utilisé pour éviter tout usage nationaliste.

    L'espace dialectal

    (dialecte = variété régionale d'une langue qui est ici l’allemand Hochdeutsch)

    Comme tout dialecte, tout comme le badois, bavarois, bas-saxon, frison, berlinois..., l'Alsacien - Elsässisch, auch Elsässerdeutsch - n'est pas codifiée par l'écriture ; sa grande variété locale reflètant la pluralité linguistique et culturelle de l'Alsace.
    L’alsacien s'est établi sous l'influence locale du francique ou de l'alémanique avec une grande richesse lexicale, et de nombreux emprunts aux langues française, anglaise et hébraïque. Il est contient deux dialectes - l'alémanique - Alemannisch au sud de la Forêt de Haguenau, et le francique rhénan méridional - Südrheinfränkisch au nord de cette forêt et s'étendant sur les régions Est-Mosellanne, de Wissembourg et de Karslruhe: la frontière linguistique en Alsace est marquée par la rivière "Seltzbach" (voir aussi la carte). Et le francique rhénan - Rheinfränkisch se parle dans l'Alsace bossue. En Lorraine germanophone, trois variantes du francique sont toujours parlées : luxembourgeois, mosellan, rhénan.
    Les langues germaniques dans l'Europe de l'Ouest (voir carte ci-contre) se divisent en trois grand groupes, chacun avec de nombreux dialectes.

    Europe Deutsch-2.png
    • Niederdeutsch - Bas-allemand : dont le bas-francique – Niederfränkisch - avec le flamand, le néerlandais).

    • Mitteldeutsch - Moyen-allemand : dont le francique luxembourgeois, le francique mosellan - Mittelfränkisch et le francique rhénan - Südrheinfränkisch : en effet, dans le nord de la Moselle, au Luxembourg, en Sarre, en Rhénanie-Palatinat et dans le nord de l'Alsace (Alsace bossue et région de Wissembourg), ces dialectes ne sont pas d'origine alémanique, mais francique qui, comme son nom l'indique, est le langage des Francs (région de Nuremberg) qui ont envahi l'Europe au Ve siècle. Seul le Nord de la Lorraine (en vert sur la carte ci-contre) est de langue francique, car la majeure partie est de langue romane (en gris).
      La Moselle, comme l'extrême nord et nord-ouest de l'Alsace, font culturellement partie du monde francique, mais la politique des Temps modernes a tracé une frontière qui n'en tenait pas compte. Une partie de la culture francique s'est retrouvée du côté français de la même manière que l' Alsace, une partie de la culture alémanique, est passée à la France au XVIIème siècle.

    • Hochdeutsch/Oberdeutsch - Haut-allemand : dont l'alémanique - Alemannisch (Alsace, Sud-Ouest de l'Allemagne, Suisse, Lichtenstein et Ouest de l'Autriche) , avec le bas-alémanique - Niederalemannisch, au centre de l'Alsace et le haut-alémanique - Oberalemannisch, au sud de l'Alsace, et en Suisse (Schwyzerdütsch) (voir carte ci-dessous). Et des liens pour en savoir plus sur : Alemannisch - Oberdeutsch ou Allemand supérieur. Dans le Nord de l'Alsace, c'est le "Seltzbach" (rivière de Seltz en français) qui marque la frontière linguistique entre l'alaman et le francique, aujourd'hui encore - voir carte cidessous et Seltzbach .

    Bien que chaque peuple parle son propre dialecte: francique, alémanique (ou alaman), bavarois, etc., cela n’empêche pas l’intercompréhension entre les différentes tribus.

    Sous l'influence du « Hochdeutsch », qui désigne aujourd'hui presque exclusivement la langue standard, le mot français « haut allemand » désigne aussi parfois par extension l'allemand standard, langue allemande officielle issue des dialectes de ce groupe. Mais, divers autres pays de langue allemande ont un allemand standard officiel différent, c'est le cas de la Suisse, de l'Autriche, du Luxembourg. Et ces standards évoluent dans le temps. Un résumé bien fourni est a consulté en version allemande Standarddeutsch, en effet la version française n'apporte pas toutes les informations sur la variétés des allemands standards et leur usage en Europe et en Afrique.

    Usage des principaux parlers et des langues écrites en Alsace, avec quelques années marquantes dans l'histoire alsacienne.
    Des années 50 avant JC jusqu'au Ve siècle : période Romaine ; au Ve siècle : invasion des Alamans ; 962 : création du Saint Empire Romain Germanique ; 1680 à 1798 : annexion de l'Alsace par la France ; 1871 à 1918 : retour de l'Alsace dans le Reich
    (voir aussi les autres pages : Histoire politique, Bilinguisme, Vicissitudes de l'Histoire)

    L'espace linguistique

    Le dialecte est le Elsässerditch - correctement l'allemand alsacien – n’est qu'une forme orale parmi d'autres de l'allemand, et la langue écrite et codifiée correspondante est en Alsace, comme ailleurs dans l'aire linguistique germanique, est l'allemand standard, langue allemande officielle actuelle. Ce dernier est parfois par extension et de façon impropre nommé Hochditsch (Hochdeutsch ou haut-allemand) qui représente un groupe de dialectes germaniques et se distingue du groupe bas-allemand ; mais l'allemand standard fait partie de ce groupe. Le haut-allemand est reconnu dès le VIIIe siècle, il fut à partir du XVIe siècle la langue des chancelleries et des marchands, largement diffusée grâce à la traduction de la bible par Lüther en 1545.

    L'Alsace a fortement contribué à l'extension du haut-allemand. Cette langue a été et est encore la langue administrative, la langue religieuse, la langue des lettres, et, elle est également la langue des traditions populaires alsaciennes. Cela est tellement vrai que malgré l'annexion de l'Alsace à la France à partir du XVIIe siècle, ce n'est qu'à partir de 1945 que le français s'implante réellement en Alsace. Néanmoins, les Alsaciens ont toujours essayé de maintenir leur culture régionale propre qui appartient sans conteste au domaine culturel et politique allemand go.

    Ainsi, ce que l’on appelle "alsacien" est en réalité de l'alaman qui se parle encore! - en Alsace du Elsasserditsch - de l'alaman alsacien - tout comme en Suisse alémanique, on parle le Schwyzerdütsch (l'allemand suisse - et non pas le suisse) ou schwyzerisch ! Sans omettre, comme le montre les cartes, que dans l'extrême Nord de l'Alsace on parle le francique méridional et dans l'Alsace bossue le francique rhénan.

    Recteur Pierre Deyon, recteur de l'Académis de Strasbourg écrivait en 1985 :
    « Il n’existe en effet qu’une seule définition scientifiquement correcte de la langue régionale en Alsace,
    ce sont les dialectes alsaciens dont l’expression écrite est l’allemand
    ».

    Les dialectes alsaciens...

    Du nord au sud de l'Alsace, on distingue les aires dialectales suivantes:

    Dans quelques recoins du massif Vosgien, se trouvent des minorités au parler welche (« welsche »), un dialecte roman, notamment à Labaroche et Orbey, dans le haut du val de Villé, dans la vallée de la Haute-Bruche. Walh (au pluriel Walha) est un nom germanique désignant une personne parlant une langue celtique et par extension une langue latine ou romane. Ce terme s'utilise encore en alsacien "Walsch/Welsch" pour désigner ces populations alsaciennes, et, souvent avec une nuance péjorative, pour désigner l'ensemble des francophones extérieurs à la région.

    Vers d'autres Liens...

     

    Et les Emig ?

    L’ancêtre Johannes Emmich parlait le Schwyzerdütsch puisque Lütterswil est en Suisse alémanique, puis pendant plusieurs générations à Mittelwihr ce fut le Elsasserditsch « colmarien » - entre le Elsasserditsch oberalemannisch « strasbourgeois » et le Elsasserditsch niederalemannisch « mulhousien ». Mon grand-père maternel Théodor WOHLHÜTER, originaire de Rittershoffen au Nord de Haguenau, parlait le bas-alémanique, et ma grand-mère maternelle Hanna SCHÜRCH, Suissesse d'origine et de nationalité, de Huttwil dans l’Emmental, parlait le Schwyzerdütsch. Mes grands-parents paternels Jean-Charles EMIG et Barbara STURM, étaient de originaires respectivement de Mittelwihr et d'Ostheim et parlaient tous les deux le Elsasserditch avec l'accent "colmarien".
    Impossible pour moi de renier mes origines et mes cultures alémaniques ! Avec parlant à la fois le Elsasserditsch et le Schwyzerdütsch, et ma langue maternelle le Hochdeutsch, le français a été appris à l'école primaire. J'ai quitté le lycée en possédant une connaissance équivalente de la littérature française et allemande.

    Notre quotidien "Neueste Nachrichten", devenues les "Dernières Nouvelles d'Alsace" (DNA, édition de Colmar), était déposé par portage tous les matins dans la boîte-aux-lettres, j'ai toujours connu cela : il était en version allemande jusqu'en 1958, quand est apparue la première édition en français - alors mes parents ont fait le choix de passer l'édition française pour faciliter la lecture à ma soeur (elle avait tout juste 12 ans, et moi j'entrais en 1e) - toute ma jeunesse j'ai lu le journal en allemand, sans problème particulier.


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    Extension actuelle de l'espace linguistique alémanique et francique
    dans le Nord de l'Alsace
    et
    Localisations des origines des grands-parents de Christian Emig

    [mise à jour des cartes]


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    Liens et références

    et références - par années croissantes...

    • Gallois L. (1900). Les limites linguistiques du français d'après les travaux récents. Annales de Géographie, 9 (45), 211-218.  

    • Ladin W. & H. Rosenfeld (1979). Le processus de normalisation linguistique en Alsace. Revue des sciences sociales de la France de l'Est, 8, 120-157.  

    • Hudlett A. (2001). Synopsis géolinguistique : continuum des parlers alémaniques et franciques d'Alsace et de Moselle germanophone : avec 174 cartes dialectales. Hirlé, Strasbourg, 271 p.

    • Denis M. N. (2003). Le dialecte alsacien : état des lieux. Ethnologie française, 33, 363-371.  

    • Reguer L. P. (2004). Si loin, si proche : une langue européenne à découvrir : le néerlandais. Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 111 p.  

    • Normand B. (2004). La civilisation celtique entre Vosges et Forêt-Noire (VIIIe-Ve siècles avant Jésus-Christ). Le Verger, Barr, 160 p.

    • Morgen D. (2007). L'enseignement des langues régionales de France et le bilinguisme. Le Monde.fr.  

    • Brunaux J. L. (2008). Nos ancêtres les Gaulois. Seuil, Paris, 300 p.

    • Schwendemann J. C. (2010). Les dialectes alsaciens. Canopé, CRDP d’Alsace, 4 p.    ou en ligne

    • Weckmann A. (2011). Brève histoire linguistique de l'Alsace. Cahier n° 1 (Langue et Culture régionales), CNDP-CRDP, Académie de Strasbourg, 3e édition, 41 p.  

    • Duby G. (2011). Histoire de France - des origines à nos jours. Larousse, Paris, 1408 p.

    • Emig C. C. (2011). Alsace entre guerres et paix. Nouveaux eCrits scientifiques, NeCs_03-2011, p. 1-12.  

    • Les Cahiers du Bilinguisme (2014). L’allemand est alsacien et l’alsacien, c’est de l’allemand ! Land un Sproch, 189, p. 7-8.  

    • Rispail M. (2014). Le francique, une langue sans frontières. Bulletin de l'observatoire des pratiques linguistiques, 25, p. 1-15.  

    • Denis M.-N. (2015). Les politiques linguistiques en Alsace et la régression du dialecte In : Contacts, conflits et créations linguistiques. Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, Paris, p. 129-141.

    Plus sur le bilinguisme - Zweisprachigkeit go


    De l’interdiction de l’Elsasserditsch dans la sphère publique française...

    " Mer reda elsassisch " (nous parlons alsacien) peuvent annoncer plus de 50 % de la population de souche alsacienne - celle à qui les Français en 1918 et 1945 demandaient de justifier de 3 générations en Alsace (*) pour être considéré comme Alsacien - ensuite pour être traitée de boche à cause du parler alsacien !
    Les Français continuent la discrimination - souvent par ignorance notamment de la culture germanophone et de l'histoire millénaire de l'Alsace.

    Les deux textes joints ci-dessous sont malheureusement démonstratifs d'une République française qui veut ignorer le parler alsacien et que l'allemand est langue officielle en Alsace en contradiction avec l'art. 2 de cette même république et que les lois ni de 1901 (sur les associations), ni de 1905 (sur la laïcité) ne s'appliquent en Alsace.

    - 1 (2008)       - 2 (2013)

    Après l’interdiction de l’Elsasserditsch dans la sphère publique, via l’affaire Pôle Emploi, les offres d'emploi se font avec la mention "allemand exigé".

    (*) pourquoi ne pas imposer cette même règle à tous ceux qui veulent se dire Alsacien avec obligation d'un examen en parler alsacien et une épreuve écrite en langue allemande (au standard allemand). Pour ceux qui l'ignoreraient l'allemand suisse ou autrichien ne suivent pas les mêmes standards linguistiques et orthographiques.


    “Ni Français, ni Prussien, Alsacien suis”

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